Jeunesse
Les étudiants du CFPPA de La Côte-Saint-André ont travaillé sur les animaux domestiques et sauvages

Isabelle Brenguier
-

A l'occasion de la Journée des jeunes éleveurs, les étudiants en BTS « Productions animales » du CFPPA de La Côte-Saint-André ont restitué le travail qu'ils ont réalisé sur le thème «  Les animaux domestiques et la faune sauvage ».

Les étudiants du CFPPA de La Côte-Saint-André ont travaillé sur les animaux domestiques et sauvages
16 élèves de BTS PA 2 Bièvre du CFPPA de La Côte-Saint-André ont restitué le travail qu'ils ont mené sur le thème «  Les animaux domestiques et la faune sauvage » le 7 décembre.

Pour les élèves en deuxième année de BTS PA « Productions animales » du CFPPA de La Côte-Saint-André, la Journée des jeunes éleveurs (JJE) est un rendez-vous important. Organisée le 7 décembre dans l'enceinte de l'établissement, elle a permis aux élèves de terminer un travail entamé il y a plusieurs mois. Comme l'a fait la promotion de BTS PA 2 Liers sur le thème « la santé humaine et l'élevage » le matin, celle de BTS PA 2 Bièvre a présenté l'après-midi, la réflexion qu'elle a menée sur le thème «  Les animaux domestiques et la faune sauvage ».

Si les sujet ont été choisis par l'équipe enseignante, ce sont bien les étudiants qui se les ont approprié et qui ont conduit les recherches nécessaires pour l'organisation de deux conférences.

Impacts dans les élevages

Ainsi, en binôme, les 16 élèves de BTS PA 2 Bièvre ont travaillé sur les animaux domestiques et les animaux sauvages, l'évolution de leurs rapports avec l'homme, les Nac (Nouveaux animaux de compagnie), et les nouvelles préoccupations de la société en matière de bien-être animal.

Ils ont également traité la question des prédateurs et notamment le retour du loup, ses mœurs, les moyens de protection des troupeaux mis en place ainsi que la façon dont il est considéré dans d'autres pays européens. Les jeunes ont également étudié les maladies qui touchent la faune sauvage et leurs impacts sur les élevages, de même que les conséquences de la présence de ces animaux dans les parcelles agricoles, évoquant les dégâts commis par les sangliers, les rats taupiers et les cervidés.

Instaurer un équilibre

Le sujet était vaste, les étudiants ont eu à cœur de le traiter dans sa globalité et de voir quels sont les liens qui unissent le milieu domestique au milieu sauvage. Comme l'a indiqué Cloé Jourdan dans son introduction, « quelques sujets comme ceux du loup et des Nac ont suscité de vifs débats au sein de la classe, mais cette JJE est avant tout un travail collaboratif ». Pour Héloïse Léonard et Clément Farre, « il donne l'occasion à chacun de partager ses idées, de donner son avis et de s'écouter. C'est aussi une opportunité pour relativiser nos connaissances et nos a priori ». Conscient que la question du loup est vite clivante, Clément souligne la volonté des étudiants d'avoir cherché à « réaliser un état des lieux et à tenir un propos nuancé, sans être dans l’excès ».

La conclusion rédigée par les étudiants met en exergue les contraintes produits par la faune sauvage sur l'élevage et l'exaspération qu'ils peuvent causer aux agriculteurs. Mais tournés vers l'avenir, avec le sentiment que la société peut les considérer comme « des éco-consommateurs d'aujourd'hui et des futurs professionnels », ils ont aussi tenu à mettre en avant des exemples de cohabitation entre l'élevage et la faune sauvage.

« En faveur de la faune, le pastoralisme permet de rouvrir des milieux permettant le développement des espèces tel que les galliformes. L'instauration d'une agriculture plus respectueuse de l'environnement, avec l'implantation de haies, maintient des lieux plus propices à l'installation d'animaux sauvages. En contre partie, l'agriculture va quant à elle, tirer profit du service de nettoyage réalisés par les vautours, la régulation des rongeurs grâce aux renards ou encore la pollinisation assurée par les insectes sans qui il n'y aurait pas de récolte. Seulement, pour qu'il y ait une réciprocité des avantages, il faut instaurer un équilibre. Des mesures de protection des troupeaux face aux grands prédateurs, des indemnisations pour financer les pertes, des subventions pour favoriser une agriculture durable ou encore des programmes de gestion, ont vocation à y contribuer », explique Cloé Jourdan.

Isabelle Brenguier

 

Réactions et points de vue partagés
Le débat organisé par les étudiants du CFPPA donnait la parole à Jérôme Patrouiller, responsable de la cellule pastoralisme et prédations à la DDT de l'Isère et à Christophe Reboud, enseignant au CFPPA.

Réactions et points de vue partagés

Loup /

Un débat portant sur la thématique des prédateurs et du pastoralisme a conclu la Journée des jeunes éleveurs des étudiants de La Côte-Saint-André.

La deuxième partie de l'après-midi de la Journée des jeunes éleveurs organisée par les étudiants en BTS PA « Productions animales » Bièvre du CFPPA de La Côte-Saint-André consacré au thème «  Les animaux domestiques et la faune sauvage », consistait en une table ronde. Animée par les étudiants, la parole était donnée à Jérôme Patrouiller, responsable de la cellule pastoralisme et prédations à la DDT de l'Isère et à Christophe Reboud, enseignant au CFPPA. Elle avait vocation à approfondir les débats initiés durant la conférence et notamment ceux concernant la présence du loup dans les territoires. 

Après avoir expliqué le retour du loup, Jérôme Patrouiller a indiqué les mesures mises en place par l’État pour à la fois respecter ses engagements en matière de protection de l'environnement et soutenir le monde de l'élevage. Selon le technicien, « l’État met en place tous les moyens qu'il peut. Mais il faut continuellement s'adapter, car la situation ne cesse d'évoluer. Il n'y a pas de solution toute faite, mais petit à petit, les choses s'améliorent ». 

Pas de vifs échanges

A un étudiant qui demandait si la cohabitation conflictuelle entre l'animal et les éleveurs ne provenait pas d'un manque de dialogue entre l’État et le monde de l'élevage, Jérôme Patrouiller a répondu que grâce à la création d'un plan national loup par les ministères de l'Environnement et de l'Agriculture et à sa déclinaison au niveau régional et départemental, la discussion entre les deux parties avaient beaucoup évolué au fil des années et était maintenant bien structurée. 

A un autre qui demandait si les éleveurs ne voyaient pas l'arrivée du loup dans un territoire comme l'obligation de mettre la clé sous la porte, le technicien a expliqué qu' « effectivement la première année où ils subissent des attaques, c'est toujours compliqué. Cela vient comme un coup de massue. A la DDT, nous sommes leurs premiers interlocuteurs, nous les écoutons, répondons à leur questions et leur expliquons les pistes qui s'offrent à eux. La deuxième année, ils sont davantage dans l'action. Ils mettent en place des moyens de protection. Et la troisième, ils ont acquis de l'expérience et de la sérénité (sic) et s'adaptent à cette nouvelle contrainte ». 

Le débat n'a pas entraîné de vifs échanges, mais les questions posées ont bien révélé que la question suscite toujours des réactions et un point de vue partagés, entre ceux qui perçoivent le loup comme un bienfait pour la biodiversité et qui estiment que les solutions mises en œuvre sont satisfaisantes, et ceux qui voient ce qu'est devenu le quotidien des éleveurs, le stress et la fatigue que cela leur procure et qui s'inquiètent du devenir de la montagne. La présence d'un éleveur dans le débat aurait permis d'amener un peu de contradiction. Il n'y en avait pas. 

IB