Du 5 au 9 décembre, Eber et la Chambre d’agriculture de l’Isère organisaient une collecte de pneus d’envergure, en partenariat avec le site Arc-en-ciel Recyclage à Beaurepaire.
Pour la première fois, une collecte de pneus agricoles usés organisée par la Chambre d’agriculture de l’Isère avait lieu dans la communauté de communes Entre Bièvre et Rhône (Eber), dans le site d’Arc-en-ciel Recyclage, à Beaurepaire.
Au cœur d’un dispositif plus large mené dans toute l’Isère pour la deuxième année, cet événement doit permettre aux agriculteurs d’évacuer leurs stocks de pneus usés, mais aussi de les valoriser en les recyclant.
Fondée sur la base du volontariat, cette collecte répond tout de même à un besoin : « les agriculteurs sont désormais responsables de leurs déchets, il n’y a pas de subvention possible sur ces vieux pneus, et, s’ils décident de s’en séparer individuellement, cela leur coûte cher », explique Fanny Ringuet, conseillère agronomie environnement à la Chambre d’agriculture de l’Isère.
Et les collectes ont été ouvertes en priorité aux agriculteurs retraités afin qu’ils puissent nettoyer leur exploitation.
Coûts réduits
En Isère, la chambre d’agriculture a en effet mené des actions auprès d’Ensivalor, une association nationale gérant des subventions de tonnages en France pour le recyclage de pneus agricoles.
Cette année, Ensivalor subventionne un tonnage à hauteur de 2 000 tonnes de pneus agricoles en Isère.
A Beaurepaire, le site d’Arc-en-ciel Recyclage a été choisi par la chambre d’agriculture « car il offre une logistique adaptée aux besoins de la collecte », précise Fanny Ringuet.
En tout, une trentaine d’agriculteurs du territoire d’Eber s’est inscrite sur un planning pour déposer environ 120 tonnes de pneus agricoles.
Une nouvelle collecte devrait voir le jour en 2024 plutôt qu’en 2023 afin de laisser le temps aux partenaires de s’organiser.
Le Nord-Isère sera tout particulièrement visé. Ce type d’initiative est avantageux pour les agriculteurs, car cela leur permet de se débarrasser de pneus usés à un moindre coût.
Le dispositif leur coûte 75 euros hors-taxe la tonne, alors que sans subvention, cela leur reviendrait à 179 euros hors-taxe la tonne de pneus agraires.
Valorisation des pneus
Deux types de valorisation des pneus en fonction de l’état du caoutchouc.
Si les pneus sont en mauvais état, leurs différents composants ne peuvent pas être recyclés.
Les pneus sont envoyés à Saint-Pierre-de-Chandieu (Rhône) après avoir été pesés par Arc-en-ciel Recyclage. Ensivalor s’occupe de la suite du traitement : les pneus sont broyés et partent en cimenterie car leur pouvoir calorifique est grand.
En revanche, s’ils sont encore en bon état, leurs trois composants (caoutchouc, textile et ferraille) peuvent être séparés après broyage.
Seuls le caoutchouc et la ferraille sont intéressants dans le processus de recyclage, et la ferraille, notamment, pourra être utilisée dans le goudron.
En quatre jours de collecte à Beaurepaire, cinq camions chargés de pneus agricoles usés étaient déjà partis du site.
A l’issue de la collecte départementale, le 22 décembre à La Mure, entre 1 900 et 2 000 tonnes de pneus devraient avoir été collectées par différents sites de recyclage.