Concours départemental d'élevage

Un nombre record d’animaux engagés

Pas moins de 334 animaux sont engagés au Concours départemental d’élevage qui se déroulera les 26, 27 et 28 août à Saint-Jean-de-Bournay.
« C’est une très bonne année », indique David Rivière, le président des éleveurs de l’Isère, lui-même éleveur allaitant en race charolaise à Virieu-sur-Bourbre.
Il faudra ainsi compter avec près de 180 bovins laitiers et 160 allaitants, les plus beaux spécimens du cheptel isérois. Ils défileront pendant deux jours sur le ring, le samedi, les vaches laitières et le dimanche, les bovins viande.
« On constate une grosse motivation des allaitants, note encore le président. Mais ces chiffres montrent aussi que l’élevage laitier recule. C’est la réalité des chiffres, quelque chose ne va pas dans la filière en Isère. »
Les quatre grandes races du département seront présentes : prim’hosltein et montbéliarde en lait, charolaise et limousine et viande.

Seront aussi de la partie des simmental, des brunes des Alpes et pour la première, fois, des angus.
Dans les fermes, les éleveurs sont dans les starting-blocks en attendant ce concours bisannuel reporté en raison de la crise covid 19. La dernière édition avait eu lieu à Saint-Chef en 2019.
Les animaux arriveront sur site vendredi 26 en fin d’après-midi et les visiteurs pourront assister à la première traite.

Les retrouvailles

Mais il y avait déjà beaucoup de monde dans la semaine pour préparer et piqueter les parcelles prêtées pour recevoir le concours et les animations par Jean-Yves Gerin, de l’EARL de Mayollan et la famille Peyrola. Les parkings seront installés sur des terrains communaux.
Tous les éleveurs exposants mettent la main à la pâte pour le montage de cette ferme géante : ring, chapiteaux, stalles etc.

« Il y a une grande émulation chez les JA autour de Mickaël Gimard, Valentin Joly et d’Anthony Peyrola », souligne encore David Rivière.
Il ajoute : « Ce sont des retrouvailles, après trois ans sans événement et la dernière édition de Saint-Chef. Nous avons hâte de nous retrouver entre éleveurs. Mais un concours, ce n’est pas seulement pour les agriculteurs. Cela sert à remettre du lien avec les citoyens pour que les gens viennent voir les agriculteurs, quelle que soit leur production, animale ou végétale. C’est un temps d’échange, où on explique comment on pratique notre métier d’éleveur dans le respect des animaux. Nous espérons juste le soleil et le monde ! »

Les visiteurs pourront aussi rencontrer des éleveurs de chevaux comtois avec 12 juments présentées par Philippe Lassalle et quatre chevaux du Vercors de Barraquand de Sylvain Piltant. Les éleveurs ovins et caprins seront bien entendu de la partie.

Un savoir-faire

Terre d’élevage, le pays saint-jeannais n’avait pas accueilli telle manifestation depuis 2009.
Yves Rouvière, adjoint au maire de Saint-Jean-de-Bournay en charge des associations, du sport, de la sécurité et des anciens combattants, y avait participé alors qu’il était président du Club de rugby et tenait la buvette. Cette fois-ci il est le chef d’orchestre de la manifestation, le lien entre la municipalité, les éleveurs et les associations qui ont bien voulu s’impliquer.
« Depuis le Covid, les gens s’engagent moins et c’est d’autant plus d’énergie pour ceux qui se mobilisent. Heureusement, il y a une bonne équipe municipale avec Annie Frizon et Josiane Gerin à mes côtés. »
Les organisateurs remercient la centaine de bénévoles qui assureront le bon déroulement de la fête. Ils ont aussi apprécié le savoir-faire des éleveurs avec lesquels l’entente a été remarquable.

Simple et festif

À Saint-Jean-de-Bournay, ce gros remue-ménage de fin d’été, qui a mobilisé élus, agriculteurs et citoyens pendant deux ans, apporte déjà quelques externalités positives. Plus on se côtoie et mieux on se connaît. Ce qui est bon pour le monde agricole encore largement présent avec 24 exploitations pour 4 600 habitants.
« C’est un brassage positif, confirme une personne de l’équipe communale. Cela permet de mieux connaître les agriculteurs de Saint-Jean-de-Bournay, les JA, les éleveurs de l’Isère. Mais c’est leur concours, une partie très professionnelle, qui leur permet de situer leurs animaux et faire de la vente derrière ».
L’équipe municipale s’est plus particulièrement chargée de la partie festive « que nous avons souhaité la plus simple possible, ajoute une conseillère municipale. Nous privilégions le côté rencontre, la convivialité. C’est l’humain qui prime. »
Cet été, les campagnes ont de nouveau résonné au son du retour des fêtes de village. « Il ne faut pas grand-chose, reprend l’élue, surtout essayer de créer une ambiance de fête rurale. Cela donne du baume au cœur, un élan de joie. »
À Saint-Jean-de-Bournay, il y aura des animations toute la journée durant tout le week-end. Un des temps forts sera le marché fermier, le samedi matin, où seront présentes presque toutes les productions.
L’occasion de découvrir tout ce qui peut être produit dans le secteur, qui fait preuve de dynamisme, autant sur le plan collectif qu’individuel.

Si le projet de méthaniseur n’a pu voir le jour, en revanche, d’autres initiatives sont menées à bien telle que l’aire de lavage de Saint-Jean-de-Bournay. Aux côtés de grandes exploitations laitières qui perdurent « de façon positive et constructive », souligne un membre de l’équipe municipale, d’autres fermes innovent dans les productions ou leurs pratiques : miscanthus, highland, bufflonne etc.
La commune accueille également des projets d’installations maraîchères et a vu la mise en place des premiers Paiements pour services environnementaux qui lie des exploitations au syndicat intercommunal de l’eau. « Ils essaient de mieux faire qualitativement tout en recherchant des réponses économiques », assure l’élue.

La terre, principal employeur

« La partie saint-jeannaise est un des derniers cantons où se tenaient des comices agricoles », fait valoir Yannick Neuder, président de la communauté de communes jusqu’à la fin du mois, conseiller régional et récemment élu député.
Il rappelle que Bièvre Isère communauté, accueille 630 exploitations agricoles et que la terre est le principal employeur du territoire.

Alors quand la Région a été sollicitée par les éleveurs, elle a apporté son aide, de même que le Département, la communauté de communes et la commune.
« Au-delà de cette aide aux agriculteurs, poursuit-il, il convient de faire toucher du doigt, de sensibiliser la population locale et celle des métropoles, de l’importance d’échanger autour des problématiques agricoles telles que générées par le changement climatique. Cela, plutôt que de faire de l’agribashing permanent. Il importe d’expliquer les métiers de l’agriculture, dont le rôle est de nourrir la population et d’entretenir les paysages. J’espère que les gens viendront à la rencontre de la ruralité. »

Isabelle Doucet