Dans l’Union européenne, le prix du foncier est le plus élevé aux Pays-Bas (77 580 €) et le plus faible en Croatie (3 660 €). L’écart de prix est de 1 à 21 entre les pays européens et de 1 à 74 entre les régions européennes.
La France est le premier pays agricole de l’Union européenne (UE), mais les prix de ses terres arables sont parmi les moins chères des États membres. En 20211, le prix de l’hectare de terre valait 5 940 € quand il s'élevait à plus de 77 500 € aux Pays-Bas. La terre meilleur marché est croate (3 660 €/ha). Hormis les Pays-Bas, l’hectare de terre vaut plus de 15 000 € dans quatre autres pays : Luxembourg (47 300 €/ha), l’Irlande (32 202 €/ha), la Slovénie (22 300 €/ha) et le Danemark (18 213 €/ha). Entre la Croatie et les Pays-Bas, l’écart de prix est de 1 à 21. Avec la France, il est de 1 à 13. Tous pays membres confondus, l’Hexagone est le septième des vingt-sept États membres. Seuls la Croatie, la Slovaquie et les trois pays baltes sont meilleur marché. La Slovénie est, parmi les pays qui ont adhéré à l’UE en 2004, l’État membre où le prix de l’hectare est le plus cher (22 300 €) loin devant la Pologne (10 900 €), au coude-à-coude avec la République tchèque (10 600 €).
Aides PAC
À l’échelle des régions administratives de l’UE, l’écart du prix des terres est de 1 à 74 ! Dans le Flevoland aux Pays-Bas, à l’ouest d’Amsterdam, l’hectare de terre valait 140 000 euros (140 K€) en 2021 alors qu’au nord de la Suède, dans le Ovre Norrland, la terre se vendait en moyenne 1 890 € l’hectare. Les Canaries sont la deuxième région européenne la plus chère (120 K€ l’hectare en 2021) car le marché foncier est sous l’emprise de l’activité touristique. Dans l’UE, il n’y a pas un marché européen, ni même vingt-sept marchés fonciers nationaux, mais une multitude de micro-marchés régionaux et locaux. La fertilité des sols des terres et la spécificité des cultures ne sont pas les deux critères déterminants dans la fixation des prix du foncier. À l’échelle des régions et des pays, l’évolution des prix des terres dépend des règles de fonctionnement du marché foncier (fiscalité, droits de mutation, montants des fermages) et bien sûr, de la pression foncière. L’évolution des taux d’intérêt des emprunts souscrits, des prix agricoles et des montants des aides PAC impacte aussi la fixation des prix des terres. Parmi les 281 régions référencées dans l’UE, le prix de l’hectare vaut entre 60 000 € et 100 000 € dans quinze régions dont treize néerlandaises et une grecque (Attiki- région d’Athènes). En Slovénie, la région Zahodna est la plus chère (39 375 €) des pays de l’Est, membres de l’UE depuis 2004.
Équivalences
Parmi les dix régions européennes où la terre est la moins chère, trois sont françaises. Il s’agit de la Franche-Comté (2 560 €), du Limousin (2 880 €) et de la Bourgogne (2 920 €). Les valeurs de ces terres équivalent celles observées dans certaines régions slovaques. Dans trois régions françaises (Poitou-Charentes par exemple), la valeur des terres (< 4 800 €/ha) est similaire à celle observée dans les pays baltes et dans une partie de la Bulgarie. Dans quatre autres régions (Nouvelle Aquitaine, Grand-Est par exemple), le prix de l’hectare équivaut à celui observé en Hongrie et dans une partie de la Roumanie (entre 4 800 €/ha et 7 100 €/ha). Seules les terres d’Ile-de-France et des Hauts-de-France valent à peu près celles observées en Pologne (10 940 €). En 2012, le prix de l’hectare de terre arable (5 440 €) était en France déjà un des moins chers de l’union européenne. Il était déjà inférieur à celui observé en Pologne (6 080 €). Les Pays-Bas étaient déjà l’État membre de l’Union où l’hectare de terre était le plus cher (77 600 €). En Bulgarie, l’hectare valait 2 843 €. Depuis les prix des terres ont partout fortement progressé (+ 50 % aux Pays-Bas, + 80 % en Pologne et + 114 % en Bulgarie sauf en France (+ 9,2 %).