INSEE
Les jeunes quittent plus souvent les communes rurales

L’Insee Auvergne-Rhône-Alpes a publié une étude sur les personnes ayant quitté l’espace rural de la région entre 2018 et 2019. Regard.

Les jeunes quittent plus souvent les communes rurales
En 2019, 67 250 personnes ont quitté l’espace rural régional pour rejoindre une commune urbaine. ©DR

« Mieux comprendre pourquoi certains habitants quittent des communes rurales, attractives par ailleurs, peut aider les acteurs publics dans leurs projets d’aménagement des territoires », explique l’Insee Auvergne-Rhône-Alpes, auteur d’une étude sur les personnes ayant quitté l’espace rural de la région entre 2018 et 2019. L’espace rural d’Auvergne-Rhône-Alpes comptait 2,7 millions de personnes en 2019. C’est un peu plus d’un habitant sur trois alors que, dans la région, plus de huit communes sur dix sont rurales. Entre 2018 et 2019, 93 300 personnes (3,3 % de la population rurale) ont quitté l'espace rural régional. En parallèle, 109 400 personnes se sont installées dans une commune rurale de la région, en provenance de l'espace urbain ou de l'extérieur de la région : le solde s’avère donc positif.

67 250 départs pour l’urbain régional

En 2019, 67 250 personnes ont quitté l’espace rural régional pour rejoindre une commune urbaine. « Sept sur dix se réinstallent dans le même département, notamment dans le Puy-de-Dôme (85 %), la Haute-Savoie (80 %) et le Rhône (77 %). Pour les autres territoires, cette proportion, quoique moins forte, dépasse les 50 % », indique l’Insee Aura. Au total, 30 % des partants du rural rejoignent une des métropoles de la région. « Celle de Lyon en accueille 11 %, Clermont Auvergne Métropole et Grenoble-Alpes Métropole 6 % chacune et Saint-Étienne Métropole 5 % », détaille l’Insee. Ce sont les jeunes qui quittent préférentiellement les espaces ruraux pour rejoindre des communes urbaines. Près de six partants sur dix ont moins de 29 ans alors qu’ils ne représentent qu’environ trois personnes sur dix parmi les résidents de ces territoires. Ils sont souvent plus diplômés que l’ensemble des habitants des communes rurales, et viennent poursuivre leurs études ou chercher un premier emploi. Trois sur dix vivent seuls, et pour un peu plus d’un sur dix, c’est aussi l’occasion de rejoindre un internat ou une colocation. Les femmes partent un peu plus que les hommes (53 % contre 47 %), constate l’institut régional de la statistique. « Ceci peut en partie s’expliquer par la structure de l’emploi dans le rural, moins favorable aux femmes. De plus, ces dernières poursuivent plus souvent leurs études que les hommes (56 % ont le bac ou un diplôme de l’enseignement supérieur contre seulement 51 % des hommes) », argumente l’Insee.

14 750 ruraux quittent la région

14 750 personnes (16 %) vivant dans le milieu rural partent pour une commune urbaine hors d’Auvergne-Rhône-Alpes. « La moitié d’entre eux s’installe dans une région limitrophe et 20 % dans un département voisin. Paris devance néanmoins toute autre commune de destination avec 5 % des partants qui s’y installent », constate l’Insee. Dans les destinations des partants, suivent les centres des métropoles des régions limitrophes. Leur profil est similaire à ceux qui restent dans la région. Plus de la moitié des partants ont moins de 29 ans. « Les 20 à 29 ans représentent quant à eux une personne sur trois. Ils partent le plus souvent sans charge de famille. La majorité de ces personnes vit seule (31 %), et près d’une sur dix rejoint une colocation ou un foyer », précise l’Insee. Les cadres sont également plus nombreux parmi ces partants. 10 % des ouvriers partent vers une commune urbaine d’une autre région contre 13 % vers l’urbain régional.

Partir pour le rural hors région

Plus d’un partant du rural régional sur dix (11 300 personnes) se réinstallent dans une commune rurale en dehors d’Auvergne-Rhône-Alpes, mais restent proche : 64 % des personnes s’installent dans une région limitrophe et 44 % dans un département voisin. « Au total, 13 % rejoignent la Saône-et-Loire, 4,5 % le Gard et 4 % le Vaucluse. La majorité rejoint une commune rurale similaire à celle qu’elle quitte. Il s’agit davantage de retraités. Néanmoins, les habitants en couple, avec ou sans enfants, quittant le rural non périurbain, s’installent de préférence dans le rural périurbain, sans doute pour se rapprocher de services ou de leur emploi. Davantage d’ouvriers effectuent donc ce type de mobilité. Les cadres sont moins concernés, les emplois qu’ils peuvent occuper étant moins souvent localisés dans des espaces ruraux » nous apprend l’Insee.

C.D