La Fédération nationale entrepreneurs des territoires (FNEDT) a fait dresser, par un cabinet spécialisé, le portrait type du prestataire de services dans ce domaine. À quoi ressemble-t-il ?
Un homme de 46 ans, diplômé du supérieur, avec une expérience d’environ 19-20 ans et par ailleurs exploitant agricole. Tel est le portrait-robot de l’entrepreneur de travaux agricoles, ruraux et forestiers français (ETA) selon une étude réalisée par la société d’études MDA, pour le compte de la FNEDT. Arnault Poncelet, directeur de la MDA précise que ce profil type a rajeuni de trois ans au cours des dix dernières années. La moyenne d’âge était de 49 ans en 2013 et la part des moins de 40 ans approche les 30 % (29,3 %). Pas moins des deux tiers des ETA ont une activité d’exploitant agricole, « un chiffre qui diffère peu du niveau observé en 2013 », observe Arnault Poncelet. D’ailleurs 10 % des exploitants agricoles trouvent dans l’activité ETA « une source de diversification » et donc de revenus complémentaires. L’activité principale de ces entreprises de services se concentre dans une très large mesure (89,5 %) sur les travaux agricoles, devant l’entretien de l’espace rural (23 %), les travaux publics (18,5 %), les travaux forestiers (14 %), les transports (12 %) et les travaux viticoles et arboricoles (6 %). Le cabinet MDA souligne d’ailleurs que l’ensemble de ces activités ont fortement crû en dix ans (x 6 pour l’entretien des espaces ruraux ; x 3,5 pour les travaux publics : x 7 pour les travaux forestiers…) à l’exception des travaux agricoles (88 % en 2013) qui constituent toujours le cœur de métier1.
Meilleure marge économique
Autre particularité des ETA : 80 % d’entre elles emploient plusieurs salariés, permanents et saisonniers. « De plus en plus », souligne Arnault Poncelet qui explique que le nombre est passé de trois permanents en 2013, à quatre en 2019. Ce chiffre reste stable en 2023. Presque un tiers des ETA emploient plus de quatre salariés permanents et une sur cinq aucun. Le nombre de salariés saisonniers affiche lui aussi un score honorable : 2,4 en moyenne. Presque une ETA sur cinq n’en emploie aucun. 15 % en emploient plus de quatre. Côté chiffre d’affaires, les entreprises de service agricole se portent assez bien malgré des charges toujours en hausse : coût de main-d’œuvre, achat et entretien des machines. Les deux tiers d’entre elles (65 %) réalisent un chiffre d’affaires supérieur à 250 000 euros HT, dont 26 % entre 250 000 et 500 000 €, 20 % entre 500 K€ et 1 M€ et 13 % supérieurs à 1 M€. Elles ont aussi tendance à développer des prestations complètes (appelées Full-services) chez des agriculteurs, du semis à la récolte. En 2013, 34 % des ETA déclaraient réaliser ce type de prestations qui pesaient 25 % dans leur chiffre d’affaires. Après un pic en 2019 (54 % ; 32 % du CA), la part d’ETA full services a diminué (50 %) mais cette activité pèse plus dans le CA annuel : 43,5 %. Dans ce cadre, il arrive aux entrepreneurs d’opérer des choix sur les intrants. Seuls 13 % des ETA choisissent et décident du choix des intrants. La majorité (55 %) travaille sur les ordres des agriculteurs et les 32 % conseillent l’agriculteur qui décide au final. En tout état de cause, la FNEDT qui contribue au projet de Pacte et loi d’orientation et d’avenir agricoles n’entend pas être perçue contre un frein à l’installation. « Nous permettons aux jeunes agriculteurs d’avoir une meilleure marge économique dans leurs bilans d’exploitations et nous leur permettons aussi d’accéder à leur demande d’une meilleure vie sociale et familiale », a indiqué Gérard Napias, président de la FNEDT.