Fourrages
Tour de plaine pluvieux, agriculteurs nombreux

Dans le cadre du programme Terre&Eau, la chambre d'agriculture de l’Isère a organisé un tour de plaine « fourrages ». 

Tour de plaine pluvieux, agriculteurs nombreux
La pluie n'a pas découragé les éleveurs car il y a toujours à apprendre des tours de plaine pour adapter sa stratégie culturale.

Cet évènement portait sur l’autonomie protéique/fourragères des élevages, tout en prenant en considération les enjeux du territoire, c’est-à-dire la préservation de la qualité des eaux des captages. Face à un changement climatique marqué, il est indispensable de prendre en considération différentes voies d’adaptation afin d’améliorer la résilience des exploitations.

Plusieurs pistes d’adaptation, d’évolution ont été abordées au cours de la visite. A savoir les méteils, les semis sous couvert de méteil, les prairies multi-espèces, le sur-semis de luzerne. 

Une vingtaine de participants ont suivi ces échanges.

Méteils du Gaec de la Mure et de Philipe Durand

-       Les méteils revêtent de nombreux intérêts régulièrement énumérés. Entre autres, 

o   La réduction de la pression des adventices grâce à leur fort pouvoir couvrant

o   Un effet structurant le sol

o   Sécurisation de la production alimentaire

o    Amélioration de la fertilité des sols grâce aux légumineuses/protéagineux

Le prix des mélanges, qui contiennent une part importante de protéagineux/légumineuses peut se révéler un obstacle pour les exploitations. La production de semences fermières permet de réduire le coût d’implantation. Il faut toutefois après récolte, peser chaque espèce afin de recomposer le mélange pour l’année suivante et le compléter si nécessaire. 

Certaines exploitations ont commencé à ensiler début mai leurs méteils. Il ne fallait toutefois pas se précipiter car certaines espèces ont vu leur développement freiner avec l’absence de précipitations associée à de fortes gelées. La date de récolte des méteils ensilage dépendra de l’objectif de l’agriculteur, la recherche de valeur/ rendement. 

Les méteils comprenant des céréales de hauteurs différentes (triticale, avoine) maintiennent et consolident la « masse » exubérante des légumineuses récoltées tardivement.  

Luzerne sursemée

-       Visite d’une parcelle de luzerne du Gaec de Soivieux sursemée en 2020.

-       La luzerne est habituellement semée à 20/25 kilos/ha soit approximativement 1 200 graines/m². Dès l’année suivante, seuls 400 plants/m² seront présents. Une bonne préparation du sol associée à une météo clémente peuvent permettre de réduire la dose semée. 

-       L’association des types méditerranéenne/flamande apporte une complémentarité de dormance et de période de production. Chaque exploitation pouvant trouver son équilibre.

-       La première année, la luzerne peut rester chétive, sous le couvert et se développer tardivement. En effet, quand elle est associée à du ray-grass hybride et du trèfle violet, la concurrence est forte. La luzerne étant une plante de jours longs, elle se développe peu à l’automne et  attend patiemment son tour pour « exploser ». Le Gaec de Soivieux a souhaité rajouter du RGH (Ray Grass hybride) pour rechercher un produit plus équilibré et riche en UFL. En été, le RG ne produisant plus, la luzerne prend la relève. 

Essai PME Pepit Secufourrage

   Dans le cadre du projet Pepit Secufourrage, la plateforme de prairies multi-espèces a été présentée. Cinq mélanges ont ainsi été implantés, en partant d’un mélange de base, agrémenté par des espèces adaptées au sec, de légumineuses et plantes « alicament » telle que le plantain.

Changement climatique

Avec le changement climatique, favoriser le pâturage sur petites parcelles, avec une forte pression de pâturage sur une courte durée tout en augmentant le temps de repousse.

Des graminées résistantes sortent du lot, le dactyle sur sols superficiel et la  fétuque sur sol profond. Avec le dactyle,  la pression de pâturage doit être importante avec  un chargement élevé, sur une courte durée. Si les dactyles/fétuques ne sont pas assez rabattus, ces graminées redémarrent plus vite et se développer sous forme de touffes. 

 

Amandine Roux, conseillère agro-environnement, Chambre d’agriculture de l’Isère