Collectivités
« Les élus locaux ont envie de se battre »

Isabelle Doucet
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Les maires de l’Isère imagineront la commune de demain lors de leur congrès annuel en octobre prochain à Beaurepaire.

« Les élus locaux ont envie de se battre »
Autour de Daniel Vitte, président de l'AMI (2e à partir de la gauche), les élus qui organiseront le congrès à Beaurepaire.

Le 14 octobre prochain, les maires de l’Isère « Imaginerons la commune de demain ».
C’est le thème de la table ronde de leur 65e congrès, qui se déroulera à Beaurepaire. Bien ancrée dans le paysage isérois et la vie des édiles, la manifestation réunit plus de 1 500 personnes à chacune de ses éditions.
Pour lancer les débats, quatre élus offriront des points de vue différents quant à l’avenir des communes. « Cellule de base ? Complémentaire des communautés ? », interroge Daniel Vitte, le président de l’Association des maires de l’Isère (AMI).
Mais les échanges n’occulteront sans doute pas le malaise qui traverse la fonction.
« Le slogan de notre mandat est : respect des maires, respect de la République, indique Daniel Vitte. Ce n’est pas rien lorsqu’un maire est agressé. Mais il faut faire la part des choses : une majorité de citoyens français respecte les autres ainsi que les règles. Mais il existe un nombre croissant et non négligeable de personnes qui sont centrées sur leurs propres intérêts avant l’intérêt général. Enfin, une minorité de personnes ne respecte plus les règles et s’en prennent aux symboles de l’autorité, qu’il s’agisse de la gendarmerie, des médecins ou des élus. L’AMI s’est d’ailleurs portée partie civile deux fois depuis le début de ce mandat et il y a des textes de lois à venir qui vont rendre plus facile aux associations de maires le fait de se porter partie civile. »
Il ajoute : « Le quotidien des maires se fait dans l’action et le dialogue. Ils tirent une satisfaction à faire des choses bien et les citoyens attendent que les élus se mobilisent. »

Grands témoins

Le président de l’AMI admet que les démissions ont été plus nombreuses que par le passé. Il estime que « les maires ont des raisons de trouver que les choses ne sont pas faciles. Mais je suis convaincu que la plupart des élus locaux ont envie de se battre pour leur mandat et ont à cœur de réaliser des projets, des améliorations, des mises en service. »
Deux grands témoins apporteront leurs connaissances et leur analyse permettant de prendre du recul et « de se détacher des contingences des élus ».
Il sera aussi beaucoup question d’intercommunalité et de positionnement des communes.
« Ce sont des rencontres de territoire, souligne Sylvie Dézarnaud, présidente d’Eber. Le thème du congrès pourrait être aussi : construisons l’intercommunalité de demain pour sortir d’une interco de gestion pour une logique de projets. »
Isabelle Doucet

Le 65e congrès de l’AMI

La manifestation se déroulera à la salle polyvalente de Beaurepaire et ouvrira ses portes à partir de 8 heures. Le congrès débutera à 9 heures, la table ronde, à 11 heures. Depuis le covid, il n’y a plus de repas républicain, mais des échanges sur les stands.
Un chapiteau de 2 600 m2 sera installé à l’extérieur pour accueillir les 90 exposants. « Nous recréons une ville », explique Antoine Rutigliano, le dirigeant de la société Feu Follet, qui accompagne l’AMI de longue date. La logistique est déterminante dans le choix du lieu pour un événement itinérant de cette importance. En outre, l’accent est mis sur le développement durable : récupération des déchets, réemploi de la moquette par la commune, incitation au covoiturage. En revanche, l’organisateur n’a pas pu trouver le groupe électrogène à l’hydrogène qu’il recherchait. Ce sera pour une autre édition.