Nuciculture
Désherbage : la Senura expérimente de nouvelles solutions
Pour éviter que les arboriculteurs ne se retrouvent face à des impasses techniques, la Senura conduit de nouveaux essais de désherbage sur ses parcelles de Chatte. Une présentation des résultats sera organisée le 14 septembre, de 10h à 12h.
A mesure que la liste des produits phytos autorisés se réduit, les agriculteurs se retrouvent un peu plus démunis. Le glyphosate est un cas d’école. Selon les produits commerciaux, l’herbicide fait l’objet de nouvelles restrictions depuis le printemps dernier. En cultures fruitières, certaines spécialités se sont vues retirer leur autorisation, notamment pour les fruits ramassés au sol (fruits à coque ou à bogue, pommes à cidre, prunes d’ente etc.). Une évolution qui a conduit la Senura à conduire d’urgence de nouveaux essais de désherbage.
Résultats préliminaires
Une première visite a été organisée sur le terrain le 13 juillet dernier. La station de recherche nucicole de Chatte a présenté les résultats préliminaires de deux essais démarrés en avril. L’un a été financé par Belchim Crop Protection ; l’autre a été mené dans le cadre du programme opérationnel triennal des OP Sud-Est (APING, Sica Noix, Alpes Coccinelle, Alp’Cerno, Valsoleil et Coopenoix).
Parcelles témoins
Lors de la visite de juillet, la chargée d’expérimentation de la Senura, Delphine Sneedse, a rappelé le contexte : un printemps et un début d’été très pluvieux qui ont permis aux adventices de prospérer, surtout sur les parcelles témoins non traitées (M1). Les expérimentations étant en cours, l’expérimentatrice a invité les professionnels à venir à la présentation des résultats définitifs, le 14 septembre (de 10 h à 12 h), « pour voir ce que donnent les essais quelques jours avant la récolte ».
MB
Essai Belchim
Décliné en plusieurs modalités, cet essai comporte un produit à base d’acide pélargonique, le Beloukha, une solution de biocontrôle à appliquer sur stade jeune, qui s’avère un peu meilleure sur dicotylédone que sur graminée.
Le premier essai a été décliné en six modalités, dont une « témoin » (M1) qui a fait l’objet d’un broyage début mai, mais n’a reçu aucun traitement depuis. Sur cette parcelle, début juillet, le laiteron dominait (25% de la surface), mais la vergerette (20%), le pâturin, le pissenlit et le ray-grass d’Italie étaient également bien présents.
Cinq modalités
Les cinq modalités testées par la Senura combinent quatre produits : une spécialité à base de glyphosate (à raison de 2 160 g de substance active maximum par an), du BCP280H (pyraflufen éthyle à 10,6 g/l), du Beloukha (une solution de biocontrôle à base d’acide pélargonique dosé à 680 g/l) et du Fusilade Max (fluzifop-p-butyl dosé à 125 g/l).
Début juillet, les meilleurs résultats ont été obtenus avec deux modalités (sur les cinq testées). L’une (M4) a reçu un traitement à base de BCP280H (1,5 l/ha) en avril et un second traitement en juin associant BCP280H (1,5 l/ha) et Fusilade Max (2 l/ha). Début juillet, la vergerette et le ray-grass avaient disparu, l’efficacité sur le pissenlit était de 71% et de 90% sur le laiteron rude.
L’autre modalité (M5) ayant donné de bons résultats a été traitée avec BCP280H et Beloukha (3,5 l/ha) en avril, puis BCP280H, Beloukha et Fusilade Max en juin. Constat début juillet : 100% d’efficacité sur vergerette, laiteron et Ray-grass ; 85% sur le pissenlit.
Les trois autres modalités ont eu une portée plus mitigée (résultats très satisfaisants sur un bloc mais pas sur l’autre pour la modalité constituée de deux passages de BCP280H ; même constat pour la modalité combinant BCP280H et Fusilade Max au 1er passage, puis glyphosate au 2e), voire peu convaincants (glyphosate en premier passage, puis BCP280H en 2e).
Pour toutes ces modalités, un dernier traitement au Beloukha (1,6 l/ha) est prévu fin août ou début septembre, avant la récolte. Les résultats définitifs seront présentés lors de la visite de septembre.
Essai Programme opérationnel des OP Sud-Est
Le second essai mis en place par la Senura en avril vise à tester l’efficacité d’un combiné broyage/herbicide, dont une solution de biocontrôle à base d’acide acétique (Deserbvert). L’objectif est de comparer les efficacités respectives du broyage et du glyphosate, combinés ou non avec des produits foliaires et une solution de biocontrôle. L’expérimentation étant en cours, les résultats ne sont pas encore formalisés : seules des observations préliminaires ont pour l’instant été faites au cours de l’été.
La parcelle d’expérimentation a été divisée en deux zones : une zone Sud-Ouest broyée au début de l’expérimentation et une zone Nord-Est traitée au glyphosate. Sur la parcelle témoin (M1), début mai, les relevés font état d’une présence marquée de pâturin commun (65%), et dans une moindre proportion de vergerette, de pissenlit, de laiteron, de plantain et véronique des champs.
Pour la référence M2, traitée uniquement au glyphosate (deux passages de Roundup Evolution à 1,6l/ha début mai puis en en juin), la parcelle apparaît propre mi juillet, malgré la résistance du pâturin et de la vergerette. Une application de glyphosate est prévu fin août. Sur les parcelles qui ont d’abord été broyées, le pâturin et le pissenlit sont présents en juillet, sans être gênants. Une dernière intervention est prévue fin août (avant la récolte) : un broyage pour la modalité M3 et un passage de Roundup Evolution (4,8 l/ha) et M5.
Une modalité 100% foliaire (M4) a également été testée (1ère intervention avec Spotlight Plus – carfentrazone-ethyl dosé à 1 l/ha- en avril et PHF1507 - Pyraflufen-ethyl dosé à 2 l/ha - en juin). En juillet, pâturin ou pissenlit, les graminées résistent. Un dernier passage de PHF1507 est prévu fin août ou début septembre, avant la récolte.
La Senura a expérimenté une modalité (M6) combinant broyage + foliaire (broyage en avril et Spotlight Plus en juin) qui sera complété par un passage de PHF1507 avant la récolte. Pas de conclusion possible pour le moment.
Enfin, deux essais ont été conduits avec des produits de biocontrôle (solution Deserbvert : acide acétique + 2 adjuvants), l’un après un passage de Roundup (M8), l’autre après un broyage (M9). Là encore, pas de conclusion possible avant le dernier passage de la solution de biocontrôle. A noter toutefois, lors de la visite de juillet, les professionnels ont émis des réserves concernant la quantité de Deserbvert à appliquer sur les parcelles : 200 l/ha.
MB
