Intempéries
Dans le nord-Isère, l'orage du 13 août a causé de lourds dégâts

Isabelle Brenguier
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L’orage qui a traversé le nord-Isère le 13 août n’a pas laissé indemne les cultures et les infrastructures. Les dégâts sont importants. 

Dans le nord-Isère, l'orage du 13 août a causé de lourds dégâts
De nombreux arbres ont été déracinés par l'orage qui a traversé le nord-Isère durant la nuit du 13 août.

Dans le secteur, personne n’avait jamais vu cela. Dans la soirée du 13 août, dans le nord-Isère, un violent orage s’est abattu sur les communes de Sermérieu, Vézeronce-Curtin, Morestel, Passins, Arandon-Passins, Vasselin, Saint-Victor-de-Morestel, Saint-Sorlin-de-Morestel, et Sermérieu, causant d’importants dégâts.
L’épisode était annoncé, les prévisionnistes ne se sont pas trompés. Les éclairs étaient impressionnants, la pluie est tombée à seaux, le vent était violent et certains secteurs ont été touchés par la grêle.

Face aux éléments, les cultures n’ont pas été épargnées. Les maïs et les tournesols ont été les plus touchés. Les terrains déchaumés ont été très abimés. « Nous allons essayer d’en sauver une partie en ensilant. Mais ce sera certainement très compliqué », témoigne Sylvain Juppet, agriculteur à Morestel, commune qui a fait une demande de reconnaissance en catastrophe naturelle, tant les dégâts occasionnés sont importants.
« Après l’orage, nous relativisons. Mais nous savons que cet épisode aura comme conséquences du revenu en moins et du travail en plus », poursuit-il. Pour la première fois, Sylvain Juppet avait assuré ses cultures. Il attend le passage de l’expert… Mais il reconnaît que tous les agriculteurs ne le sont pas. Les assurances sont tellement coûteuses…

Remise en état

Patrick Huguet est éleveur de vaches allaitantes et céréalier à Vézeronce-Curtin. La toiture de son bâtiment de stockage de fourrages a été très endommagée. « Sur les 700 mètres carré de surface, 150 se sont envolés. Les tôles sont parties, ont coupé des câbles électriques. Heureusement, elles n’ont pas touché de bêtes ou abîmé du matériel », souligne l’agriculteur.
Comme Sylvain Juppet, il reconnaît que dans les mois à venir, il aura du travail pour remettre en état les champs et les clôtures.
C’est aussi le cas de Pierrick Michon, installé à Sermérieu. « Dans mes parcelles, j’ai vu plus de 200 arbres versés, et je compte entre 500 mètres et un kilomètre de clôture à refaire. C’est simple, sur mes 45 hectares de prairies, j’en ai une trentaine qui sont condamnées. Et au niveau des cultures, j’ai plus de 20 hectares de maïs qui ont été touchés. Nous en avons marre. L’été avait déjà été compliqué à cause de la météo qui ne nous a pas permis de faire les foins et les moissons dans de bonnes conditions. Là, alors que nous avions réussi à rattraper le retard, c’est de nouveau un travail colossal, qu’on n’avait pas prévu, qui nous attend, simplement pour remettre en ordre les parcelles. J’espère qu’on ne va pas nous oublier, qu’on va nous aider », indique-t-il, fatigué.

Revenu toujours pénalisé

A Romagnieu, et dans les environs, il a aussi plu 160 millimètres tout au long de cette nuit du 13 août. Les maïs ont été couchés et peu se sont relevés. Richard Duvert estime qu’il arrivera peut-être à ramasser 30% de sa récolte. « Mais rien n’est moins sûr », envisage-t-il, reconnaissant que le métier est de plus en plus difficile à exercer. « Nous sommes tributaires de trop de choses. Entre le climat, les dégâts de gibier, le sanitaire, c’est vraiment dur, et cela pénalise toujours notre revenu », soupire-t-il.

Les agriculteurs espèrent que le FMSE (Fonds national agricole de mutualisation du risque sanitaire et environnemental) jouera son rôle. Mais ces épisodes sont toujours très difficiles à vivre. D’expérience, ils savent très bien que cet orage va leur coûter… que ce soit en temps de travail et en argent.

Isabelle Brenguier