Alimentation
Le Champ des cantines prend son envol

Morgane Poulet
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Le 18 octobre, Mangez Bio Isère, Nona et Adabio ont officiellement lancé le Champ des cantines, une plateforme facilitant la transition alimentaire.

Le Champ des cantines prend son envol
Le Champ des cantines a été présenté le 18 octobre au Marché d'intérêt national de Grenoble.

Le Champ des cantines est une initiative pensée par Mangez Bio Isère, Nona et Adabio pour accompagner la restauration collective vers la transition alimentaire. Désormais, le collectif comprend une quinzaine d’acteurs. Le 18 octobre, l’initiative a été présentée au Marché d’intérêt national de Grenoble.
 
Une charte
 
L’alimentation constitue à la fois « des enjeux de santé publique, vis-à-vis de l’environnement, de l’agriculture, de la justice sociale et de l’économie locale », résument les acteurs du Champ des cantines. C’est pourquoi ils ont créé le collectif, estimant que si le département isérois était déjà très engagé sur les enjeux de la transition alimentaire, il convenait tout de même d’agir rapidement pour que la restauration collective puisse continuer sa transition.
« L’objectif est d’apporter des réponses claires et d’avoir des structures partenaires pour répondre aux questions », expliquent les salariés de Mangez Bio Isère.
Après avoir réalisé un état des lieux du fonctionnement de la restauration collective dans l’agglomération grenobloise, les trois partenaires initiaux ont travaillé à une charte de valeurs communes et de bon fonctionnement. Elle repose sur trois domaines : la sensibilisation aux enjeux de la transition alimentaire, les évolutions des systèmes d’approvisionnement et des schémas de consommation.
La charte propose à ses signataires de renforcer la coordination entre chacun en accompagnant les collectivités et les établissements de restauration collective. Pour cela, il faut les aider à « définir des engagements sur le long terme », peut-on lire dans la charte. Le collectif compte également « mutualiser les expertises afin d’optimiser l’impact des interventions ».
 
Des demandes
 
Les systèmes d’approvisionnement des partenaires, pour évoluer, devront tendre vers une relocalisation des approvisionnements ainsi que vers une modification des menus. Ces derniers devront prendre en compte les aliments disponibles au sein du territoire. L’achat de denrées plus respectueuses de l’environnement et de produits bio devra aussi être privilégié, tout comme les produits « socialement plus éthiques », en particulier en ce qui concerne la rémunération et la prise en compte du bien-être animal.
Les schémas de consommation devront quant à eux tendre vers du fait maison, des menus équilibrés à base de produits de saison et, dans la mesure du possible, bio. Le collectif souhaite que la consommation de protéines animales soit réduite pour garantir « une consommation raisonnée, plus qualitative ». L’approvisionnement de produits locaux est également à privilégier.
 
Des outils d’aide
 
Concrètement, un portail Internet a été mis en place à destination des élus, des gestionnaires et des agents de la restauration collective. Si le besoin s’en fait sentir, un accompagnement personnalisé pourra être mis en place.
Le collectif s’engage à informer chaque acteur concerné quant aux enjeux de l’alimentation durable, à faciliter l’accès des accompagnements et des formations
Et, surtout, différentes actions seront organisées. Le Champ des cantines compte bien sensibiliser chaque partie prenante aux enjeux de la transition alimentaire, notamment les décisionnaires, les fournisseurs ou encore les personnes en charge des menus. L’organisation œuvrera également à encourager l’émergence de dynamiques collectives sur les territoires.
Des prises de position publiques, un ancrage territorial fort de chaque acteur, des ressources humaines et matérielles sont des visées du Champ des cantines.

Morgane Poulet