Plan de relance
Plan de relance : La députée Monique Limon consulte les syndicats agricoles et les organisations professionelles

Monique Limon vient de consulter les acteurs socio-économiques du secteur agricole afin de connaître les priorités qui pourraient être insérées dans le plan de relance gouvernemental.

Plan de relance : La députée Monique Limon consulte les syndicats agricoles et les organisations professionelles
La députée Monique Limon à l'écran pendant la visioconférence du 20 novembre.

C’est une habitude de travail pour la députée Monique Limon. Quand une loi ou un dispositif national est mis en place par l’Etat, elle tient à consulter les représentants socio-professionnels pour faire coller le dispositif général aux besoins de terrains. 

Avec le plan de relance de l’économie, elle ne manque pas de travail. Elle vient de créer des groupes de réflexion pour collecter ces remontées. L’un est notamment axé vers les services marchands (artisanat, commerce…) tandis qu’un autre concerne l’agriculture et l’alimentation. 

Ce secteur a été réuni en visioconférence vendredi 20 novembre afin que les représentants des syndicats et d’organisations professionnelles expriment certains besoins urgents. 

Briques de lait solidaires

« Le volet agricole couvre la reconquête de la souveraineté alimentaire, la transition agro-écologique, l’accompagnement de l’agriculture et de la forêt dans l’adaptation au changement climatique… », résume rapidement la députée afin d’ouvrir le débat. 1,2 milliard d’euros au niveau national vont être consacrés aux dossiers relevant de ces grandes thématiques. Jérémy Jallat, représentant des Jeunes agriculteurs, a évoqué un projet de lait en brique que son organisation porte depuis quelques mois. « C’est un dossier en discussion avec les coopératives laitières. Elles dégageraient une partie de leurs volumes permettant de valoriser un lait français dont la plus-value serait recueillie pour aider des jeunes agriculteurs à s’installer. » 

Pierre Berthet, au nom de la Confédération paysanne, se prononçant uniquement sur la réforme de la PAC regrette que « les dispositifs cantonnent les paysans à n’être que des producteurs… l’important est de structurer des filières de vente détenues par les paysans afin qu’ils soient capables d’agir sur les marchés. » Cette idée est reprise et surtout concrétisée par Franck Rousset de Mangez bio Isère (MBI) qui insiste sur « l’intérêt d’orienter les projets du plan de relance vers l’agriculture à vocation alimentaire, objectif que MBI poursuit dans  la filière bio depuis 15 ans. » Dans cette même veine, Pascal Denolly, président du Pôle agro-alimentaire, rappelle la nécessité de mobiliser les financements en faveur du renforcement des filières longues de proximité, c’est-à-dire une production alimentaire qui ne passe pas par la vente directe. « C’est un travail de plateforme comme le PAA, MBI ou Récolter, qui doit aboutir à une vraie structuration de cet approvisionnement. »

De nombreux projets à retombées collectives

Jérôme Crozat, président de la FDSEA de l’Isère énumère plusieurs projets potentiellement structurant pour notre département, notamment une marque collective qu’il faut consolider, un plan protéine « qui ne se décline pas en un claquement de doigts », la méthanisation « en faisant attention qu’elle rentre dans une démarche contractualisée afin qu’il n’y ait pas de dérive », un renforcement des activités de l’abattoir de Grenoble par « la mise en place d’une ligne de surgélation rendant service à bon nombre de producteurs tout système confondu ». Pour le représentant syndical, le volet installation en agriculture et l’emploi sont étroitement liés. « En élevage, la continuation de la production passera soit par la mécanisation, soit par la main-d’œuvre. Il est important de flécher une redynamisation de ce secteur par une stratégie d’emploi. » Monique Limon a pris note de l’ensemble de ces propositions et s’est engagée à suivre ce dossier avec attention. 

Jean-Marc Emprin

Vertiges

Lors de la rencontre à distance organisée par Monique Limon auprès des acteurs socio-professionnels de l’agriculture, un phénomène de marché est apparu. Lorsque des sommes sont apportées par les pouvoirs publics en faveur des investissements, une augmentation conséquente des prix des matériels est souvent constatée. Le sujet a été soulevé par Thierry Boiron représentant de la Coordination rurale, situation confirmée par Didier Veyron, au nom de la Fédération des Cuma. « Les prix augmentent de façon vertigineuse quand on parle de matériels innovants, qui ont le vent en poupe et que les constructeurs ont un quasi monopôle. »

JME