Parallèlement à son activité de viticulteur, Jean-Michel Reymond élève aussi un troupeau de vaches allaitantes à Chapareillan, dans le haut-Grésivaudan.
Vignes et limousines au pied du Granier

De la vigne à Chapareillan, au pied du Granier, c'est assez classique.

Mais un élevage de vaches allaitantes, c'est beaucoup moins commun.

Et pourtant ce sont les activités de Jean-Michel Reymond.

Une double orientation certes peu répandue, mais intéressante.

Elle lui permet d'entretenir le patrimoine foncier et d'être davantage à l'abri des conjonctures défavorables que chacun des deux secteurs peut subir.

D'autant que les deux activités participent quasiment à part égale au chiffre d'affaires de l'exploitation qui se situe autour de 500 000 €.

« Plus de goût pour la vigne »

Après avoir suivi un BEP et un Bac pro « Viticulture et œnologie » dans le Beaujolais, Jean-Michel Reymond s'est installé dans l'exploitation familiale en 2006.

« Nous sommes quatre dans la famille, mais je suis le seul à être resté. Je ne me serai pas vu faire autre chose », assure-t-il, enthousiaste.

Encore bien aidé par son père, l'agriculteur élève 300 bêtes de race limousine dont une centaine de mères, au sein d'une surface de 200 hectares à proximité de l'exploitation, et de 650 hectares d'alpage aux Karellis, en Savoie.

Il commercialise la viande en vente directe en caissettes auprès de consommateurs locaux et de négociants.

S'il ne renoncerait pas au troupeau, il reconnaît pour autant avoir « plus de goût pour la vigne ».

C'est la raison pour laquelle, dans l'organisation du travail du Gaec Reymond qu'il co-gère avec sa mère, Catherine Reymond, c'est lui qui s'occupe au quotidien des 15 hectares de vignes Abymes et Apremont.

Associé avec le propriétaire du château Bayard à Pontcharra, il y a planté deux hectares de vignes, de la mondeuse d'Arbun et de la Roussette de Savoie.

L'opération s'est révélée être une stratégie commerciale porteuse puisqu'elle lui facilite la pénétration des marchés grenoblois.

« Du côté de la Savoie, je ne vends que mes vins savoyards, mais en Isère, ce sont ceux de Bayard qui sont plébiscités », explique le vigneron.

Son vin est reconnu. Il a été récompensé à trois reprises au sein du Concours général agricole à Paris.

Lutte raisonnée

Jean-Michel Reymond cultive sa vigne en lutte raisonnée.

« Je ne suis pas en bio car j'estime que ce mode de production est trop aléatoire. J'emploie deux salariés à temps plein et quelques saisonniers pour les vendanges. Je dois subvenir aux besoins de ma famille. J'ai des charges. Je ne peux pas me permettre d'avoir une année sans récolte. C'est pourquoi, j'ai choisi la lutte raisonnée », explique-t-il, convaincu.

Accompagné par les techniciens de la coopérative Dauphinoise, il effectue les traitements nécessaires, grâce à un suivi précis des températures et de la pluviométrie et à l'utilisation de logiciels qui permettent d'intégrer l'ensemble des paramètres. Pas plus.

Isabelle Brenguier
Traitements phytosanitaires
Viticulteur à Chapareillan, Jean-Michel Reymond fait régulièrement évoluer ses pratiques.

Les pratiques ont évolué

Au sein des 15 hectares de vignes qu'exploite Jean-Michel Reymond, l'habitat est très dispersé.
Au sein des 15 hectares de vignes que cultive Jean-Michel Reymond à Chapareillan, l'habitat est très dispersé.
La question des traitements phytosanitaires revient donc régulièrement.
Si le viticulteur ne subit pas une pression trop forte des riverains, il reconnaît avoir régulièrement fait évoluer ses pratiques au cours des années.
« Avant, les traitements étaient effectués de façon systématique. Nous en faisions jusqu'à huit par an. Aujourd'hui, grâce à la lutte raisonnée, nous n'en faisons plus que cinq », précise Jean-Michel Reymond.
Selon l'agriculteur, la profession a fait beaucoup d'efforts.
Les matières actives utilisées ne sont plus les mêmes et le matériel a techniquement beaucoup évolué.
Depuis plus de trois ans, Jean-Michel Reymond organise l'ensemble de son calendrier de traitements avec des produits ZNT (Zones non traitées) de cinq mètres.
Il a aussi investi (pour un coût de 30 000 €) dans un pulvérisateur équipé d'un système de descente verticale en face par face, qui lui permet de traiter à l'intérieur même de la vigne, au milieu du feuillage.
C'est beaucoup plus ciblé et permet de traiter à 150 litres/ha (contre 300 litres/ha avec un système classique).
Enfin, il fait toujours attention aux moments où il traite, évitant soigneusement les dimanches et jours fériés.
Pour Jean-Michel Reymond, « il est important que les agriculteurs respectent leurs voisins en adaptant les pratiques pour que ce problème de traitements n'en soient plus un. Mais il est important aussi que nos voisins soient conciliants avec nous. Après tout, les vignes étaient là avant. J'estime que le dialogue permet d'améliorer les relations de voisinage, mais il reste toujours des personnes bornées qui n'ont pas envie d'écouter et d'entendre ».
IB

 

La concertation publique concernant la charte d'engagements des utilisateurs agricoles de produits phytopharmaceutiques de l'Isère est en cours jusqu'au 4 juin prochain.

Pour consulter les documents et donner son avis : http://fdsea38.concertationpublique.net