Elections régionales
LREM veut que les régions conventionnent avec les territoires

Isabelle Brenguier
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Agé de 57 ans, père de trois enfants, Laurent Thoviste est directeur de rédaction. Il est adjoint au maire de Fontaine, en charge de l'urbanisme, du cadre de vie, du renouvellement urbain durable et de la politique de la ville. Il est également Président du Groupe « Métropole des territoires de progrès solidaire » (MTPS) à la métropole de Grenoble, conseiller délégué en charge des travaux et de la participation citoyenne au Syndicat mixte des mobilités de l'aire grenobloise (SMMAG) et membre du bureau du Scot (Schéma de cohérence territoriale). Il a intégré la liste de la majorité présidentielle, conduite par Bruno Bonell.

LREM veut que les régions conventionnent avec les territoires
Âgé de 57 ans, père de trois enfants, Laurent Thoviste est directeur de rédaction. Il est adjoint au maire de Fontaine, en charge de l'urbanisme, du cadre de vie, du renouvellement urbain durable et de la politique de la ville. Il est également Président du Groupe « Métropole des territoires de progrès solidaire » (MTPS) à la métropole de Grenoble, conseiller délégué en charge des travaux et de la participation citoyenne au Syndicat mixte des mobilités de l'aire grenobloise (SMMAG) et membre du bureau du Scot (Schéma de cohérence territoriale). Il a intégré la liste de la majorité présidentielle, conduite par Bruno Bonell.

Quelles sont vos priorités en matière de désenclavement des territoires ruraux ?

Pour l’équipe de Bruno Bonnell que j’ai rejoint, « il n’y a pas de petites gares, il n’y a que de grands projets ». Nous sommes dans une approche globale de la mobilité, qui inclut tout autant les grands axes ferroviaires que les combinaisons trains, bus, voitures, les notions de co-voiturage et la mobilité douce. Nous voulons penser à toutes les notions d’irrigation des territoires. La Loi d’orientation des mobilités (LOM) a réaffirmé le rôle de la Région comme chef de file, mais nous nous apercevons que la région Auvergne-Rhône-Alpes n’a pas été à l’écoute des territoires. Ce ne sera pas notre philosophie. Nous voulons travailler avec les territoires et voir comment la Région peut les aider. Il y a un changement de pratiques à avoir. Nous voulons conventionner avec les territoires et établir des partenariats.

Par exemple, nous souhaitons que la Région devienne un des partenaires du SMMAG, le Syndicat mixte des mobilités de l‘aire grenobloise qui rassemble déjà plusieurs territoires et qui a vocation à en accueillir de nouveaux. Je pense aussi à cette ligne « Grenoble-Gap » qu’il faut absolument sauver. Notre engagement sur ce dossier est de contractualiser via les contrats de plan Etat-Région les travaux nécessaires pour sa pérennité. Nous voulons faire la même chose sur le RER métropolitain. Nous voulons utiliser ces voies ferrées de grande ligne pour la desserte du quotidien.

Quelles sont les mesures de soutien ou d’aides au développement des territoires que vous souhaitez mettre en œuvre ?

Nous avons réfléchi à un grand programme de deux milliards d’euros intitulé « Résilience » qui concerne tous les secteurs d’activités. Un volet important sera consacré à l’agriculture pour permettre d’accompagner les mutations sociales et sociétales. Nous voulons nous appuyer sur le triptyque « collectivités locales, monde économique et monde de la formation ». Car nous pensons qu’il ne faut pas séparer les secteurs d’activités mais au contraire, nous voulons fonctionner en écosystème.

Nous voulons décliner le slogan « 30 jours, 30 mois, 30 ans ». Car, il y a des choses à faire tout de suite comme le chèque de 50 euros que nous souhaitons proposer à tous les ménages pour qu’ils soient dépensés en Auvergne-Rhône-Alpes. Il y a aussi des projets qui seront développés au cours des 30 premiers mois qui correspondent aux premiers mois structurels. Enfin, il y a ceux qui correspondront aux grandes mutations de filières.

Nous voulons aussi travailler sur la question de la santé, très importante en milieu rural, même si elle se pose aussi en milieu urbain. Pour cela, nous voulons doubler le nombre de maisons de santé d’ici 2027 et développer la médecine mobile avec des camions médicalisés, des maisons de santé dans les gares et des services de « consulter en roulant » pour favoriser la prévention et le dépistage.

La revitalisation des cœurs de villes fait également partie de nos objectifs. Pour cela, nous avons réfléchi à un « pack renaissance cœur de ville » qui comprend différentes mesures comme des aides pour l’embauche d’un manager de centre-ville, des aides à la rénovation du patrimoine, des aides pour les commerçants et les restaurateurs qui veulent reprendre des commerces vacants depuis plus de six mois et une bourse annuelle de mise en relation entre commerçants et mairies.

Et comme nous savons bien aujourd’hui que sans bonne couverture numérique, nous ne pouvons plus rien faire, nous voulons terminer le déploiement de la 4G et aller vers une couverture de pointe avec la 5G là où ce sera nécessaire, c’est-à-dire, là où il y a des entreprises, même en milieu rural.

Quels liens l’espace urbain et l’espace rural peuvent-ils entretenir ? Comment peuvent-ils être complémentaires ? Comment veiller à l’équilibre entre cette grande diversité de territoires que nous avons en Auvergne Rhône-Alpes ?

Nous avons des espaces urbains et des espaces ruraux. Dans ces territoires, nous avons des territoires plutôt productifs, de productions industrielles ou agricoles et nous avons des espaces plutôt résidentiels. C’est pourquoi, pour mener des projets, il nous faut toujours partir des besoins des personnes et établir un dialogue avec les élus locaux. Ça ne peut pas être une démarche descendante. La Région doit mettre en œuvre une démarche contractuelle.

Nous avons aussi une carte à jouer en matière de développement touristique. L’engouement pour la France avait déjà commencé à revenir mais il s’est trouvé renforcé à cause de la crise sanitaire. Je suis convaincu qu’il y a des opportunités à saisir. Nos stations de ski vont aussi devoir évoluer. Nous accompagnerons le changement du « tout ski ». Nous nous attacherons également à mettre en œuvre un plan de réhabilitation des structures vieillissantes pour que les touristes soient accueillis dans de bonnes conditions.

Propos recueillis par Isabelle Brenguier