Déboisement
Maintenir des espaces agricoles ouverts

Morgane Poulet
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Installé depuis peu à Revel, Florian Polito a bénéficié du programme de reconquête agricole lancé par la communauté de communes du Grésivaudan.

Maintenir des espaces agricoles ouverts
Florian Polito, à gauche, a bénéficié du programme de reconquête agricole du Grésivaudan.

Alors que le Grésivaudan est concerné par des problèmes de boisement au détriment de l’agriculture, l’Adabel, la communauté de communes du secteur et le Département ont mis en place un dispositif de reconquête agricole dès 2011. Depuis 2022, ce système permet aussi d’équiper les parcelles pour assurer leur fonctionnalité et ainsi le maintien des espaces ouverts.
Florian Polito, maraîcher installé en 2016 à Revel, a pu bénéficier du dispositif pour acquérir 5 hectares, dont 3,5 exploitables. Ces derniers constituaient auparavant une ferme produisant du blé, des pommes de terre et des betteraves. Ils appartenaient à une personne âgée de la commune, décédée il y a deux ans. « Le terrain a été mis en vente, donc la mairie s’est positionnée afin que Florian Polito puisse s’installer ici », précise Coralie Bourdelain, maire de Revel.
 
Des besoins grandissants
 
« J’avais besoin d’un nouveau terrain pour le maraîchage, ajoute Florian Polito, car mes terres actuelles ne sont pas très pratiques. Il s’agit plutôt d’un système agroforestier qui s’adapte à la hauteur, à la pente et qui est en plus assez étroit. Désormais, je vais pouvoir déplacer mon activité sur le nouveau terrain. »
Jusqu’à présent, l’agriculteur exploitait un hectare pour sa production de légumes. « Le terrain du haut est en agriculture très intensive car dans certaines bandes, nous n’avons pas le choix de cultiver jusqu’à trois espèces différentes en raison d’un manque de place. » Sa nouvelle acquisition lui permettra d’avoir une rotation des cultures plus importante ainsi qu’un sol mieux nourri.
Sur la partie déboisée, une ancienne ferme sera laissée en place pour héberger un éleveur, qui pourrait gérer les surfaces attenantes avec de petits ruminants. 2,5 hectares sur les 6 acquis par Florian Polito ne seront pas déboisés car « la forêt nous offre une bonne régulation sanitaire grâce à la biodiversité présente », explique-t-il. Et pas d’inquiétude pour lui quant à la qualité du sol nouvellement acquis : « il y avait déjà du maraîchage sur ces terres, donc nous récupérons un sol riche qui a déjà permis à d’autres de cultiver des légumes ».
 
Travaux importants
 
L’opération de déboisage a nécessité de faire appel à un broyeur pour retirer les arbres abattus, puis à une machine spécialement conçue pour niveler le sol. Les souches seront broyées en profondeur, mais les racines resteront en terre pour la maintenir.
Ce choix a été fait car lors d’une opération similaire aux Abrets, lors du dessouchage, les sols avaient été destructurés, les cailloux étaient remontés à la surface et la matière des souches avait été perdue.

Morgane Poulet
Le maraîcher manquait jusqu'à présent de place.
La reconquête agricole en chiffres
Les hectares obtenus par le maraîcher ont été déboisés de moitié.

La reconquête agricole en chiffres

2011 : début de la reconquête agricole dans le Grésivaudan.
2022 : 11,66 hectares reconquis pour 4 dossiers.
2023 : 11 dossiers déposés pour 25,67 hectares (dont 3 dossiers faits sur deux ans).
Entre 2011 et 2021 : 58 dossiers traités pour 105 hectares reconquis, dont les trois-quarts en pâture.
Plafond d’aide établi à 80 % des dépenses et jusqu’à 4 000 euros par hectare et 12 000 euros par bénéficiaire pour la programmation 2022-2023. Un déplafonnement est possible pour les projets concernant de petites parcelles, support d’activités comme la viticulture, le maraîchage et les plantes aromatiques et médicinales.