Solidarité
Voyageurs solidaires

Morgane Poulet
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Depuis le 1er octobre 2022, les habitants des Vals du Dauphiné peuvent profiter de la plateforme de covoiturage solidaire Atchoum.

Voyageurs solidaires

Mise en place le 1er octobre, la plateforme de covoiturage conçue par la société Atchoum permet désormais aux habitants des Vals du Dauphiné de partager leurs trajets, et ce dans l’ensemble du territoire. Adressé plutôt aux personnes isolées, ayant des difficultés à se déplacer – en raison de leur âge, d’une maladie ou encore car ne possédant pas de véhicule, ce système propose des trajets dits « solidaires ».
 
Fonctionnement simple
 
Il s’agit pour la communauté de communes des Vals du Dauphiné de proposer une solution de mobilité aux personnes rencontrant des difficultés pour se déplacer. La mise en place du dispositif répond d’ailleurs à une forte demande émanant des zones rurales. L’objectif, en plus de permettre à ceux qui ont besoin de commander un court trajet, est également de renforcer la solidarité entre habitants.
En effet, après s’être inscrit sur le site de la plateforme ou grâce à un centre d’appel téléphonique, le passager n’a plus qu’à faire sa demande de covoiturage par l’un de ces deux moyens. Passer par le téléphone permet ainsi à ceux qui n’ont pas d’accès à Internet, ou bien qui trouvent plus simple de téléphoner, de pouvoir covoiturer.
« Ce service téléphonique nous a aussi séduits parce qu’il est localisé en France, à Dijon, et est géré par des personnes en situation de handicap ou de réinsertion professionnelle. Elles ne font pas de démarchage téléphonique, elles réceptionnent seulement les appels des individus qui souhaitent trouver un trajet et les rappellent lorsqu’elles en ont trouvé un », précise Gilles Bourdier, vice-président des Vals du Dauphiné en charge de la mobilité.
La demande de trajet est ensuite transmise aux conducteurs. Il n’y a pour l’instant pas de signalétique particulière mais cela pourrait évoluer si les utilisateurs de la plateforme estimaient difficile de se reconnaître et se retrouver. Un macaron à coller sur son véhicule pourrait être créé pour les conducteurs.
 
Service sur-mesure…
 
La première personne disponible est ainsi mise en relation avec le passager, va le chercher chez lui, l’emmène sur son lieu de rendez-vous et le raccompagne. Les habitants d’un même territoire sont ainsi mis en relation, ce qui permet de créer du lien tout en apportant un important service de proximité, qui est pour Magali Guillot, présidente des Vals du Dauphiné, « indispensable dans le territoire ». « Il s’agit d’une politique utile à tous, qui pourrait nous être utile du jour au lendemain, même si aujourd’hui nous sommes véhiculés », ajoute-t-elle.
Il est également possible pour une personne effectuant dans tous les cas un trajet de le partager par le biais de la plateforme, tout comme cela se passe déjà chez d’autres entreprises de covoiturage.
 
… Et solidaire
 
« Il était intéressant pour nous de nous tourner vers Atchoum, car cette plateforme ne prend pas de commission sur les trajets, précise Gilles Bourdier. L’abonnement est ensuite supporté par la communauté de communes à hauteur de 30 000 euros par an. » Pas question pour les Vals du Dauphiné de mettre en place un système financier accompagné d’une volonté d’utilisation par un nombre élevé de passagers. « Cela sera forcément une réussite, peu importe le nombre de personnes prises en charge », remarque Thibaud Charmetant, chargé de mission mobilité aux Vals du Dauphiné.
Gilles Bourdier précise que les communes qui souhaiteraient vendre les tickets mobilité peuvent le faire dans leur secrétariat de commune. Il en va de même pour les CCAS, qui peuvent aider leurs bénéficiaires à se déplacer en leur en donnant ou en leur en vendant à bas prix. « Parfois, lorsque nous parlons de bénéficiaires sociaux, nous pensons au logement et à l’alimentation, mais on ne pense pas toujours au sujet du transport. Cette plateforme permettra d’aider les plus fragiles quant à leurs déplacements », ajoute-t-il.
Depuis le 1er octobre, quelques trajets ont déjà été effectués, principalement avec des personnes ne possédant pas de véhicule. « Les utilisateurs apprécient réellement ce service, il y a un côté finalement solidaire et très humain qui peut être apporté grâce à lui, ajoute Thibaud Charmetant. Et en ce qui concerne le nombre de conducteurs inscrits sur la plateforme, il est pour l’instant très encourageant. »

Morgane Poulet

Des tarifs intéressants

Le prix de chaque trajet est plafonné à 35 centimes du kilomètre, mais il est dégressif en fonction de la distance parcourue. Il est d’ailleurs possible d’effectuer une simulation du coût du trajet sur la plateforme en ligne.
Le conducteur est ainsi indemnisé par le passager entre 20 et 35 centimes du kilomètre. Un forfait d’un montant de 2,50 euros est appliqué jusqu’à 10 kilomètres parcourus et est indemnisé par virement bancaire quelques jours après le trajet. Une fois les 10 kilomètres passés, le prix s’élève à 1,25 euros du kilomètre parcouru.
Le paiement s’effectue ensuite par carte bancaire depuis le site Internet, ou bien grâce à des tickets mobilité Atchoum, au moment de la réservation. Ces derniers sont vendus par carnets de dix pour la somme de 12,50 euros dans les accueils France services des Vals du Dauphiné de La Tour-du-Pin et de Pont-de-Beauvoisin.
Dans un an, la communauté de communes fera le point sur ce système. Si la tarification en place est jugée inadaptée à ce moment, elle pourra être revue. Il en va de même pour la valeur des tickets mobilité, car « il faut que le conducteur puisse s’y retrouver, entre le prix de l’essence et l’entretien de son véhicule, d’autant plus qu’il sera amené, la plupart du temps, à aller chercher une personne chez elle, à la déposer à un endroit précis et ensuite à refaire ce trajet uniquement pour la redéposer chez elle », précise Gilles Bourdier.

MP