Enseignement
Philippe Agier, un nouveau directeur de MFR, attaché aux valeurs de ces établissements
En août dernier, Philippe Agier a succédé à André Roux à la direction de la MFR * de Chatte, dans le Sud-Grésivaudan. Quelques mois après sa prise de fonction, le responsable indique que la conduite de l’établissement se fera dans la continuité de son précédent directeur.
Si cette rentrée était votre première en tant que directeur, vous n’avez découvert ni l’établissement, ni le giron des MFR ?
« En effet, je suis présent dans l’établissement depuis 1995. Et je suis aussi un ancien élève de MFR. Autant dire que je connais bien les valeurs portées par ces établissements - centrées sur les relations humaines, le suivi individuel des personnes, la reconnaissance des qualités de chacun – et que j’y adhère complètement. Il arrive que nous voyons arriver dans nos classes des élèves qui n’ont pas toujours été bien soutenus par le système scolaire classique, qui ont perdu confiance. Je considère que l’une de nos missions est de leur redonner confiance, de les aider à grandir et de les accompagner vers la réussite ».
Comment voyez-vous l’avenir de la MFR de la Chatte ?
« Je veux conforter la MFR de Chatte dans ce qu’elle est aujourd’hui. Notre établissement est labellisé RSO (Responsabilité sociétale des organisations), un label qui représente pour les maisons une opportunité pour renforcer la vie associative, réinterroger les pratiques et en mesurer l’impact sur les territoires. Attribué par des auditeurs extérieurs, il permet de valoriser l’action des MFR qui s’engagent dans un processus d’amélioration, dans le cadre d’un référentiel partagé et reconnu sur le plan national. Vis-à-vis des jeunes et des adultes en formation, des familles, il donne à voir que nos pratiques sont en cohérence avec les valeurs que nous portons. Et je veux aussi que notre établissement reste comme il l’est aujourd’hui, inclus dans le territoire. André Roux a su ouvrir des formations voulues par les professionnels du territoire. Je souhaite continuer dans cette voie. Les plombiers chauffagistes font état de l’installation de nombreuses pompes à chaleur dans le secteur. Cela nous incite à réfléchir à la création d’une formation dédiée. Pour autant, nous restons vigilants à ce que notre établissement reste à taille humaine ».
A ce sujet, combien d’élèves comptez-vous cette rentrée ? L’apprentissage occupe-t-il toujours une place de premier rang dans vos formations ?
« Cette année, nous avons 250 élèves, réparties au sein de nos CAP, Bac pro agricole, BTS Acse (analyse et conduite des systèmes d'exploitation) et de nos classes de 4ème et 3ème, qui rassemblent tout de même un tiers de nos effectifs. Et en effet, nos élèves sont en alternance la moitié de leur temps. Si dans certaines écoles, les jeunes effectuent deux à trois semaines de stage par an. Chez nous, ils en passent 18. Pour nous, l’alternance est primordiale. Elle est inscrite dans nos statuts et nous considérons que les réussites de nos élèves viennent du fait qu’ils ont vraiment découvert les métiers ».
Qu’en est-il de l’encadrement réalisé dans l’enceinte de votre établissement ?
« Au niveau des MFR, nous sommes très attachés à notre mission d’éducation. Nos enseignants sont des formateurs. Ils passent du temps avec les élèves, à les accompagner au quotidien, à les aider à grandir, à vivre en collectivité, à acquérir de l’autonomie. L’internat est obligatoire pour les 4ème et les 3ème. C’est important pour nous, car cela nous permet d’être plus proche d’eux. Et c’est d’autant plus important que les maîtres d’apprentissage ont besoin de jeunes suivis, habitués à respecter les règles ».
* Maison familiale et rurale
Propos recueillis par Isabelle Brenguier