Sanitaire apicole
Un seul numéro pour tous les troubles des abeilles

Isabelle Brenguier
-

L'Observatoire des mortalités et des affaiblissements de l'abeille a été créé pour répondre aux attentes des apiculteurs concernant les dangers et les mortalités des abeilles. Il vient d'être renforcé pour prendre en compte tous les risques, sans exception.

 

Un seul numéro pour tous les troubles des abeilles
Capture d'écran webinaire L'observatoire des mortalités et des affaiblissements de l'abeille consiste en un guichet unique pour recenser tous les problèmes sanitaires des abeilles.

« Collecter des données à des visées scientifiques pour mieux connaître l'état sanitaire du cheptel apicole, expliquer et modéliser les phénomènes sanitaires, les maladies et améliorer toutes les connaissances relatives à l'abeille », est l'objectif de l'Omaa, l'Observatoire des mortalités et des affaiblissements de l'abeille, présenté lors d'un webinaire le 17 mars, par Brigitte Barthelet, du Service régional de l'alimentation. La technicienne ajoute : « Cet outil vise aussi à faire l'analyse de la dynamique spatio-temporelle des mortalités et des affaiblissements des colonies en France afin de détecter les dégradations de l'état de santé du cheptel apicole français et d'alerter les gestionnaires de risque. Il a également vocation à lancer une alerte précoce en cas d'augmentation anormale des événements d'affaiblissement et des mortalités ».

Si cet observatoire est en place en Auvergne-Rhône-Alpes depuis 2019, il a comme nouveauté de prendre en compte l'ensemble des troubles subis par l'abeille. Auparavant, il rassemblait la surveillance des dangers sanitaires de première catégorie (1) et celle des mortalités massives aiguës (2) . Aujourd'hui, à ces deux premiers piliers s'ajoutent tous les autres événements qui ne sont pas déjà pris en compte.

Apport positif

Les apiculteurs sont au cœur de ce dispositif d'ampleur régionale qui leur donne la possibilité de déclarer à un guichet unique tout événement sanitaire, qu'il s'agisse de mortalités aiguës ou non, de phénomènes de dépopulation, d'affaiblissements ou tout autre trouble inhabituel. Ils doivent simplement contacter le 04 13 33 08 08, un numéro accessible sept jours sur sept, de 8 heures à 21 heures, où ils peuvent joindre un vétérinaire spécialisée en apiculture. L'appel est suivi de visites de ruchers également assurées par des vétérinaires, qui donneront lieux à des compte-rendus et, le cas échéant, à des enquêtes environnementales pour géolocaliser les sources d'intoxication. Le coût de ces actions sanitaires, est, pour l'essentiel, pris en charge par l’État.  

Selon Brigitte Barthelet, « cet observatoire est un apport positif pour tous les apiculteurs, amateurs ou professionnels, car il leur permet de savoir qui appeler en cas de problème ». Elle les invite à l'utiliser sans restriction pour lui donner le plus de force statistique. « Plus vous serez nombreux à nous dire ce qui se passe dans vos ruchers, plus nous serons efficaces dans la lutte contre les maladies qui touchent les abeilles », ajoute-telle.

Issu d'une réflexion qui a rassemblé tous les organismes apicoles, les vétérinaires, les techniciens apicoles, l'administration et les laboratoires pour répondre aux attentes des apiculteurs, l'observatoire est porté en Auvergne-Rhône-Alpes par la Direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (Draaf), en particulier par le Service régional de l'alimentation (Sral), sous la direction du Groupement technique vétérinaire (GTV). L'objectif est de le déployer à l'échelon national à partir de 2023.

 (1) qui assure la surveillance du petit coléoptère de la ruche, de l'acarien parasite de l'abeille, de la loque américaine et de la nosémose des abeilles
 (2) dont l'objectif est de caractériser les mésusages des produits phytos, de détecter des effets non intentionnels et des accidents dans le process de fabrication de ces produits et des médicaments

Isabelle Brenguier