Covid-19
Un plan de déconfinement progressif

Le Premier ministre a annoncé un plan de déconfinement progressif et par département en fonction de la circulation du virus à partir du 11 mai.
Un plan de déconfinement progressif

Le Premier ministre Edouard Philippe a présenté mardi 28 avril devant l'Assemblée nationale le plan de déconfinement du gouvernement en présence de 75 députés de sensibilités différentes représentatifs de l'Assemblée. Le plan de déconfinement débutera le 11 mai prochain.

 

Le Premier ministre a d'abord tiré plusieurs constats dont celui d'une circulation de virus qui n'est pas uniforme dans le pays.

En préambule il a donc déclaré laisser aux autorités locales, maires et préfets, la possibilité d'adapter la stratégie nationale aux territoires. Il rencontrera ce mercredi 29 avril les élus locaux et les préfets et jeudi 30 avril, les partenaires sociaux pour l'adaptation de ce plan.

 

Déconfinement progressif

L'enjeu est d'éviter une 2e vague.

Des indicateurs seront dressés, département par département. La modélisation scientifique estime que la situation reste tenable en dessous de 3 000 cas/jour. Si ce n'est pas le cas au 11 mai, il ne sera pas possible de déconfiner.

La deuxième phase ira jusqu'au 2 juin pour maîtriser l'épidémie avec les mesures mises en œuvre.

Puis il y aura une troisième phase jusqu'à été.

Fin mai le Premier ministre statuera sur la réouverture des cafés et restaurants.

 

Application du principe de différenciation suivant les territoires

Trois ensembles de critères ont été définis par la Direction générale de la santé pour que les départements restent confinés ou pas : le taux élevé cas sur 7 jours, la capacité des services de réanimation, et si le système local de tests et de détection n'est pas prêt. 

On saura le 7 mai quels départements sont en rouge (circulation du virus élevée) ou en vert, (circulation nulle).

A partir de 30 avril : diffusion d'une carte tous les soirs, département par département.

 

Vie quotidienne des français à partir du 11 mai :

 

Ecoles 

Réouverture progressive à partir 11 mai. Ouverture des écoles, partout et sur la base du volontariat.

18 mai :ouvertures des collèges là où la circulation du virus est faible.

Fin mai : décision sera prise pour les lycées de rouvrir début juin, en commençant par les lycées professionnels.

Une réouverture « nécessaire pour garantir la réussite éducative des élèves les plus vulnérables » a indiqué le Premier ministre.

 

Conditions sanitaires strictes : 15 élèves maximum par classe, application des gestes barrière, utilisation du gel hydroalcoolique et les enseignants porteront des masques si la distanciation sociale n'est pas possible.

Les masques sont prohibés pour les enfants en maternelle, pas recommandés en école élémentaire, mais il y aura des masques pédiatriques pour les cas particuliers mis à la disposition des directrices et directeurs d'écoles. Masques obligatoires pour les collégiens.

Les crèches aussi rouvrent le 11 mai : 10 enfants maximum (ou deux fois dix s'ils ne se croisent pas,) accueil en fonction de critères économiques et sociaux (difficulté à télétravailler, familles monoparentales etc.). Port de masques pour les professionnels de la petite enfance.

 

Vie économique

- Maintien du télétravail dans les entreprises pendant trois semaines au moins. Limiter le recours aux transports publics et les contacts. Ou alors encourager le pratique d'horaires décalés. Editions de guides et fiches métiers pour la réorganisation du travail au sein des entreprises (60 en tout, 33 pour le moment). Nouveaux plans d'organisation du travail tiendront compte des emplois du temps, gestes barrière, aménagement du temps de travail et port du masque si pas de distanciation possible). C'est un cadre qui garantit la santé et la sécurité des salariés.

Le dispositif d'activité partielle est maintenu jusqu'au 1er juin, puis accompagnement progressif des entreprises.

L'Etat continuera à accompagner les plus vulnérables.

 

Commerces : réouverture à partir 11 mai. Tous sauf cafés et restaurants. Les marchés seront en général autorisés, sauf si les maires et préfets estiment qu'ils ne peuvent pas être organisés.

Cahier des charges strict dans les commerces : limitation du nombre de personnes présentes, organisation des flux (1 m entre chaque personne), port du masque recommandé pour le personnel et les clients si la distanciation physique ne peut pas être garantie. Le commerçant peut subordonner le client au port du masque.

Exception pour les centres commerciaux : les préfets peuvent décider de pas rouvrir ceux de  + 40 000 m2.

Bars, cafés et restaurants : une décision sera prise fin mai pour leur ouverture après le 2 juin.

 

Transports

Augmentation de l'offre de transports urbains : 70% à partir du 11 mai, pour arriver à une offre nominale rapidement, mais aussi abaisser la demande. Port du masque obligatoire dans les transports  et respect des gestes barrière : marquage au sol, un siège sur deux etc.

Mêmes règles pour les bus scolaires. Port du masque chauffeurs et collégiens. Idem dans les taxis et VTC.

 

Les déplacements interégionaux ne seront autorisés qu'aux seuls motifs professionnels ou familiaux.

Réservations obligatoires dans tous les trains. Pour le Jeudi de l'Ascencion (21 mai), jour férié : « Ce n'est pas le moment quitter le département », a précisé le Premier ministre.

 

Vie sociale :

Les aînés continueront à se protéger. Respect des règles comme dans la période confinenemt. Mais pas de contrôle, ni attestation de sortie. Visites privées et sorties à effectuer avec précaution.

On pourra circuler librement sans attestation, sauf pour les déplacements à plus de 100 km pour motif impérieux, familial et professionnel.

Il sera possible de pratiquer une activité individuelle de plein air en respectant les règles de distanciation physique, mais pas de pratiquer un sport collectif ou de contact, ni dans des lieux couverts.

Les parcs et jardins seront ouverts dans départements verts où le virus ne circule pas.

Les plages ne seront pas accesibles jusqu'au 1er juin.

Les médiathèques, bibiliothèques et petits musées peuvent ouvrir le 11 mai.

Mais les grands musées, cinémas, théâtres et salles de concerts ne peuvent pas rouvrir.

Les salles des fêtes et polyvalentes sont fermées jusqu'au 2 juin.

 

Les grandes manifestations sportives, culturelles et festivals de + 5 000 participants faisant l'objet d'une déclaration en préfecture ne pourront pas reprendre avant septembre 2020.

La saison sportive professionnelle 2019-2020 ne pourra pas reprendre.

 

Les lieux de culte, seront ouverts. Mais il n'est pas possible d'organiser de cérémonie avant le 2 juin. Les cérémonies funéraires restent limitées à 20 personnes. Réouverture des cimetières le 11 mai.

Les rassemblements sont limités à 10 personnes (privés ou public).

 

Des adaptions sont possibles dans les territoires pour être prêts le 11 mai a précisé le Premier minsitre.

 

Afin d'« envisager la période estivale sous de meilleurs auspices », il a donné rendez-vous fin mai. Il se prononcera alors sur la réouverture des cafés et restaurants et sur les dispositions concernant les vacances.

 

Une loi pour proroger l'état d'urgence sanitaire jusqu'au 23 juillet avec des mesures d'accompagnement du déconfinement sera présentée en conseil des ministres samedi et soumise au Sénat et à l'Assemblée nationale la semaine prochaine.

 

Isabelle Doucet

L'Assemblée nationale le 28 avril 2020.

 

A partir du 11 mai / Parce que le virus n'est pas près de disparaître, le Premier ministre a dressé les préalables à son plan de déconfinement qui se résument en trois mots : protéger, tester, isoler.

Protéger, tester, isoler

- Protéger :
Pour éviter de propager le virus, il conviendra de :
- Respecter les gestes barrières et les règles de distanciations sociales + port du masque dans certaines situations.
Au sujet de la pénurie de masques, Edouard Philippe a annoncé :
- une augmentation de la production nationale de masques chirurgicaux ;
- réserver le stock existant aux soignants hospitaliers, en 1ère ligne ;
- compléter ce dispositif par une production de masques en tissu (car il est préférable d'en porter un plutôt que de ne pas en porter disent désormais les scientifiques)
100 Millions de masques chirurgicaux vont arriver ainsi que 20 Millions de masques grand public lavables, à un rythme hebdomadaire, à partir de mai.
Edouard Philippe a annoncé un soutien aux collectivités locales pour l'achat de masques à hauteur de 50% du coût dans la limite d'un prix de référence
Il a assuré qu'il y aurait suffisamment de masques à partir du 11 mai.
Il invite les entreprises à équiper les salariés, condition de la reprise. Les Régions viendront en appui aux TPE. Une plateforme de e-commerce de La Poste sera en place à compter 30 avril pour distribuer les masques grand public.
Les préfet disposeront d'une enveloppe pour les plus petites collectivités.
Le personnel éducatif recevra des masques.
Les masques jetables et lavables seront vendus par les pharmacies.
Un enveloppe de 5 millions de masques lavables sera réservée hebdomadairement pour les plus précaires via les CCAS et les associations.
Edouard Philippe invite les particuliers à continuer à fabriquer des masques
Tester
- Le but est de réaliser 700 000 tests virologiques par semaine à partir du 11 mai (le conseil scientifique estime entre 1 000 et 3 000 cas nouveaux à partir 11 mai, à raison de 20 à 25 personnes côtoyées par ces personnes à dépister)
- participation des laboratoires de recherche et des laboratoires vétérinaires, collaborations des laboratoires privés et publics pour favoriser un accès de proximité aux prélèvements sur tout le territoire. Prise en charge des tests à 100% par l'assurance maladie.
Si test positif : travail d'identification et de test de tous ceux qui ont eu un contact rapproché, avec les professionnels libéraux (médecins généralistes et infirmiers pour la cellule familiale + équipes de l'assurance maladie au delà de la cellule familiale). Une brigade dans chaque département est chargée de lister chaque cas contact.
Isoler
Les porteurs du virus seront isolés afin de casser chaîne de transmission. « Ce n'est pas une punition ni une sanction mais une mise à l'abri, expliquée, consentie et accompagnée. Elle repose sur la esponsabilité individuelle. »  Dispositif de contrôle si nécessaire. Les préfets et collectivités territoriales prévoient un plan d'accompagnement des personnes placées en isolement, chez elles pendant 14 jours (tout le foyer) ou dans des hôtels réquisitionnés.
Au sujet de l'Appli Stop covid : si son utilité est complémentaire en revanche, elle présente encore des incertitudes et pose la question des libertés publiques et individuelles. Elle fera l'objet d'un vote, quand elle fonctionnera : avec débat spécifique et vote spécifique.