3 juin
Une journée pour réduire l’utilisation des intrants dans les cultures
Organisée conjointement par les chambres d’agriculture de l’Isère, de l’Ain et d’Auvergne-Rhône-Alpe, la journée 30 000 Dephy Avenir aura lieu le 3 juin prochain à la Verpillière (Isère). Cette plateforme inédite proposera divers ateliers et interventions autour de la réduction des produits phytosanitaires.
Créée en partenariat avec les chambres départementales d’agriculture de l’Ain et de l’Isère et la chambre régionale d’agriculture Auvergne-Rhône-Alpes – auxquelles s’adossent de nombreux autres acteurs comme la coopérative Oxyane ou les établissements Bernard – la journée 30 000 Dephy Avenir aura lieu le 3 juin à la ferme de Cabale, en Isère. « L’idée de cette journée est d’amener à la Verpillière tout ce que les agriculteurs ont mis en place depuis plus de 10 ans pour réduire les intrants sur leurs exploitations », résume Christelle Chalayer, conseillère environnement à la chambre d’agriculture de l’Isère et co-organisatrice de l’évènement.
De 9 h 30 à 17 h, les agriculteurs pourront se rendre à la ferme et découvrir des ateliers autour de la diminution des produits phytos. Sol, biodiversité, cultures (blé, orge…), etc., les thématiques de ces rendez-vous sont variées et permettent de s’informer sur les solutions comme les difficultés rencontrées pour certaines cultures. Chaque atelier aura lieu trois fois au cours de la journée. Un programme sera distribué afin que les visiteurs puissent choisir les créneaux qui leur conviennent le mieux et organiser leur journée.
Se faire une idée concrète
Chaque rendez-vous permet de se faire une idée concrète des différentes techniques et progrès en matière de réduction d’intrants. « Pour l’atelier colza, par exemple, nous avons mis en place différentes bandes de colza, avec et sans couverts associés. L’idée est de montrer que les couverts associés permettent de restituer de l'azote et du même coup diminuer les herbicides. Il y a donc différents couverts sur l’atelier qui permettent de montrer les différences en termes de réduction d’herbicide et d’apport d’intrants », explique Christelle Chalayer.
La journée se déroulera sur l’exploitation de Serge Bouvier et de son frère Hervé, la ferme de Cabale. Dernière exploitation agricole de la Verpillière, « notre ferme fait 250 ha, parmi lesquels presque 50 ha de prairies de fauche. Pour le reste, ce sont trois quarts de maïs avec séchage et expédition directe », énumère Serge Bouvier. L’agriculteur produit également du blé label rouge, de l’orge d’hiver et de brasserie ainsi que du colza sous contrat durable, du sorgho et du tournesol. « Cette année, on va essayer de faire de la sauge, que nous voulons vendre pour réaliser des huiles essentielles », complète l’agriculteur.
Un enjeu capital
Engagé dans la réduction d’intrants sur son exploitation, Serge Bouvier expérimente ainsi de nombreuses techniques sur son exploitation. « On utilise pas mal de compost, on fait aussi un échange de paille contre du fumier avec un centre équestre situé à 10 km de l’exploitation. On fait aussi des essais avec des activateurs biologiques ou des ensemencements de vie du sol, sans apporter d’engrais de fond. » Comme une partie des terres de l’exploitation est située dans une zone marécageuse, Serge a décidé de ne plus labourer ces parcelles-là : « On pratique uniquement un broyage fin avant déchaumage, puis on déchaume et on prépare le sol, c’est tout ».
Pour Serge Bouvier, la réduction des intrants est un enjeu capital, tant du point de vue écologique que de la santé. « On est touché de près par rapport à certaines maladies qui ont certainement pour cause l'utilisation des anciens produits par la précédente génération d’agriculteurs, comme parkinson ou d'autres maladies neurodégénératives. Cela renforce encore plus notre volonté de diminuer voire de ne plus traiter certaines années », conclut l’agriculteur.