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Le marché régional porcin se construit avec les signes officiels de qualité

Le marché régional de viande de porc est en forte demande grâce notamment aux différents signes officiels de qualité et d’origine qui exigent une provenance française de la matière première pour la fabrication des charcuteries.

Le marché régional porcin se construit avec les signes officiels de qualité
Auvergne-Rhône-Alpes est la troisième région française productrice de salaisons. ©APM

La filière porcine d'Auvergne-Rhône-Alpes compte 800 élevages pour environ 810 000 porcs charcutiers. Des chiffres honorables permettant à la région de peser à hauteur de 4,5 % dans la production française. L'élevage porcin participe au maintien des outils d'abattage puisque l'on en compte 26 sur le territoire régional dont six qui traitent 95 % des volumes avec deux d'entre eux entièrement dédiés à l’abattage porcin (Lapalisse dans l'Allier et Bourg-en-Bresse dans l'Ain). Plus de 88 % des porcs régionaux sont abattus sur ce territoire pour une production annuelle de 67 000 tonnes de viande. Les deux tiers seront transformés en charcuterie par les 70 entreprises régionales faisant ainsi d’Auvergne-Rhône-Alpes la troisième région française productrice de salaisons. La diversité des signes officiels de qualité et d’origine (Siqo) favorise l'approvisionnement local et tire donc ce marché vers le haut.

1,5 élevage de porcs/100 km2

Ces chiffres ont été présentés par Interporc Aura, l'interprofession porcine, lors d’une conférence de presse, pour attirer les projecteurs et présenter sa filière en recherche de bras. Là encore les chiffres sont éloquents. Hélène Rapey, ingénieur de recherche à l'Inare, a cartographié la région Aura et dénombré 1,5 élevage/100 km2. « La densité des élevages est plus importante au Nord du Puy-de-Dôme et au Nord-Ouest de la Loire. » Environ 75 % de ces élevages présentent une double activité avec la conduite d'un troupeau de bovins allaitant. Malheureusement, comme dans l'ensemble des filières agricoles, et d’élevage en particulier, l'âge moyen des producteurs progresse pour atteindre 52 ans. Les besoins en viande de porc sont pourtant bien là. La présence souvent cumulée du label rouge et des IGP oblige au mieux à un approvisionnement local au pire français. Ce n'est cependant pas le cas de tous les produits de salaisons. Ainsi, l'IGP seule ne garantit pas la provenance française de la viande de porc puisque seul le lieu de transformation peut suffire à l'obtention de l'indication géographique. « Seulement 37 % de la viande de porc pour les saucissons est régionale. La demande est très importante sur des porcs charcutiers standards. Les besoins en bio sont limités. Quant au label rouge porc fermier d'Auvergne, vendu uniquement en boucherie-charcuterie, la production se conduit en fonction des besoins. En revanche, le label rouge Porc Délice est en plein développement sur les cinq prochaines années. » Malgré la demande en hausse, l'élevage de porc peine à se développer. « La faible valorisation des porcs standards corrélée à la hausse des charges de production, et notamment alimentaire, sont les raisons à ce faible essor, selon Philippe Chanteloube de Cirhyo-Tradival. « Les filières où le cahier des charges est le plus contraignant sont celles où les volumes produits sont les moins importants et où il y a une meilleure valorisation. »

Mélodie Comte