Élevage
Une association qui grandit

Morgane Poulet
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Le 4 mai, les Éleveurs de saveurs iséroises ont tenu leur assemblée générale à Primarette. Les nouvelles initiatives pour développer l'association ont été expliquées.

Une association qui grandit
Nathalie Grosjean, Yannick Bourdat et Clément Guillaud ont présidé l'assemblée générale des Eleveurs de saveurs iséroises.

Laurent Michel, éleveur bovin à Primarette, a accueilli l’assemblée générale des Éleveurs de saveurs iséroises, dont il fait partie, le 4 mai. L'association compte désormais 17 élevages adhérents dans tout le département. Si le nombre de bêtes abattues a diminué en 2022 (127 bêtes abattues, soit 39 % de moins qu’en 2021), les Éleveurs de saveurs iséroises ont des idées pour se développer et gagner de parts de marché.
 
Commercialiser autrement
 
« La marque Ishere, affiliée aux Éleveurs de saveurs iséroises, croit à l’offre dans les magasins de proximité de l’agglomération grenobloise », explique Nathalie Grosjean, prestataire pour les Éleveurs de saveurs iséroises. C’est pourquoi l'association va commencer à commercialiser les avants en steaks hachés surgelés et les arrières sous skin afin qu’il n’y ait plus qu’à mettre les produits en rayon. Ces derniers seront livrés au box du Pôle agro-alimentaire au Marché d’intérêt national (MIN) avant d’être distribués aux magasins. A l’avenir, les steaks hachés pourraient également être stockés au MIN.
L’objectif de cette nouvelle organisation est que les magasins puissent choisir seulement une petite quantité de viande et « ne pas être obligés d’opter pour une livraison de 130 kg à la fois », précise Yannick Bourdat, président des Éleveurs de saveurs iséroises. Un nouveau design d’emballage a également été confectionné pour les steaks hachés.
En ce qui concerne le sous skin, il s’agit d’une technologie d’operculage qui permet de préserver la fraîcheur du produit. Il n’existe pas de prestataire en Isère. L’association aura donc recours à une entreprise drômoise et un premier test sera effectué sur une bête.
 
Cahier des charges
 
Les Éleveurs de saveurs iséroises ont également pour projet d’approvisionner les Intermarchés du département avec leurs produits.  L’idée serait que les magasins passent commande des animaux les intéressant et qu’ils soient envoyés dans l’abattoir affilié à Intermarché, celui de Roanne (42), afin que la chaîne gère elle-même ses livraisons. « Cela permettrait aux adhérents du magasin d’entrer dans un système de fidélité, précise Nathalie Grosjean, donc de vendre un volume de bêtes plus important. »
L’opération doit tout de même être réfléchie, car dans le cahier des charges des Éleveurs de saveurs iséroises, il est noté que les animaux doivent être abattus en Isère. Pour Pascal Denolly, président du Pôle agro-alimentaire, « lorsque l’on se constitue un réseau, il faut tendre vers un niveau de qualité qui permet de se démarquer et de développer ce réseau. Votre cahier des charges peut être modifié, d’autant plus que l’abattage devant se faire obligatoirement en Isère était une idée pour se démarquer de Dauphidrom. Sachant que dans tous les cas, l’abattoir se trouverait en Auvergne-Rhône-Alpes, il vous revient de voir comment vous souhaitez faire évoluer les choses ».
Si certains sont d’avis qu’un projet est toujours adaptable et qu’il peut être intéressant de saisir des opportunités, les Éleveurs de saveurs iséroises se laissent du temps pour réfléchir aux nouvelles perspectives que pourrait prendre l'association. « Nous pouvons aussi produire quelque chose qui ne fasse pas partie de la marque Ishere », remarque Laurent Michel.

Morgane Poulet
A la balance ou à l’œil
Laurent Michel a organisé la pesée de certaines de ses bêtes pour montrer aux éleveurs l'importance de la pesée par balance.

A la balance ou à l’œil

Les Éleveurs de saveurs iséroises ont comparé les poids d’animaux qu’ils estimaient à l’œil avec ceux donnés par une balance.

A la fin de leur assemblée générale, les Éleveurs de saveurs iséroises ont été invités à comparer la pesée des animaux à l’œil et grâce à une balance. « Il s’agit de se rendre compte qu’avec une pesée à la balance, on peut nettement améliorer les estimations de poids carcasse des animaux », précise Laurent Michel.
Ce qui peut s’avérer tout particulièrement utile car les CMC demandent souvent une certaine quantité pour la viande hachée et pour le bourguignon. Il y a régulièrement des différences entre le poids estimé et le poids réel.
Des charolaises et des limousines ont ainsi été pesées devant les éleveurs, après avoir recueilli leurs estimations de poids. La précision de la pesée par balance a largement été mise en évidence.
« Pour une limousine qui monte à 900 kg, la carcasse pèsera 500 kg », explique Laurent Michel aux éleveurs.

MP