Les associations de solidarité, sportives ou culturelles ont mal vécu le confinement. Le Département de l'Isère fait un effort particulier pour les soutenir.
La solidarité appelle la solidarité

La secousse a été rude. Le confinement a beaucoup ralenti l'économie, « et on n'est peut-être que dans un entre-deux, l'impact n'est pas fini car on n'a pas fini de comptabiliser les pertes », estime Jean-Pierre Barbier, président du conseil départemental, juste avant le vote d'un budget modificatif de l'institution. Il en est si persuadé qu'il a proposé et obtenu de l'assemblée une enveloppe de 30 millions d'euros destinée à soutenir les associations iséroises qui jouent un rôle fondamental pour le dynamisme du territoire.

Bénévoles et retraités

Tout comme les entreprises, les associations ont pris de plein fouet la crise sanitaire et certaines ont été davantage déstabilisées que les entreprises car leur surface financière, leur modèle économique n'est pas le même. Certaines fonctionnent avec une majorité de bénévoles, souvent retraités, donc très en retrait dès le début du confinement. Pourtant beaucoup d'entre elles sont indispensables dans le tissu économique rural. Elles soutiennent les personnes handicapées, fragiles ou les personnes âgées. D'autres oeuvrent dans le secteur sportif ou culturel. Toutes ont connu des arrêts d'activités. D'ailleurs très vite, le conseil départemental a lancé une enquête auprès de son fichier d'associations pour connaître les difficultés rencontrées. 1500 d'entre elles ont répondu. 98% témoignent d'une baisse d'activité tandis 83% ont annulé ou reporté toutes leurs manifestations. Autant de rentrées financières en moins. Et autant d'animations locales disparues et les prémices d'une déliquescence du tissu économique. Car une animation ce sont aussi des salariés qui interviennent et font travailler un territoire. Le président du conseil départemental de l'Isère donne le chiffre effarant de 10 000 évènements annulés dans le domaine du sport et 2 800 dans la culture. 1 000 ont été reportés, mais jusqu'à quand ?

Transformation

Alors sur les 30 millions d'aides allouées, 60% iront au secteur assurant des missions de solidarité, celui-ci faisant « état des plus importants besoins financiers ». Quelle que soit leur activité pendant le confinement, les organismes concernés conserveront un versement de 100% des sommes qu'ils touchaient avant confinement, « afin de conserver les forces vives dans des secteurs qui sont structurellement en tension ». 40% de la somme totale restante sera quant à elle allouée « à l' agriculture, au sport, à la culture, à l'insertion, à la jeunesse, au tourisme et à l' environnement ».
Ces aides prendront la forme de subvention de fonctionnement à la place d'aide à des actions qui n'ont pas eu lieu et qui ont quand même généré des coûts. Elle pourront aussi prendre la voie d'aides exceptionnelles au cas par cas pour des associations ayant subi un déficit significatif dû à la crise sanitaire. Une communication sur les différents dispositifs existants et leur complémentarité sera envisagée.
« Nous avons une vraie marge d'actions grâce à une situation financière saine », se réjouit Jean-Pierre Barbier. Mais il reste prudent quant à l'avenir, 2021 notamment, car même si les investissements du conseil départemental ne faiblissent pas « il faudra des entreprises pour faire les travaux. Et 2,5 mois d'arrêt ont mis beaucoup de retard dans le carnet des entreprises ». On n'a pas fini de comptabiliser les retombées de cette crise.

Jean-Marc Emprin

5 millions aux côtés de la Région
Les conseillers départementaux ont voté une participation de la collectivité départementale au fonds « Région unie » lancé par la Région Auvergne Rhône-Alpes pour venir en aides aux entreprises fortement touchées par la crise sanitaire. C'est pour pallier le risque de fermeture d'entreprises et de suppression d'emploi que les conseillers départementaux ont décidé d'accompagner la Région en votant ce budget supplémentaire de 5 millions d'euros.
Ce fonds servira à financer des subventions, dans le domaine agricole et agro-alimentaire pour des opérations d'acquisition ou amélioration des équipements nécessaires à la production, la transformation, au stockage ou à la commercialisation des produits agricoles ; des avances remboursables de 3 000 à 20 000 euros à taux nul au bénéfice de très petites entreprises (0 à 9 salariés), indépendants, professions libérales et associations ; des subventions aux acteurs du tourisme, de l'hôtellerie et de la restauration, d'un montant maximum de 5 000 euros. « Cette aide permettra à notre département de conserver son dynamisme malgré la crise », estime Jean-Pierre Barbier, se rangeant aux côtés de Yannick Neuder, vice-président de Région, dans le soutien aux territoires.

JME