D’après la déclaration de près de 3 300 opérateurs de la restauration collective, ces derniers ont encore des marges de manœuvre pour atteindre les objectifs de la loi Égalim.
La restauration collective est encore loin d’atteindre les objectifs de 50 % de produits durables dont 20 % de bio dans les approvisionnements, pourtant fixés au 1er janvier 2022 par la loi Égalim 1. D’après les déclarations de près de 3 300 opérateurs du secteur sur la plateforme internet « ma cantine », seuls 11 % sont dans les clous pour l’année 2021. Ces données ont été analysées par le Centre d’études et de prospective (CEP) du ministère de l’Agriculture qui relève tout de même « que des dynamiques positives sont engagées ». Au global, 11 % des achats concernaient les produits bio, 6 % les produits sous signe de qualité et d’origine et 23 % l’ensemble des produits « Égalim » en 2021.
L’école en tête
Le secteur scolaire est particulièrement actif avec 23 % de taux d’approvisionnement en bio et 44 % en produits durables. Les hôpitaux et établissements médico-sociaux sont plus à la traîne, pénalisés par des budgets particulièrement contraints et les conséquences de la crise Covid. À noter que cette étude présente certaines limites : les cantines répondantes sont souvent plus engagées que la moyenne dans la démarche et ne sont pas représentatives du secteur en termes de typologie de restaurants. Le CEP relève notamment une surreprésentation de la gestion directe et des cantines de petite et moyenne taille. Les taux d’approvisionnement en produits de qualité sont remarquablement élevés sur la viande. Selon les déclarations des gestionnaires, les achats de produits durables et de qualité représentent 34 % des volumes et les produits français 45 %. Le CEP souligne que les cantines ont tendance à privilégier les achats de viande et de poisson pour atteindre les objectifs d’Égalim, ce qui peut expliquer ces taux importants. Si elle est sujette à caution, cette enquête reste la plus large jamais réalisée. Elle couvre entre 14 et 17 % du volume total de plats servis en restauration collective.
J. G.
Les GMS* n’ont pas augmenté leur marge en 2022
En moyenne, la marge brute de la grande distribution sur les produits alimentaires est restée stable en 2022 (+0,4 %), tandis que celle des industries agroalimentaires a progressé de 4 %, indique le rapport 2023 de l’Observatoire de la formation des prix et des marges, présenté le 22 juin. Le document souligne que l’amortissement par l’aval (IAA et GMS) de la hausse des prix à la production, observé sur 2020-2021, s’est poursuivi en 2022, année caractérisée par une inflation forte (+ 7,3 % en alimentation). Un phénomène très marqué pour la viande porcine, la viande bovine, le lapin, la volaille et la pomme de terre vapeur (qui intègre cette année le panel). Cependant, contrairement aux éditions précédentes, cet amortissement est d’abord le fait de la grande distribution. Les plus fortes hausses en IAA (supérieures à 12 %) concernent la volaille, la pomme de terre vapeur (stade expédition) et quatre produits laitiers au lait de vache conventionnel. En revanche, les évolutions sont beaucoup plus contrastées en GMS, de -18 % pour le jambon à +57 % pour les pâtes. 2022 est aussi marquée par une progression moyenne de 17 % de la valeur de la matière première agricole dans le prix de vente au détail HT. La part de la matière première agricole dans ce dernier passe de 45 % en moyenne en 2021 à 50 % en 2022.
Agrafil