La section des anciens exploitants agricoles de l’Isère s’est rendue à Virieu, afin de visiter le musée de la Galoche.
Une fois par an, la section des anciens exploitants agricoles (SDAE) de l’Isère se réunit pour une journée conviviale.
Cette année, à la suite d’un repas chaleureux, et après la visite du château de Virieu, ils se sont rendus au musée de la Galoche, hébergé au château.
Un musée unique en France, car c’est le seul existant à ce jour consacré exclusivement à l’histoire de la galoche1. La visite du musée est constituée de deux ateliers distincts.
Le premier concerne la fabrication des semelles de bois, avec une présentation des différentes étapes de la réalisation d’une galoche, de la pièce de bois, jusqu’à la semelle terminée.
Le second présente les différentes étapes de la confection de la partie en cuir.
Origine
L'origine linguistique du terme est souvent rattachée à « gallicana » qui serait la chaussure des anciens Gaulois.
Plus rarement certains font remonter la galoche du latin populaire « galopia », lui-même copié du grec « kalopous » qui signifie pied de bois.
L'ancêtre de la galoche est la chaussure à patins que portaient les paysans du Moyen Âge. Il s'agissait d'une épaisse semelle de bois que l'on attachait au pied par des lanières.
Si le cuir des chaussures se travaillait déjà en atelier, les semelles de bois, faites à la main, pouvaient être produites soit directement en forêt, comme pour les sabots, soit dans de petits ateliers artisanaux.
La fabrication de semelles de bois en forêt se faisait à l'aide de paroirs. « Les semelles réalisées étaient empilées en pyramides coniques afin de permettre leur séchage, cela avant leur enlevement sur des chariots hippomobiles », explique Thierry Abdillah, guide du premier atelier.
La mécanisation, alliée à la force motrice des rivières, des machines à vapeur puis des moteurs électriques a poussé des artisans à rationnaliser la production des bois de galoches.
Production
Les débuts de la production, d’abord manuelle, a surpris les anciens agriculteurs.
Les outils utilisés par le galochier sont dans l'ensemble les mêmes que ceux des sabotiers. C’est-à-dire : un billot muni d'un anneau, une hâche, plusieurs paroirs dont le paroir en forme de cuillère et celui en forme de « V » afin de réaliser la feuillure.
Ainsi, les tronçons de grosses branches sont fendus en quartiers à l'aide d'une hache à bûcher.
Après avoir tracé la face plane du quartier de bois à l'aide d'un gabarit, (ce qui correspond à la pointure de la semelle à obtenir), le compagnon taille la forme de la semelle avec un paroir.
Celui-ci est fixé grâce au crochet positionné sur un anneau métallique planté dans une souche d’arbre.
Ensuite, le galochier taille sur le dessus de la semelle de bois la forme de la voûte plantaire et du galbe des pieds, à l'aide d'une cuillère.
Avec un outil semblable au paroir mais comportant une gouge en forme « V », le compagnon exécute la feuillure périphérique destinée à recevoir la tige de cuir par clouage.
Enfin, les semelles de bois sont mises à sécher trois mois à l'abri du soleil et dans un lieu ventilé. « Pour une commande urgente, les semelles sont mises dans une étuve », explique encore Thierry Abdillah.
La visite des deux ateliers dure une heure. Elle est gratuite pour les moins de 8 ans, et le tarif est de 6€ pour les adultes.
Allan Brevi
(1) La différence entre la galoche et le sabot : le sabot est entièrement taillé dans un morceau de bois. Alors que a galoche est composée d’une semelle de bois sur laquelle est clouée la partie supérieure en cuir. (source : musée de la galoche )