Plus de neuf agriculteurs sur dix ont décroché les éco-régimes pour leur première année de mise en œuvre. La plupart d’entre eux ont choisi la voie des pratiques agronomiques.
Le ministère de l’Agriculture a présenté un premier bilan des éco-régimes, aides nouvellement créées pour la programmation 2022-2027. Comme annoncé par l’agence de services et de paiement (ASP) cet hiver, parmi les agriculteurs ayant touché des aides découplées, environ neuf sur dix (95 %) ont également bénéficié des éco-régimes – contre 78 % annoncés en 2021. Parmi ces bénéficiaires, 83 % sont passés par la voie dite des pratiques agronomiques, avec une forte concentration dans les Hauts-de-France (90 % des dossiers). Dans cette voie des pratiques, 94 % des dossiers ont obtenu le niveau supérieur (contre 70 % attendus). La deuxième voie (13 %) est celle de la certification, essentiellement utilisée en zone viticole (Gironde, Midi). Et le ministère de préciser que 65 % des exploitants étaient certifiés grâce à la bio, 34 % à la HVE et 0,5 % à la CE2 +. Troisième et dernière voie (4 %), celle des infrastructures agroécologiques (IAE) est concentrée dans trois départements (Charente, Charente-Maritime et Landes). Le ministère de l’Agriculture fait état d’une évolution des pratiques, calculant l’évolution théorique du nombre de points entre 2020 et 2023 ; il rapporte une « diminution du nombre d’exploitants ayant entre 0 et 4 points (sans préciser le chiffre), avec une évolution très marquée s’agissant des grandes cultures, polyculture-élevage et bovins lait », pour atteindre 4 points (niveau de base). Pour passer au-delà de 5 points, « le recours aux jachères et prairies temporaires constitue le levier principal », rapporte le ministère.
Rendez-vous en septembre
Le ministère de l’Agriculture a résumé les principaux arbitrages pris ces dernières semaines (retournement de prairies, agriculteur actif) en vue d’envoyer une proposition de modification de la déclinaison française de la Pac (PSN) pour la campagne 2024, qui démarre cet automne. Dans un rapport sur l’adaptation au changement climatique paru le 24 octobre, le CAGUÈRENT (ministère de l’Agriculture) avait passé en revue plusieurs pistes d’évolution des politiques publiques, parmi lesquelles la Pac et en particulier les éco-régimes. Pour « adapter la Pac aux nouveaux enjeux », le CGAAER évoquait l’idée de « rehausser le niveau d’ambition de l’éco-régime, notamment sur le volet adaptation et sur la gestion durable des sols ». En contrepartie, les auteurs proposaient « de le doter de moyens renforcés ». Ils avaient fixé comme échéance l’année 2025, qui « serait dès lors un point de rendez-vous à ne pas manquer ».