Le plan de relance du gouvernement présente un volet renouvellement forestier. Son objectif est clair : renouveler et diversifier les forêts.
Les forêts sont aussi les bénéficiaires du plan de relance nationale proposé par le gouvernement depuis quelques semaines. La ligne de conduite du gouvernement est de renouveler et les diversifier pour leur permettre de faire face aux changements climatiques. Dans cet objectif, il propose une enveloppe de 150 millions d’euros à l’échelle nationale. 25 millions d’euros sont à destination des dossiers individuels.
David Billaut est coordinateur régional forêt à la chambre d’agriculture en Auvergne-Rhône-Alpes. Il précise les enjeux : « Ce projet vise à travailler pour le long terme. L’État propose une aide aujourd’hui pour 30-40 ans de gestion durable, dans l’objectif d’adapter les forêts aux changements climatiques. » La chambre d’agriculture est mobilisée pour informer le grand public de l’existence de cette aide. « Nous serons présents, sur un stand, à Beaucroissant, les 16 et 17 septembre, pour informer sur cette enveloppe et proposer des animations autour de la forêt. Parce que parfois, c’est compliqué de connaître tous les propriétaires forestiers, tout comme eux ne savent pas toujours que nous pouvons les accompagner », ajoute David Billaut.
L’éligibilité des peuplements
« Les premiers concernés sont les peuplements pauvres, sinistrés et vulnérables aux changements climatiques », admet le coordinateur. Trois volets ont été instaurés : le volet 1 pour les « peuplements sinistrés par un ravageur » tels que les scolytes. David Billaut précise : « Ce projet a été motivé par l’invasion de scolytes dans le Grand-Est ». Le volet 2 concerne les peuplements vulnérables « aux effets du changement climatique ou sanitaire ». Le dernier volet s’occupe des peuplements pauvres « taillis, mélanges taillis-futaies… »
Après avoir pris connaissance du volet dans lequel s’inscrit la parcelle, il est nécessaire de prendre en compte les opérations éligibles. Quatre sont proposées : « Transformation et/ou conversion par plantation en plein sur un terrain après coupe ; transformation par plantation en enrichissement ; travaux sylvicoles favorisant une ou plusieurs essences avenirs et une mise en place d’une régénération naturelle ». David Billaut évoque que parfois le renouvellement peut être délicat : « Certains lieux sont victimes des gibiers, un abroutissement fort se fait et la régénération des arbres est plus lente. »
Enfin, le gestionnaire forestier choisi par le propriétaire public élabore aussi quels travaux sont éligibles en fonction de la parcelle et de l’opération prédéfinie : travaux préparatoires à la plantation, d’élimination de peuplements…
La réalisation d’un dossier
La demande d’aide doit être déposée avant le 31 décembre 2021. Le dossier doit être complet et « beaucoup de critères sont à prendre en compte comme l’éligibilité, les essences… » Il y a donc une phase de diagnostic par un gestionnaire forestier professionnel afin d’établir l’éligibilité de la parcelle, sélectionner les essences adaptées à la zone et aux nouvelles conditions climatiques, puis définir les opérations à effectuer. Cette enveloppe est destinée aux forêts privées et publiques. Du côté des essences, la volonté pour pallier ce réchauffement climatique est de les adapter aux conditions de leur localisation. « Par exemple, les résineux dans nos plaines comme les épicéas et sapins souffrent beaucoup, explique David Billaut. Il faut donc trouver une essence un peu mieux adaptée à ces conditions ». Le gestionnaire forestier établit le dossier et le dépose ensuite à la Direction départementale des territoires ou à la Direction régionale de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt. Le délai des travaux peut courir jusque 18 mois après le dépôt de la demande.
Léna Peguet