Elevage
Litière de plaquettes : la bonne alternative à la paille

Marianne Boilève
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A Dolomieu, le Gaec des Bergeronnettes a installé ses génisses sur une litière de bois déchiqueté. Une solution économique qui satisfait aussi bien l'éleveur que ses animaux.

Litière de plaquettes : la bonne alternative à la paille
A Dolomieu (Isère), Jérôme Huguet a remplacé la paille par une litière de plaquettes forestières, à la grande satisfaction des génisses et des vaches taries. Crédit photo : Decoux Bois Service

Depuis le mois de septembre, les génisses de Gaec des Bergeronnettes ne sont plus sur la paille. Jérôme Huguet les a installées sur une confortable litière de plaquette forestière. « J'ai opté pour les copeaux tout simplement parce que je n'ai pas assez de paille pour passer l'hiver », explique le jeune éleveur laitier. L'idée lui trottait dans la tête depuis un moment. « J'avais remarqué qu'au concours départemental, on mettait des plaquettes au sol sur les aires de lavage pour éviter la boue : les vaches n'avaient aucune appréhension, indique-t-il. J'ai aussi des copains d'école qui ont essayé : ça avait l'air de bien marcher. » 

Plaquettes de peuplier

Au cours d'une discussion avec un "conscrit", salarié chez Decoux bois service, Jérôme Huguet évoque son problème de paille. Emerge alors l'idée d'utiliser la plaquette comme alternative à la paille. Ni une, ni deux, l'entreprise Decoux, spécialisée dans l'exploitation forestière et le bois énergie, étudie la question en intégrant les critières physiques des animaux et les paramètres technico-économiques de l'élevage. Des éléments indispensables pour choisir les essences, définir la granulométrie et bien sûr le prix de revient. « Decoux nous a proposé des plaquettes de peuplier de petite grosseur (P31), car les bois d'eau sont plus tendres, précise Jérôme Huguet. Ils donnent des copeaux plus réguliers, qui absorbent mieux. »

Excellente portance

Résultat : le 2 septembre, le Gaec des Bergeronnettes se fait livrer 20 tonnes de bois déchiqueté, qui sont stockées à l'abri, en face du bâtiment d'élevage. Jérôme Huguet en dispose 15 centimètres dans chaque box, à même le béton. Certains éleveurs utilisent les plaquettes en sous-couche, voire en "mille-feuilles", mais lui a choisi de ne pas mettre de paille du tout. « Je n'ai même pas eu le temps d'étaler un peu les copeaux que les génisses étaient déjà couchées dessus », s'amuse-t-il. Les vaches sont bien, la portance excellente. « Ça fait moins de boue qu'avec de la paille, constate Jérôme Huguet. Ça absorbe toute l'humidité et les vaches sont presque plus propres qu'avec de la paille. Je rajoute des godets au fur et à mesure, environ un par semaine, et prévois un curage complet tous les trois mois. »

Prix stable

A ce rythme-là, pour une petite cinquantaine de vaches (génisses et taries) un stock de 20 tonnes dure environ un mois et demi. Economiquement, le coût de revient est comparable à celui de la paille. Certes, il faut deux fois plus de copeaux que de paille, mais comme le prix est deux fois moins cher (55 euros la tonne), l'éleveur s'y retrouve. « L'avantage, c'est que le prix des plaquettes est fixe : on paie la même chose tout au long de l'année, observe-t-il. Alors que ceux la paille, que je payais 110 euros au printemps, se sont envolés depuis. »

Se simplifier la tâche

Si l'éleveur fait appel à une entreprise plutôt que de déchiqueter son propre bois, c'est autant pour avoir de la qualité que pour se simplifier la tâche : « Les copeaux sont jolis parce que Decoux dispose de bois adaptés. Et puis si je compte l'abattage, le broyeur et le temps passé, en ce qui me concerne, une entreprise spécialisée est plus intéressante. »

Marianne Boilève

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