CONJONCTURE
L’activité régionale en recul de 10 % pendant la crise sanitaire

L’étude réalisée conjointement par l’Insee, la Préfecture de région et la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DREETS) quantifie l’impact de la crise sanitaire sur l’économie régionale pendant la crise sanitaire. Explications.

L’activité régionale en recul de 10 % pendant la crise sanitaire
Les stations de sport d’hiver de la région ont beaucoup souffert des restrictions sanitaires imposées par le gouvernement. ©SC

L’étude rendue publique par l’Insee le 18 mars dernier pointe un phénomène global de baisse d’activité entre mars 2020 et juin 2021, liée à la crise Covid et les nombreuses conséquences qui en ont découlé. Face visible de ce recul d’activité, le volume d’heures rémunérées qui a décroché de 9,7 % sur la période. Dans le détail, Jean-Philippe Grouthier, directeur régional de l’Insee Auvergne-Rhône-Alpes, a indiqué : « En Savoie et en Haute-Savoie, elles sont très largement supérieures au niveau national (respectivement – 19 % et – 14 %) en ne comptabilisant que les activités basées en France (hors celles des transfrontaliers). Les « Savoie » font partie des dix départements les plus affectés par la crise, la Savoie arrivant deuxième derrière la Corse-du-Sud. Comme les Hautes-Alpes, la Haute-Corse, les Hautes-Pyrénées ou les Alpes-Maritimes, tous sont plutôt orientés vers le tourisme, la restauration et l’hébergement dont les activités ont été particulièrement affectées par les restrictions sur les déplacements ».

L’industrie a bien résisté

À l’inverse, les pertes d’activité se sont révélées moins élevées en Isère, dans le Rhône, la Drôme et la Haute-Loire (autour de 8 %). Les autres départements de la région ont été moins affectés que dans le reste de la France avec des pertes comprises entre 9 et 10 %. Dans la plupart des départements de la région, les activités de service (hors hébergement-restauration et transports) n’ont ni aggravé ni limité les pertes d’activité départementales, sauf dans le Rhône et l’Isère, structurés autour de deux métropoles où se concentrent des activités de services aux entreprises. « En Auvergne-Rhône-Alpes, si certains secteurs industriels ont contribué à accentuer les pertes dans quelques départements, l’industrie a globalement permis de limiter le niveau des pertes départementales », a poursuivi le directeur régional. Dans le Puy-de-Dôme, ce secteur a mieux résisté qu’au niveau national, limitant ainsi la perte d’activité globale dans le département. En revanche, il a contribué à aggraver le bilan dans l’Allier et le Cantal avec une perte d’activité entre deux et trois fois plus forte qu’en France. Dans l’Ain, où l’industrie de la plasturgie est particulièrement bien implantée, notamment dans les secteurs orientés vers les filières automobile, aéronautique et cosmétique, la baisse s’est révélée conforme à celle observée au niveau national.

La construction a retrouvé du souffle

Le secteur de la construction, dont le poids (10 %) et la perte d’activité (- 7 %) sont très proches dans la région et en France, n’a pas pénalisé davantage l’activité économique de la région. Dans le Cantal cependant, il a contribué à accentuer les pertes avec un poids et un retrait de l’activité plus élevés qu’au niveau national. Si les pertes d’activité y ont été particulièrement fortes lors du premier confinement, ce secteur est aussi l’un de ceux qui ont retrouvé le plus rapidement son niveau d’avant crise Covid. Au mois de juin 2021, marqué par une accalmie de la crise sanitaire entraînant une levée des principales mesures sanitaires, le niveau d’heures rémunérées a retrouvé son niveau d’avant crise Covid (+ 0,1 % par rapport à juin 2019). Certains secteurs l’ont même dépassé, comme la recherche et le développement scientifique (+ 15 %) ou les activités d’assurance et la métallurgie (+ 11 %) et, dans une moindre mesure, la construction (+ 2,4 %). D’autres gardent toutefois un niveau d’activité encore bien inférieur à celui de juin 2019. Dans la fabrication de textiles (- 8 %) et l’industrie automobile (- 7 %) notamment, les difficultés d’approvisionnement demeurent.

Sophie Chatenet d’après les données de l’Insee