Mireille Blanc-Voutier est en binôme avec Vincent Chriqui dans le canton de Bourgoin-Jallieu sur la liste « Pour l’Isère ». Pharmacienne hospitalière de formation, elle affirme « adopter une vision et une démarche transversale dans l’approche des dossiers ».
En matière de désertification médicale, Mireille Blanc-Voutier est intarissable et passionnée. « On doit fluidifier le parcours de soins du patient en ramenant les spécialistes dans le milieu rural », avance-t-elle convaincue. Pour elle, « les aides aux installations sont de bonnes solutions. Elle sont le coup de pouce qui déclenche la décision du candidat. Mais il n’y a pas d’hostilité de leur part à revenir dans le rural ». Deux conditions doivent être suivies, pas forcément de manière cumulative. Pour les jeunes professionnels de santé, « il faut les sensibiliser dès leurs études. Quand ils sont internes, c’est le bon moment ».
Formation permanente
Mais surtout pour tous, primo-installés comme ceux en évolution de carrière, « la maison pluridisciplinaire est indispensable. C’est fini le temps du professionnel de santé qui accomplit un sacerdoce. Tous veulent des échanges entre spécialités, des formations permanentes et un plateau technique. Ils cherchent une qualité de vie professionnelle et privée ». La candidate de Bourgoin-Jallieu « se réjouit du travail accompli par les communes et le Département depuis cinq ans en la matière même si on doit continuer à créer des maisons médicales dans le cadre du dispositif Isère médicale. » En termes de démographie, la spécialiste du milieu se montre optimiste : « Dans cinq ans, cela ira mieux et dans dix ans, on retrouvera une situation correcte. » Ses préoccupations ne s’arrêtent pas seulement aux médecins ou aux spécialistes. « Nous devons nous occuper des solidarités sociales en faveur des personnes âgées et des personnes handicapées. Nous devons favoriser le maintien à domicile. Le système de l’Ephad à domicile est à promouvoir. Cela donne lieu une intervention médico-sociale : soit matérielle avec l’aménagement de salle de bain adaptée pour laquelle nous pouvons intervenir, mais aussi avec la mise en place de tout un personnel - infirmier, kiné - autour du patient. Les personnes ne sont alors jamais isolées. Mais nous devons nous battre pour faire reconnaître le travail de ces intervenants à leur juste mesure. »
Manger sain pour un corps sain
Sur l’alimentation, Mireille Blanc Voutier adopte aussi une démarche sanitaire : « Une alimentation saine engendrera un individu en bonne santé. Et cette qualité des produits, nous l’avons déjà autour de chez nous, dans notre territoire. Je suis donc clairement favorable pour que les repas servis à la cantine des collèges soient 100% locaux. Cela ajoute une dimension pédagogique auprès des enfants auxquels on peut expliquer la saisonnalité des produits utilisés. Une fraise au mois de janvier, ce n’est pas possible. Au-delà, on réduit le gaspillage puisque les fruits et légumes à maturité sont mangés et non refusés. » Cette dimension éducative lui paraît si fondamentale que le premier dossier qu’elle voudrait voir traité par la future assemblée départementale serait celui « du repas servis à la cantine à 2 euros pour tous. C’est une question d’équité et d’accès à des repas de qualité à base de produits locaux ou bio », souligne-t-elle.
Jean-Marc Emprin
