Lundi prochain, le 4 septembre, 23 500 élèves retrouveront le chemin de leur lycée agricole ou de leur maison familiale rurale (MFR) en AuvergneRhône-Alpes. Tour d’horizon de l’actualité de cette rentrée avec la direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Draaf).
La nouvelle est tombée dimanche 27 août, une semaine avant la rentrée, au 20 h de TF1. Les élèves de terminale passeront leurs épreuves de spécialité du bac en juin et non plus en mars. De quoi satisfaire les parents d’élèves et les syndicats qui grondaient depuis plusieurs semaines. Cet aménagement d’agenda aux dires de Nathalie Prudon-Desgouttes, directrice adjointe, cheffe du service régional de la formation et du développement, va permettre « de conserver l’engagement et la motivation des élèves jusqu’à la fin de l’année ». Une reconquête du mois de juin en quelque sorte. Mais avant la fin de l’année, les élèves de l’enseignement agricole doivent retrouver les bancs de l’école après la pause estivale. Ils seront 23 500 en ce début septembre à retourner en classe dans l’un des 117 établissements d’enseignement agricole de la région Auvergne-RhôneAlpes (Aura). Parmi ces élèves 46 % sont des filles. « La proportion de filles en enseignement supérieur agricole est beaucoup plus forte », note le directeur régional de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Draaf), Bruno Ferreira. Un peu plus d’un tiers des élèves (35 %) suivront des formations dans le cœur de métier agricole, dont 25 % dans la production, 15 % dans le service à la personne et des territoires et 20 % dans l’aménagement de l’espace et de l’environnement. Selon les représentants de la Draaf, les filières touchant à l’environnement et à la nature ne peinent pas à recruter, comme celles concernant la production, sans pour autant répondre totalement au défi du renouvellement des générations en agriculture. D’autres filières présentant pourtant de belles opportunités professionnelles ont, quant à elles, davantage de mal à trouver des candidats : le secteur de l’agroalimentaire ou encore de la viticulture et de l’œnologie.
Des métiers qui ont du sens
Alors pour répondre à ces enjeux d’avenir, l’enseignement agricole n’a de cesse de se renouveler, notamment pour prendre en compte le nouveau public qui se présente à leurs portes. En effet, la consultation des jeunes des établissements d’enseignement agricole dans le cadre du pacte et de la loi d’orientation agricoles (PLOA) a révélé que 39 % des répondants n’ont pas de membre de leur famille ou de leur entourage ayant une exploitation agricole. Selon Bruno Ferreira, « il y a un réel intérêt pour les personnes venant d’autres secteurs, milieux, y compris dans le cadre d’une reconversion professionnelle ». Alors pour Nathalie Prudon-Desgouttes, il est certain que l’enseignement agricole doit s’appréhender dans sa globalité en prenant en compte la formation continue et non pas seulement la formation initiale. « L’enseignement agricole se trouve au cœur des grandes problématiques sociétales. On pointe trop souvent les agriculteurs comme une cause de la dégradation du climat, mais il est certain que la transition agroécologique ne se fera pas sans les agriculteurs. Nous avons à cœur d’accompagner l’ensemble des personnes qui constitueront l’agriculture de demain dans le cadre de cette transition. Nous formons à des métiers qui ont beaucoup de sens et qui répondent aux aspirations de beaucoup de jeunes », conclut le Draaf.
Marie-Cécile Seigle-Buyat