"C'est un territoire qui a toujours été viticole"

Vous êtes le nouveau président du syndicat des vins de l'Isère. Quelles orientations souhaitez-vous prendre ?
J'ai pris la succession de Stéphanie Loup, qui désirait prendre du recul, parce que je connais bien la filière viticole. Cela m'intéresse de prendre le relais. Nous avons permuté les rôles, Stéphanie est devenue secrétaire du syndicat et m'assure de son soutien et de ses compétences.
En Isère, on se rend compte que beaucoup de jeunes cherchent à s'implanter, à la Buisse, à Beaurepaire, dans le Royans. La moyenne d'âge des viticulteurs du département est de 36 ans ! Nous souhaitons insuffler un vent nouveau et mieux communiquer sur les vins de l'Isère.
De quelle façon allez-vous vous organiser ?
Nous avons créé des commissions afin de travailler sur la communication et l'animation, sur les cépages oubliés, sur le volet technique et sur l'intégration des vins effervescents dans l'IGP vins de l'Isère. Nous reconduisons des rencontres techniques que nous avions mises en place l'an dernier avec la chambre d'agriculture de la Drôme. Elles permettent d'aider les vignerons dans leurs exploitations, dans la cave comme à la vigne.
Comment fonctionne votre syndicat ?
Nous sommes 17 vignerons en production IGP vins de l'Isère ou appelés à le devenir, ce qui représente 1 500 hl de production annuelle.
Nous entretenons des liens avec la chambre d'agriculture de l'Isère qui nous soutient.
Nous souhaitons créer du lien, dynamiser la filière et montrer nos vins. Cela réclame l'implication de tous les vignerons. Pour cela nous devons trouver des centres d'intérêt, que chacun s'y retrouve pour devenir actif au sein du syndicat.
Notre premier chantier est celui de la communication et l'établissement d'une charte d'Ambassadeur vigneron de l'Isère auprès des professionnels de la restauration et des cavistes.
Vous organisez le 6e concours des vins de l'Isère le 22 mai prochain à Meylan. Y a-t-il du renouvellement dans les vins présentés ?
Le premier enjeu est que les viticulteurs y trouvent un intérêt. C'est pourquoi nous avons voulu constituer un jury le plus professionnel possible. C'est un geste fort et nous espérons qu'il aura un impact.
Nous songeons également à repousser la date, comme les autres années, vers le mois de juin.
C'est un concours officiel et il y aura cinq catégories de vins tranquilles : Vins de l'Isère, vins AOP Savoie, vins AOP Savoie cru abymes, vins des Collines rhodaniennes et vins rosés. Un coup de cœur distinguera les vins mousseux et les vins sans IGP. Le jury goûtera les millésimes 2014, 2015 et 2016.
La diversité du terroir n'est pas un frein ?
C'est plutôt une grande richesse ! Il y a quatre terroirs en Isère, les coteaux du Grésivaudan, les Balmes, le Roussillonnais et le Trièves et bientôt un cinquième dans le Royans.
Des jeunes replantent dans ces secteurs et le concours des vins de l'Isère est à l'image du renouveau de la viticulture en Isère.
Le syndicat l'organise depuis quelques années avec l'aide des cavistes (Laiterie Bayard et Vin des Alpes), de l'association Vitis vienna et du festival Millésime. Nous devons le pérenniser mais aussi aider les vignerons à franchir des caps économiques. C'est un territoire qui a toujours été viticole.