Combler les retards de production en grandes cultures bio

Le bio à la cote.
En 2017, au niveau national, près 20% des surfaces de cultures fruitières et de plantes aromatiques et médicinales sont bio. En revanche, seulement 3,4% des surfaces de grandes cultures le sont.
C'est à cette dernière que s'est consacrée la journée Tech&bio organisée fin juin par les chambres d'agriculture d'Auvergne-Rhône-Alpes dans l'exploitation Les Jardins d'Arche à Bouvesse-Quirieu (38).
Réunissant plus de 150 personnes, cette journée s'est divisée en plusieurs ateliers pour faire se rencontrer les acteurs de chaque filière.
Les Jardins d'Arche cultive des légumes de plein-champ, des légumes secs, de l'huile et des céréales.
Avec quelques contraintes. « On a un sol superficiel, avec un enrochement. Mais on est sur des terres irrigables », explique Martial Perraudin, gérant de l'exploitation.
Adhérent de la Cuma de la plaine de Faverges, il a su s'équiper. « Pour le maïs, l'épandage, les déchets verts, nous avons un matériel spécifique. Nous sommes six exploitations en bio dans la Cuma et nos techniques inspirent les adhérents. Ça leur permet de changer certaines de leurs pratiques. »
Un marché en expansion
Même si les grandes cultures bio ne représentent que 3,4% des surfaces nationales, elles affichent une croissance de 18% en 2017, atteignant les 384 000 tonnes dans l'Hexagone.
« La région Auvergne Rhône-Alpes est en troisième place dans le développement du bio en grandes cultures avec 33 000 hectares dont un tiers est encore en conversion », explique Laetitia Leray, de Coop de France.
Outre les légumes et les céréales, certaines filières, moins connues, sont en demande comme les légumes secs, les plantes aromatiques ou encore l'orge pour la malterie.
Des entreprises comme la coopérative Dauphinoise se sont déjà engagées pour développer le bio.
« On a mesuré le déficit en termes de production et on souhaite répondre à cette demande-là. La production animale bio se développe plus vite que les céréales bio alors on essaie de revaloriser la deuxième année de conversion par exemple », explique Jean-Yves Colomb, président de la coopérative et adhérent de la Cuma de Faverges.
« Tous les circuits de commercialisation sont représentés et tous les voyants sont au vert pour l'avenir », confirme Laetitia Leray.
Anticiper la commercialisation
Même si le marché est en croissance, la commercialisation doit se réfléchir en amont.
« On a commencé par faire des distributions de paniers de légumes et on est ensuite passé aux chaines de magasins spécialisés. Mais il faut penser à s'équiper en ayant une chambre froide pour les légumes par exemple », explique Martial Perraudin.
Il convient aussi penser en termes de volumes en fonction du débouché visé. « Il faut offrir une prestation de livraison régulière en assurant certains volumes ou approcher une plateforme », confirme l'exploitant.
« L'agriculture est une économie et doit être soutenue comme une économie », explique Jean-Claude Darlet, président de la chambre d'agriculture de l'Isère.
Outre les légumes et leur commercialisation, la production de semences bio peut être une voie possible. C'est aussi ce qu'a fait Martial Perraudin, en contrat avec La Dauphinoise.