Comment diminuer les dommages causés par les pigeons ramiers

Le pigeon ramier est quasiment exclusivement granivore (céréales, oléo-protéagineux), ce qui explique son intérêt pour certaines cultures. Sa présence peut ainsi engendrer des dégâts importants, d'autant plus qu'il est difficile de l'en déloger. L'impact moral sur l'agriculteur peut parfois être fort, dans la mesure où il lui faut recommencer les semis.
Méthodes préventives
Plusieurs mesures préventives permettent cependant de diminuer les dommages. Le meilleur moyen pour éloigner les pigeons est de varier les méthodes et de les combiner.
• Favoriser la diversité des structures. Les pigeons ramiers préfèrent les endroits dégagés où ils se sentent en sécurité : bosquets et haies offrent par contre un abri à leurs prédateurs naturels. La durée des séjours des pigeons dans les champs peut être réduite de cette manière.
• Semis "propre". Il faut éviter de laisser des grains ou des semences à la surface du champ, de manière à ne pas attirer l'attention des pigeons sur cette source de nourriture. Pour le maïs, il est conseillé de semer le grain profondément (éventuellement rouler la parcelle) pour qu'il soit bien ancré dans le sol.
• Traitement des semences. L'efficacité des répulsifs chimiques est sujette à discussion. Seules les semences destinées aux champs très menacés devraient être traitées. L'effet de protection diminue cependant rapidement après la germination, ce qui rend ces mesures peu efficaces.
Sur le plan des pratiques agricoles, il est préconisé de remplacer les semis d'hiver de colza par des semis de printemps, ce qui permettraient de renforcer la mortalité hivernale.
Après les semis
Une fois les semis en place, les moyens utilisables sont les suivants : grands ballons à hélium, rubans de plastique en couleur, voitures stationnées et détonations. Lors d'un test, des ballons à hélium (diamètre minimal de 75 cm) attachés à une corde de 30 mètres se sont révélés très efficaces pendant 5 à 10 jours. Les ballons ne remplissent cependant leur rôle que s'ils volent. Il faut donc veiller à les remplacer ou à les regonfler à temps. Il faut tendre les rubans en plastique coloré en zigzag ou en travers des champs, à une hauteur d'environ 80–100 cm, et avec un écartement maximal d'environ 2 mètres. Comme les pétards, ils sont efficaces entre 1 et 3 jours, un véhicule stationné environ une journée.
Cerfs-volant rapaces
Les épouvantails ne montrent pas vraiment d'efficacité quantifiable même si les cerfs-volant rapaces sont de plus en plus utilisés. Les canons effaroucheurs et les filets de protection offrent une protection efficace. Mais ces méthodes peuvent détériorer la qualité du paysage et créer des problèmes de voisinage. Les filets doivent absolument être fortement tendus et régulièrement contrôlés de manière professionnelle (aucune partie du filet ne doit toucher le sol). Il faut renoncer à l'utilisation de filets à usage unique, qui constituent souvent un piège mortel pour les oiseaux et les hérissons.
Il est possible par ailleurs de renforcer la pression de prédation des rapaces en postant des perchoirs au sein des cultures et en favorisant les haies en bordure de parcelles.
Tir d'effarouchement
Le tir peut constituer une technique d'effarouchement, mais pas un moyen de régulation des populations.
Globalement il est important de diversifier les techniques, de déplacer aléatoirement et régulièrement les dispositifs pour limiter l'effet d'accoutumance et de mettre en place les mesures dès le semis.
Source : Birdlife, LPO Isère