Accès au contenu
DIVERSIFICATION

Coop Dauphinoise : la piste du tabac et des plantes aromatiques

La coopérative Dauphinoise poursuit sa diversification en se lançant dans la culture de plantes aromatiques. Une production encore embryonnaire, destinée à fournir un revenu complémentaire aux adhérents.
Coop Dauphinoise : la piste du tabac et des plantes aromatiques

Menthe, mélisse, thym ou tabac ? Depuis que les tabaculteurs ont été « rendus au marché », il y a cinq ans, nombreux sont ceux qui ont cherché à se diversifier afin de compenser la chute des revenu liées à la suppression des aides. En dépit de récoltes de bonne qualité, les surfaces cultivées en Isère ont pr diminué de près de 30 %. Elles couvrent aujourd'hui un peu plus de 130 hectares contre 600 en 2010. Pour faire face à cette baisse d'activité, l'ex-coopérative Agritabac – désormais intégrée à La Dauphinoise après avoir été rebaptisée Terre & Sens Rhonalp' – a exploré plusieurs pistes permettant de valoriser le savoir-faire et les matériels des exploitants (serres, matériel de séchage...). Objectif : parvenir un nouvel équilibre économique sans recourir à de gros investissements.

Démarche émergente

Après avoir envisagé la production de légumes en circuit de proximité (notamment pour la restauration collective) et celle de plants (légumes et fleurs) pour des opérateurs de la région, le conseil d'administration de l'époque a opté pour la culture de plantes aromatiques. « L'idée était de fonctionner comme en tabac, avec une marchandise vendue avant qu'elle ne soit produite, de façon à garantir un revenu au producteur », explique un responsable opérationnel. Encore fallait-il trouver des clients intéressés par cette nouvelle production. Un patient travail de prospection a permis d'en dénicher quelques-uns. Banco ! La coopérative se lance dans un test grandeur nature sur une douzaine d'hectares dès le printemps 2012. La méthode et les machines utilisées sont voisines de la tabaculture. Il s'agissait d'utiliser les savoir-faire des producteurs, sans déstructurer l'existant. Les premiers kilos de menthe poivrée sont récoltés et vendus à l'automne, attestant le « potentiel technique et économique des plantes aromatiques ». Une quarantaine de tonnes de plantes aromatiques (essentiellement de la menthe poivrée) sont ainsi commercialisées dès 2012. Les clients ayant confirmé leur intérêt, la phase test s'est mutée en production en 2013, sans pour autant augmenter les surfaces cultivées.

Depuis, Agritabac a été intégré à la coopérative Dauphinoise qui voit dans cette activité l'occasion de développer une nouvelle filière "plantes aromatiques", et donc de nouvelles sources de revenus pour ses adhérents, comme l'a rappelé son président lors de l'assemblée générale de la coopérative en janvier dernier. « Nous importons près de 80 % d'une consommation en forte croissance. Nos clients, à l'instar de Ducros et de nombreux autres, sont ravis de voir se développer cette production car cela sécurise leurs approvisionnements », avait alors déclaré Roland Primat.

La production, essentiellement constituée de menthe et de mélisse dans un premier temps, est en train de s'étoffer. Les agriculteurs cultivent aujourdhui du thym, du romarin, de la sariette, du basilic et de l'origan. Les surfaces devraient d'ailleurs passer 20 hectares actuellement à 40 ou 50 d'ici la fin de l'année, ce qui pourrait représenter 60 à 80 tonnes de plantes aromatiques.

 

Marianne Boilève