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Innovation

Des outils de désherbage perfectibles

Une journée de démonstration de matériels d'entretien du rang en verger de noyers a été organisée par la chambre d'agriculture de l'Isère à Saint-Bonnet-de-Chavagne.
Des outils de désherbage perfectibles

Le désherbage mécanique est perfectible C'est Jean-Claude Darlet, président de la chambre d'agriculture de l'Isère, qui accueillait le dernier rendez-vous des rencontres " Terres d'innovation ", organisées le 13 juin à Saint-Bonnet-de-Chavagne. Selon lui, « ce n'est pas un hasard si ces visites et ces démonstrations ont rencontré un tel succès. C'est parce qu'elles répondent à une réelle attente des agriculteurs à la recherche de techniques innovantes à développer dans leurs exploitations », analyse-t-il. Pour preuve, les 70 nuciculteurs, venus de l'Isère et de la Drôme, assister aux démonstrations de matériels d'entretien des rangs en vergers de noyers.

Un bénéfice pour tous les agriculteurs

Si, aujourd'hui, l'entretien de ces vergers se fait par broyage entre les rangs, le désherbage des lignes, quant à lui, est principalement réalisé par traitements phytosanitaires. Une technique qui, bien qu?efficace, est loin de faire l'unanimité. « S'ils sont dans l'attente impérative de solutions, les producteurs de noix biologiques ne sont pourtant pas les seuls à être intéressés par l'arrivée de nouvelles méthodes. Les jeunes agriculteurs, mais pas seulement, s'interrogent sur le patrimoine qui sera laissé aux générations futures », estime Franck Michel, nuciculteur à Cras. « Avec l'évolution de la réglementation, et notamment le plan Ecophyto 2018, la mise au point de techniques alternatives bénéficiera à tous les agriculteurs », affirme, de son coté, Jean-Claude Darlet.

Des systèmes améliorables

Mais pour arriver à des solutions performantes notamment dans les parcelles équipées d'asperseurs pour l'irrigation, il faut qu'un important de travail de recherche soit effectué. Les constructeurs se sont saisis de la question voilà quatre ans, mais les résultats ne sont encore pas parfaits. Selon Ghislain Bouvet, conseiller en production de noix à la chambre d?agriculture de l?Isère, « l?offre s?est bien diversifiée. Le matériel proposé se rapproche de plus en plus des attentes des nuciculteurs, mais chaque appareil présente encore un inconvénient ». Un constat partagé par Jean-Claude Darlet et Franck Michel, après les différentes démonstrations. Certains outils, en se rapprochant trop des arbres, créent une entaille dans le tronc susceptibles de provoquer l'apparition de champignons ou la propagation de bactéries. Pour d'autres, dont la tête de coupe est d?un diamètre plus grand afin d?éloigner le couteau de l?arbre, il reste de l?herbe aux pieds des troncs, avec un risque d'apparition de plantes vivaces et de lierres. Dans l'attente de tondeuses, qui rempliraient parfaitement leur mission, la solution pourrait venir de matériels à fils, avec un support poussé par le tracteur ou fixé sur un broyeur, fonctionnant comme une débroussailleuse, mais dont l'axe, au lieu de tourner verticalement, tourne horizontalement. « Ces outils sont très efficaces et très adaptés aux vergers, puisqu'elles peuvent approcher les obstacles de près, mais présentent un inconvénient majeur : les fils doivent être changés tous les deux à quatre hectares. Dans la situation des parcelles nucicoles professionnelles, cela représente une perte de temps trop importante », estime Ghislain Bouvet.

Isabelle Brenguier

 

Les constructeurs de matériaux agricoles ont travaillé sur l'élaboration de plusieurs modèles de tondeuse. La démonstration, organisée à Saint-Bonnet-de-Chavagne a permis de les comparer.

Démonstration de matériels dans les vergers

Lors de la journée « Terres d'innovations » organisée par la chambre d'agriculture, cinq outils présentés par différents constructeurs ont effectué une démonstration de tonte de la ligne de noyers. L'occasion de les comparer. Car de l'avis des nuciculteurs présents et du conseiller en production de noix, Ghislain Bouvet, il reste incontestablement quelques améliorations à apporter pour que ces outils répondent à leurs besoins spécifiques. Si la comparaison de la prestation de ces différents outils est intéressante, les conclusions de ces essais doivent être mesurées. Un réglage ou une dimension inapproprié au terrain, un conducteur qui n?a pas l?habitude d?emmener l?engin en verger, autant de raisons qui peuvent diminuer la performance de l?outil à un moment donné, sans que cela ne corresponde à ses réelles aptitudes.
Cinq outils présentés
Les établissements Peillet, à Romans, ont proposé une tondeuse automotrice Iseki, de fabrication japonaise. La tonte réalisée était intéressante mais l?approche des obstacles nécessitait trop de manoeuvre. Le modèle présenté avait une longueur de coupe un peu trop grande. Une référence plus petite aurait certainement été plus appropriée, car plus maniable. L?inconvénient de cette machine est qu?elle ne réalise que ce travail d?entretien de la ligne de rang. Pour cette utilisation unique, le coût de 25 000 euros est donc un peu onéreux. Mais ce travail pourrait s?envisager en prestation, via une entreprise de travaux agricoles.
L?EURL Georges, implantée à Saint-Jean-de-Bournay, a présenté un broyeur Facma, d'une valeur proche de 10 000 euros. Propriété de Denis Farconnet, ce modèle équipé d?un satellite, a montré un résultat plutôt satisfaisant. Cet appareil, ne disposant pas d?un palpeur, a des facilités pour s?approcher des arbres. La question de son usure pourrait cependant être posée.
Les établissements de matériel agricole Garnier de Saint Victor de Cessieu ont proposé la démonstration d?un appareil Desvoys, robuste, bien articulé, qui approchait bien les arbres. Mais les couteaux, un peu trop longs, ont marqué certains arbres. Un problème, qui peut être résolu, en les raccourcissant ou en ajoutant une bande de caoutchouc plus épaisse à la périphérie du satellite. L?utilisation de cet appareil semble toutefois à proscrire dans les vergers jeunes ou irrigués car l'effacement, bien que réglable n'est pas assez sensible. Mais cet outil, monté sur une fourche, peut être utilisé pour couper l?herbe sous les clôtures.
Enfin, Equip?agri de Beaulieu a présenté deux modèles Boisselet (un de quatre ans, propriété de Jean-Claude Darlet et un de cette année d'un coût de 7 000 euros). Pour le plus ancien, si la conception est intéressante, des doutes subsistent, quant à sa solidité. Quant au nouveau, le système de roues monté sur un châssis afin de mieux suivre les aspérités du terrain ne semble pas très pratique, car cela créé un encombrement qui ne facilite pas les manoeuvres dans le verger. Il vaudrait peut être mieux une coupole sous la tondeuse, qui permettrait de mieux suivre le terrain.
I.B.