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Culture de maïs

Désherbage : connaître ses ennemis

Les stratégies de désherbage des cultures de maïs s'élaborent en fonction de la diversité de la flore ciblée. L'utilisation de nouveaux produits à base de chloroacétamides est commune à toutes ces stratégies. L'association de matières actives, et la limitation de leurs doses, est la base de tout programme de désherbage.
Désherbage : connaître ses ennemis

Pour un désherbage des cultures de maïs efficace, il est important d'élaborer une stratégie en fonction de la flore visée. Parmi d'autres facteurs déterminants, tels que le type de sol, les conditions climatiques ou les disponibilités de l'agriculteur, une bonne connaissance de la diversité de la flore des culture de maïs est le facteur plus le plus important. Le maïs est une plante à faible densité hectare, sensible à la concurrence. La stratégie de désherbage utilisée doit donc cibler de façon spécifique les adventices.

Avant de construire une stratégie de désherbage, connaitre les produits herbicides qui seront utilisés est indispensable. Ainsi, les chloroacétamides, dont le s-métolachlore et le dmtap, constituent une solution efficace dans le temps qui protège le maïs de la concurrence précoce des adventices. Elles s'inscrivent dans une agriculture raisonnée, et permettent de créer de bonnes stratégies d'esquive.

L'utilisation de produits à base de chloroacétamides est liée à un phénomène de précocification des semis que l'Europe, et plus particulièrement la France, connaît depuis quelques années. Cette levée précoce des semis (désormais avancée d'un mois) est liée au réchauffement climatique, qui entraîne des printemps plus chauds, et au besoin de la part des agriculteurs d'avoir des semis plus tôt. Dans ce contexte, les chloroacétamides, à utiliser en pré-levée du maïs, permettent de protéger plus culture de maïs qui ont une installation plus lente.

Une stratégie à adapter

Plusieurs stratégies découlent ainsi de trois cas de figure. La stratégie dite "pré puis post" convient contre une flore complexe de graminées et des dicotylénodes classiques à difficiles. Les chloroacétamides sont donc à utiliser en pré-levée, suivit d'un traitement anti-graminées et anti-dicots à base de pendiméthaline et de thiencarbazoneméthyl (comme l'Adengo, efficace sur la renouée des oiseaux) en post-levée.

En ce qui concerne la flore complexe de graminées, les dicotylédones classiques, la difficultés consiste à gérer les graminées et les vivaces. Il est ainsi conseillé de combiner un produit à base de sulfonylurées, avec des dérivés auxiniques (ou "hormones"). Pour les flores très complexes, il faut gérer les graminées le plus tôt possible, en pré-levée ou en post-levée précoce à base de produits résiduaires. Pour les vivaces, des passages en post-levée plus tardifs et répétés sont à prévoir et pour les dicots, l'utilisation de tricétone est sans risque de phytotoxité.

Enfin, si, dans ce dernier cas, l'objectif est de viser à la fois les dicotylédones annuelles, les vivaces et les graminées, il est déconseillé d'utiliser des auxiniques et des sulfonylurées (anti-graminées) en simultané. Il faut ainsi gérer le désherbage en dissociant l'utilisation des produits en plusieurs passages, et selon l'ordre des priorités.

Quant aux vivaces, deux interventions seront nécéssaires. Attention aux doses, limitées par la réglementation lors de la deuxième intervention.

 

Les préconisations de l'AGPM, l'association générale des producteurs de maïs

 

Marion Pical

Source AGPM-Info