Incohérences dans développement de la méthanisation

« D'un côté, le gouvernement favorise, par des appels à projet, les grandes installations de plus d'un mégawatt. En même temps, si on dépasse un seuil de puissance installée, on n'a plus droit à la prime aux effluents », regrette Bertrand Guérin, administrateur de l'Association agriculteurs méthaniseurs de France (AAMF), le 12 décembre en conférence de presse. La prime aux effluents, créée en 2011, est « dégressive » quand la puissance installée augmente. Ce n'est qu'un exemple, mais la filière manque de « visibilité », selon l'AAMF. « Aujourd'hui, on ne peut pas dire aux agriculteurs qui souhaiteraient se lancer dans la méthanisation : "allez-y à fond" », témoigne un adhérent de l'association. L'AAMF regroupe près de 75% des agriculteurs méthaniseurs de France. La fiscalité préoccupe également. L'exonération de la taxe sur le foncier bâti annoncée par Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture, « reste au bon vouloir des collectivités locales ». Et les discussions sont « toujours en cours ». « On ne dit pas qu'on ne veut pas payer. Mais on veut un juste prix », rappelle l'AAMF. Pour une installation de 850 kW, ces taxes représentent 450 000 euros sur 15 ans, prend pour exemple un agriculteur. « Si on payait 120 000 euros, ça serait déjà pas mal. D'autant que cela créé un emploi et que l'on traite les déchets ».