L’huile fait de l’or

L’huile de noix iséroise a battu des records lors des premières dégustations du Concours général agricole 2025.

Pas moins de cinq huiles sur neufs présentées ont eu des médailles le week-end dernier à Paris : trois en or et deux en argent. Une cuvée exceptionnelle.

« Je suis très agréablement surpris, a déclaré Gilles Convert, du Gaec de Riquetière. Cela fait plaisir de voir autant de producteurs médaillés. »

Le nuciculteur est un habitué du concours général. « C’est la onzième médaille familiale : quatrième en or, six en argent et une en bronze. Nous avons mis les meilleurs cerneaux pour faire de l’huile. Cela apporte un plus lorsque les clients voient que le produit est médaillé. Ils font le rapprochement avec des concours plus renommés comme les vins ou de foie gras. Avec une médaille, ils savent que l’huile est bonne. » Au regard de l’année « catastrophique » subie par le verger de noix, le producteur ne s’attendait pas à une telle moisson.

« C’est un bon rayon de soleil pour la filière, assure-t-il. Les producteurs ont fait beaucoup d’efforts de qualité. L’huile de noix est devenue un produit phare. » 

Le travail paye

« Nous avons beaucoup travaillé cette huile », confie Marie Fontana de l’Atelier de la Noix de Léa. Pour sa première présentation au CGA, son huile obtient elle aussi une médaille d’or.

« Nous avions vraiment confiance dans cette huile, nous voulions la présenter, explique la productrice de Saint-Etienne de-Saint-Geoirs installée depuis 2017 en agriculture biologique. Nous sommes très méticuleux dans ce que nous faisons et cela paye. Il faut bien travailler la noix, bien la sécher, s’entourer de gens qui partagent la même passion, trouver le moulin qui travaille bien et surtout, la franquette est une bonne variété. »

Elle souligne, elle aussi, que l’huile de noix profite d’une excellente réputation pour ses bienfaits reconnus sur la santé.

« Nous avons eu des analyses effectuées par la répression de fraudes qui indiquent que c’est une huile de bonne qualité, avec un bon rapport entre les oméga 6 et 3, indique encore la productrice. Nous avions la légitimité pour la présenter au CGA. »

Faire connaître les vins de l'Isère

La bonne humeur est aussi au rendez-vous chez les viticulteurs de l’Isère qui reviennent du Salon avec une médaille d’or et deux médailles d’argent.

Stéphanie Loup, productrice à Saint-Savin, a vu sa cuvée La Meute, décrocher la plus haute distinction.

« La Meute est un vin qui sort assez souvent en concours. C’est un assemblage de deux cépages, la syrah et la mondeuse, qui se complètent bien. Il est ni trop léger, ni trop puissant, détaille-t-elle C’est un bon compromis entre deux cépages demi-frères, qui ont la même mère, la mondeuse blanche. Ce vin représente le juste milieu entre la Savoie et la vallée du Rhône : un vin du Dauphiné qui nous permet de nous démarquer. Cette médaille est une reconnaissance de notre travail, mais cela fait aussi connaître les vins de l’Isère. Ce sont des appellations peu connues, des vins qui sont produits en dehors des AOC connues. »

Doublé en prim'hosltein

Dans la vallée du Rhône, à Chanas, la cave Fleur de Galet affiche aussi une belle constante en concours général.

Son viognier « Les Côtes », obtient une médaille d’argent et là aussi, ce n’est pas une surprise.

« C’est un viognier élevé sur lie. Il ne passe pas en fût. Il est bâtonné tout l’hiver pour lui donner tous ses arômes. Et cela marche bien car il est primé chaque année, explique Luc Métral, son producteur. Il a un parfum abricoté et c’est un viognier qui vieillit très bien. La médaille nous apporte une satisfaction personnelle et montre que nous travaillons correctement. Cela commence à la vigne où nous soignons nos plants, nous limitons la production. Ce sont des petites récoltes pour concentrer les arômes. »

Les vignerons reconnaissent le petit plus qu’apportent les médailles dans la commercialisation de leurs produits plutôt en direction d'une clientèle privée que professionnelle « qui connaî la qualité de nos vins », précise Luc Métral.

Enfin, le concours prim’hostein a vu Rina, du Gaec des Trois sapins à Nantoin, décrocher une magnifique deuxième place.

Cette vache blanche en 3^e lactation poursuit donc une carrière des plus prometteuses, elle qui avait déjà concouru à Paris l’an passé. Une performance en concours général, vu le nombre important de bovins dans la race prim’holstein.

Du même élevage, Loveuse, en 6^e lactation, se hisse à la huitième place de sa catégorie.

Le Gaec des Trois sapins peut aussi s’enorgueillir de la performance de Raimbos, une vache en copropriété avec le Gaec Peillon dans la Loire, toujours dans la catégorie 2^e lactation, qui obtient elle aussi une deuxième place. Un doublé en argent remarquable pour la ferme iséroise.

Isabelle Doucet