La Coopération laitière dévoile sa stratégie pour 2030
La Coopération laitière a présenté, le 26 février, sa feuille de route stratégique intitulée « Cap sur l’avenir », ainsi que le baromètre économique des coopératives laitières 2024.

Rendre la filière laitière forte, sûre et attractive ; réussir les transitions sociales et écologiques et faire des coopératives laitières des actrices de la souveraineté alimentaire et du rayonnement français à l’international. Tels sont les trois axes qui composent le plan stratégique de La Coopération laitière. Ils ont été dévoilés par son président, Pascal Le Brun, qui a annoncé une hausse du chiffre d’affaires du secteur. En effet, à périmètre constant, celui-ci est passé de 11,2 milliards d’euros (Md€) à 11,8 Md€ en 2024, soit une augmentation de 5 %. L’ensemble des volumes collectés par les coopératives de 12,8 milliards de litres (Mdl) constituent 56 % de la collecte nationale. Mais à périmètre constant (PC), la production accuse un recul de 2 % passant de 11 Mdl en 2023 à 10,8 Mdl en 2024. Faut-il y voir un effet de la baisse des points de collecte qui, à PC, a chuté de 5 % : 22 700 en 2023 et 21 700 en 2024 ? Pas automatiquement, car les facteurs de cette baisse sont nombreux. Cependant, avec ces chiffres qui restent réguliers depuis quelques années, la filière est attractive, a assuré Pascal Le Brun.
Nouveaux marchés
Selon une étude réalisée par le cabinet ADquation, presque les deux tiers des éleveurs (64 %) livrant à une coopérative ont des « perspectives pour les cinq prochaines années », un score qui monte à 72 % pour les éleveurs en zone AOC-AOP. Le fait que les prix se tiennent contribue à l’attractivité et à la reprise des exploitations. Ils étaient en moyenne de 515 €/1000 litres en 2023 (derniers chiffres connus) en conventionnel, de 543 €/1000 l en bio et 593/1000 l en AOC-AOP. En nombre cumulé en 2023, près de 1 500 jeunes producteurs de lait (1 474 exactement) ont été accompagnés, notamment par les coopératives. « Nous travaillons à bien identifier le cédant au moins trois ou quatre ans avant son départ et à anticiper la transmission-installation. Notre objectif est de conserver les écosystèmes laitiers sur nos territoires », a insisté le président de La Coopération laitière. Quant au rayonnement français, il passe par le raffermissement des marchés à l’international et à la conquête de nouveaux. Le défi promet d’être d’autant plus sérieux à relever que le président américain Trump a annoncé qu’il allait taxer tous les produits européens de 25 %, sans fixer de date précise quant à son application. Cette perspective ne paraît pas effrayer les coopérateurs laitiers outre mesure. « L’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) prévoit une croissance démographique de 1,8 % d’habitants par an sur les dix prochaines années. À nous de rentrer dans le jeu de cette croissance », a-t-il dit. « Nous allons éviter d’être pris en otage par la Chine et les États-Unis, en diversifiant notre portefeuille », a-t-il poursuivi sans préciser dans quels pays. Aujourd’hui la Chine représente, à l’échelle française, tous opérateurs laitiers confondus, un chiffre d’affaires annuel de 680 millions d’euros et les États-Unis de 350 M€.
Christophe Soulard