La petite quinqua se fait jeune
Elle fête sa cinquantième édition cette année et s'offre un petit coup de jeune.
La foire de printemps de Beaucroissant, qui se déroulera les 27 et 28 avril, prend des airs de répétition générale avant la 800e édition du mois de septembre, mais affiche un caractère qui lui est propre.
« C'est une année exceptionnelle », déclare Georges Civet, le maire de Beaucroissant.
Il rappelle que cette cinquantième, remise au goût du jour dans les années 70, est sûrement plus ancienne. « Mais tout le monde attend la 800e avec impatience », ajoute-t-il en faisant durer le suspens.
Pour l'heure, place aux nouvelles affiches, logos, flyers, programmes : c'est toute une charte graphique qui a été créée autour de la Foire de Beaucroissant. Des goodies sont même attendus en septembre...
Une allée des créateurs
Le week-end prochain, les horticulteurs seront de nouveau présents dans l'allée 4, transformant l'essai réussi de l'année passée.
« Nous avons souhaité renforcer l'attractivité du champ de foire au-delà du circuit naturel des visiteurs en créant un espace dédié aux créateurs, allée 14 », ajoute Isabelle Delahaye, la nouvelle régisseuse de la foire. Une quinzaine d'exposants a répondu présent, sollicités par Gaëtane Manier, conseillère municipale de Beaucroissant et elle-même créatrice.
Car c'est l'essence de Beaucroissant : tout un village qui se met en ordre de marche lorsque le temps de la foire est venu.
« Avec Isabelle Delahaye, nous partageons un goût commun pour l'artisanat, mais je ne voulais pas exposer seule », commente la conseillère-couturière.
Elle a lancé son atelier de création il y a un an après une reconversion professionnelle et confectionne des vêtements et accessoires dans son tissu favori, le wax ou imprimé africain. Elle expose dans des boutiques éphèmères, des marchés de créateurs, donne des cours, anime une page Facebook, vend en ligne, de sorte qu'elle a su créer tout un réseau autour de son activité.
C'est précisément ce réseau qu'elle a sollicité pour lancer ce carré de créateurs.
250 000 personnes
« Ils ont été très intéressés car la foire attire 200 à 250 000 personnes. Nous espérons que cela plaira et pourra attirer un autre public. » Sur place : des vêtements, des sacs, des savons, des objets fabriqués à partir de bois flotté et de bois de récupération, des bougies et des bijoux, mais aussi une artiste peintre locale.
« Nous sommes nombreux à être de la partie », souligne Gaëtane Manier. Comme beaucoup de Manants (les habitants de Beaucroissant), ces artisans ont fait le choix de vivre leur foire, plutôt que de la subir. « De toute façon, nous sommes coincés pendant deux jours », s'amuse la conseillère municipale.
La bonne occas'
« Nous voulons donner envie aux nouveaux visiteurs et aux nouveaux exposants », reprend Isabelle Delahaye qui annonce aussi la création d'un parvis dédié aux camping-cars et au tourisme de plein air.
Enfin, le matériel agricole affiche complet. La foire de la saint Georges est traditionnellement dédiée au matériel d'occasion et c'est le moment de faire de bonnes affaires.
Les organisateurs constatent un certain renouvellement chez les concessionnaires. Certains exposants partent à la retraite, d'autres préfèrent arrêter, mais la place ne reste jamais vacante.
La foire au bétail se tiendra le samedi 27 avril avec principalement des chevaux, des moutons et des porcs.
Les bovins se font de plus en plus rares et discrets, ce que regrette Isabelle Delahaye qui espère bien convaincre des négociants de revenir pour la 800e. Pas de concours non plus pour cette édition de printemps car les blondes d'Aquitaine observent désormais un rythme bisannuel pour leur concours régional, en alternance avec Bourg-en-Bresse.
Le voile se lève sur la 800e
Rendez-vous donc en septembre pour le concours charolais Sud-Est, mais pas que.
Les discussions vont bon train pour lancer une animation avec les races équines locales : chevaux comtois, et chevaux du Vercors Barraquand. On parle aussi de vaches hérens...
Car le voile a été un peu levé sur le programme de la 800e. Une commission spéciale a été créée pour donner toute sa dimension à cet événement.
Il a été fait appel à l'association des Georges-Antonin qui redonne vie aux villages d'antan, mais aussi aux Gros pistons des Terres froides et à leur cortège de tracteurs hors d'âge.
La salle des fêtes accueillera une exposition photo, la mairie étant toujours à la recherche de clichés de la foire d'avant-guerre.
Un ouvrage spécial Foire de Beaucroissant a été réalisé avec l'universitaire Bernadette Larcher, qui avait fait sa thèse sur Beaucroissant et Jean Guibal, ex directeur de la culture et du patrimoine de l'Isère « qui pense que la foire a plus de 800 ans », indique Georges Civet.
Un feu d'artifice sonorisé est également annoncé le samedi. La patrouille de France est espérée pour un survol dans la matinée de dimanche 15 septembre et qui sait, peut-être que Jean-Pierre Pernaut et son JT de 13 heures se laissera-t-il séduire par la vénérable ?
Isabelle Doucet
Rénovation / L'église saint Georges de Beaucroissant aurait aussi besoin d'un coup de pouce.Une vie de clocher
Au-delà de ses deux foires annuelles, Beaucroissant est aussi un village de 1 800 habitants en évolution constante.Fait rare, la commune a agrandi son périmètre depuis le 13 mars dernier en intégrant un hameau auparavant compris dans la commune de Renage. Il faut dire que le quartier du Bois, sur la route de Tullins, qui compte une cinquantaine d'âmes, était essentiellement desservi par les services de Beaucroissant (école, collecte des déchets, déneigement etc.)
« Tous les maires avaient essayé », commente Georges Civet, le maire de Beaucroissant. A l'issue de plusieurs décennies de tentatives, finalement c'est le principe de l'échange et de l'indemnisation qui a prévalu, la commune de Beaucroissant accédant enfin à une demande des habitants du quartier.
Pour son dernier mandat, qui s'achèvera avec la 800e foire, le maire clôt quelques dossiers, comme celui de la rénovation de l'église romane saint Georges.
L'ensemble des toitures et l'électricité sont à refaire, les murs à reprendre. Coût de l'opération : 450 000 euros. Les subventions allouées par l'Etat et la Région couvrent la moitié des engagements avec la participation de la Fondation du patrimoine et de l'association Rénovéglise. Mais on est loin du compte.
Le maire ne peut s'empécher de mettre en perspective le formidable élan de solidarité pour reconstruire Notre-Dame de Paris. « Il faut aussi penser aux petites églises de village », glisse-t-il.ID
La foire de la saint Georges en chiffres :
800 exposants
Un millier d'animaux
Plus de 200 000 visiteurs
20 hectares d'exposition
10 km d'allées
Entrée gratuite
19 parkings associatifs
