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Nuciculture

La récolte des noix de Grenoble en Isère, étape par étape

A cause de la météo clémente, la récolte de noix a tardé à démarrer. Mais désormais, elle bat son plein dans les vergers de la vallée de l'Isère. L'installation de l'EARL Lacroix, à Beaulieu, est moderne et performante. Elle permet de travailler entre 60 et 80 tonnes de noix.
La récolte des noix de Grenoble en Isère, étape par étape

« Chaque année, nous apportons de nouvelles modifications », commente Régis Lacroix, jeune nuciculteur installé à Beaulieu, en parlant de son installation de lavage et de triage des noix. « Je pense que c'est le propre des exploitations nucicoles. Nous n'avons jamais fini d'améliorer notre installation. Ce n'est jamais parfait. Il y a toujours un matériel, un tapis ou une autre façon d'organiser l'atelier à mettre en place pour améliorer nos conditions de travail », explique-t-il. Pourtant, à la voir, l’exploitation de Régis et Brigitte Lacroix, sa mère, paraît déjà très optimisée. « Nous avons refait l'installation de lavage en 2002 et celle de séchage en 2013 », se souvient Alain Lacroix, le père de Régis, jeune retraité de l'exploitation, qui reprend du service comme salarié pendant la récolte des noix. Pendant cette période, outre son père, Régis Lacroix embauche un autre jeune salarié polyvalent à même de travailler sur tous les postes, ainsi qu'une employée pour quelques heures de tri.

Installation fonctionnelle

Les noix sont récoltées à l'aide d'une ramasseuse.

 

Régis Lacroix ramasse ses noix à l'aide d'une ramasseuse spécialisée.

 

Elles sont ramenées dans la foulée dans l'exploitation grâce à une remorque vidée dans un réceptacle qui permet d'enlever les bois aussi ramassés. Les noix sont passées dans une première laveuse qui les nettoie grossièrement. Puis, elles passent dans un bac à pierres qui évacue ensuite les fruits vers une laveuse écalleuse, équipée de brosses permettant d'enlever les brous de noix. «Cette année, c'est grâce à elle que nous avons pu commencer la récolte aussi tôt (le 5 octobre, ndlr). Sans elle, nous n'aurions pas pu », fait remarquer Alain Lacroix. L'installation est fonctionnelle. Mais elle a un coût. « Si nous devions la refaire aujourd'hui, nous en aurions pour plus de 35 000 euros », estime Régis Lacroix.

 

L'atelier de lavage des Lacroix est moderne. Il inclut une laveuse écalleuse qui enlève le brou des noix.

 

Atelier onéreux

A la sortie de la laveuse, un élévateur convoie les noix vers une cellule d'égouttage dans laquelle elles peuvent rester deux heures comme une nuit - cela dépend du cycle en cours - qui permet de faire écouler la majeure partie de l'eau. A la sortie de cette cellule, un premier tri visant à enlever le plus gros des déchets est réalisé. « Cela permet d'éviter de consommer du gaz pour sécher des noix qui ne sont pas valorisés », explique Régis Lacroix.

 

A la sortie de la cellule d'égouttage, un premier tri des noix est effectué pour enlever le plus gros des déchets.

 

Un nouvel élévateur fait acheminer les noix vers trois séchoirs composés de trois étages chacun. Les Lacroix peuvent ainsi sécher 18 tonnes de noix. Pour avoir un peu plus de souplesse, ils ont aussi investi dans un silo de stockage leur permettant de garder six tonnes de noix supplémentaires.

 

Régis et Alain trient les noix sèches, avant de les livrer à Coopenoix.

 

Une fois sèches, les noix sont triées puis acheminées vers Coopenoix, la coopérative à laquelle la famille livre sa production. C'est tout un circuit qui permet aux noix d'avoir la qualité qu'elles ont aujourd'hui. Mais cet atelier de séchage et de triage des noix aussi s'avère onéreux. « Entre le bâtiment et l'installation, il y en a bien pour 180 000 euros », affirme Alain Lacroix.

Spécialisée en noix

L'exploitation des Lacroix est spécialisée en noix. Avec 35 hectares de noyers (dont cinq encore non productifs), sur 42 hectares de SAU, la production (qui varie entre 60 et 80 tonnes selon les années) représente 90 % du chiffre d'affaires de l'EARL. Auparavant, c'était une ferme de polyculture-élevage avec du tabac. Mais ils ont augmenté la production nucicole il y a une dizaine d'années. Comme les autres agriculteurs de la commune. « C'est vrai que la concentration augmente les risques sanitaires. Mais que faire d'autre à Beaulieu ? Ce ne sont pas des terres propices aux céréales », reconnaît Régis Lacroix.

Isabelle Brenguier