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Noix

Lavage et séchage, clés de la qualité

La coopérative Coopenoix a organisé une visite des installations post-récolte de trois exploitations de dimensions très différentes, mais répondant aux mêmes critères qualitatifs de production.
Lavage et séchage, clés de la qualité

Trois exploitations nucicoles de tailles différentes, trois types d'installations post-récolte, mais des objectifs partagés : production raisonnée, traçabilité, hygiène, sécurité et respect de l'environnement. Le groupe technique de Coopenoix organisait, courant mars, une visite des stations de lavage, séchage et triage chez trois producteurs du Sud Grésivaudan. A Teche, le Gaec des Signaux est producteur expéditeur. Joël Cony et ses associés exploitent 90 hectares de noyers pour une production d'environ 200 tonnes. C'est une très grosse structure autoconstruite avec des process de recyclage de l'eau et de séchage au bois déchiqueté. Chez Luc Gerboud, un adhérent de CT Noix de La Rivière, l'exploitation (67 hectares de noyers) est pour sa part certifiée Global gap. Le nuciculteur utilise une fosse de réception, un séparateur de noix fraîches et un préséchage des noix avant leur mise en séchoir.

 

La visite des installations post-récolte a attiré de nombreux producteurs.

 

« Dans chaque exploitation, des solutions ont été trouvées pour limiter la pollution et raisonner au mieux l'ensemble des interventions. Tous les risques liés à l'activité noix sont mesurés chaque année, avec en face, la mise en place de procédures pour limiter les aléas. C'est par exemple l'installation de carters de protection, un affichage ou des mesures d'hygiène pour l'exploitant et ses salariés », commente Franck Michel, technicien de Coopenoix. « Ces producteurs investissent avec bon sens, au fil du temps et en fonction de l'évolution des machines. Nous sommes dans une logique d'amélioration en continu. Ils ont su trouver l'équilibre entre investir dans du matériel neuf ou ancien. Et ce n'est pas parce que le prix de la noix est intéressant que les producteurs font n'importe quoi. Le marché peut vite se retourner », reprend Yves Renn, le président de Coopenoix.

Compact

Des investissements mesurés, c'est précisément ce qu'a effectué Frédéric Ollier-Faure, adhérent de Coopenoix à Saint-Lattier. La petite exploitation de 25 hectares produit une cinquantaine de tonnes de franquette et environ 15 tonnes de lara, qui lui permettent d'étaler la récolte. « Mon objectif était d'utiliser les bâtiments existants car je préfère mettre de l'argent dans les machines. Mon principe est de faire simple en fonctionnement pour travailler facilement », affiche-t-il. Le nuciculteur travaille seul, son père lui donnant un coup de main au moment de la récolte.

 

Frédéric Ollier-Faure, à la tête d'une exploitation de 25 hectares de noyers.

 

Les remorques bennent directement dans une fosse de réception équipée d'un tapis qui convoie les noix vers la laveuse équipée d'un trieur de branches, mais aussi d'une écaleuse pour faire des noix fraîches. Un bac a pierres est installé en sortie de laveuse et un pallox récupère les déchets, qui une fois égouttés repartiront aux champs. Le poste de lavage est doublé. Les noix passent ensuite au triage optique. Puis un tapis élévateur et un convoyeur répartissent les noix entre quatre séchoirs à vis alimentés au gaz qui gèrent automatiquement l'humidité de l'air. Chaque machine a une capacité de 10m3/jour L'évacuation est facilitée par un séparateur, qui permet de trier les noix creuses. La marchandise est rechargée en vrac en remorque et conduite à la coopérative. « Cela sans aucune main-d'œuvre, insiste le père de Frédéric Ollier-Faure, juste de la surveillance ».

 

Pour plus d'efficacité : le triage optique.

 

Très compact, l'équipement de triage et lavage Récolt-concept a été installé il y a deux ans. « C'est un matériel adapté au bâtiment et simple d'utilisation, reprend Frédéric Ollier-Faure. Il faut que ça aille vite, d'où le choix du tri optique. » L'exploitation certifiée Global gap a fait de l'efficacité son mode de fonctionnement. Pour diversifier ses activités, l'exploitant a également installé, en 2010, 450m2 de panneaux photovoltaïques pour rentabiliser les toits de ses trois hangars. L'énergie est rachetée aux anciens tarifs EDF.

 

Les quatre tours de séchage sont pilotées automatiquement.


Pour Yves Renn, ces visites d'exploitations sont des temps forts pour les producteurs qui profitent de ces moments d'échanges pour découvrir de nouveaux systèmes post-récolte et des organisations du travail différentes. « Cela crée une émulation. Le but est d'aider à l'amélioration de la qualité, même si globalement toutes les exploitations bénéficient d'installations de base. Reste à caler leur dimensionnement ». En 2013, les capacités de séchages avaient en effet montré leurs limites chez de nombreux producteurs.

Isabelle Doucet

 

La certification Global gap

Coopenoix compte une vingtaine de producteurs certifiés Global gap, qui produisent environ 1 000 tonnes de noix. Cet ensemble de normes a été créé par des distributeurs pour rassurer les consommateurs. Elles sont basées sur des bonnes pratiques agricoles (GAP : Good Agriculture Practices). Ces normes portent sur la traçabilité, la sécurité alimentaire, la production raisonnée, la protection sociale et le respect de l'environnement. Elles sont reconnues au niveau mondial pour les productions agricoles. « Nous aidons les producteurs à entrer dans la démarche par le biais d'aides au démarrage. Il s'agit d'un forfait fixe pendant deux ans puis d'un forfait à l'hectare les autres années et d'une prime au kg. La sécurité et la traçabilité sont assurées depuis l'installation jusqu'à Coopenoix en interne. L'acheteur nous impose ces normes, mais ne nous rémunère pas pour cela. Cette certification offre un accès au marché », précise Franck Michel.

 

Des aides pour les adhérents
Pour accompagner ses adhérents, la coopérative Coopenoix octroie des subventions dédiées à l'acquisition de matériel. « Une clé de la réussite et de la qualité de la récolte réside dans une capacité de séchage suffisante », considère Yves Renn, le président de Coopenoix. Le taux de subvention dépend du type de matériel, mais la priorité est bien entendu le séchage. L'accent est également porté sur les séparateurs, qui garantissent un tri efficace et contribuent donc aux critères qualitifs de la noix. Les appareils de station tels que les laveuses et notamment les laveuses à brosses bénéficient aussi d'aides « car ces machines permettent de lever le problème des noix grises », insiste Yves Renn. La coopérative intervient environ à hauteur de 25% des investissements avec une majoration de 10% pour les JA.

 

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