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Semences

Le Gnis veut préserver le savoir-faire français

Après une nouvelle campagne record, l’interprofession des semences entend préserver sa compétitivité et son savoir-faire à l’aune de différents enjeux : accès aux ressources génétiques, financement de la recherche, biotechnologies.
Le Gnis veut préserver le savoir-faire français

Premier exportateur mondial, la France a de nouveau battu des records avec sa filière semencière pour la campagne 2015-2016 : la balance commerciale de 904 M € détrône le record historique de la campagne précédente, grâce à une augmentation de 7 % des exportations. Des exportations qui restent principalement destinées à l'Europe : 1,109 Md €, pour un total de 1,5 Md € de chiffre d'affaires (CA) à l'export, le CA total de la filière s'élevant ainsi à 3,3 Mds €.

La France, toujours leader

La France maintient son rang de premier producteur européen de semences avec 353 000 hectares soit 17 % de la surface européenne, malgré un recul de 4 % des surfaces en multiplication. Plusieurs facteurs expliquent cette réussite : « Tous les acteurs sont présents sur le territoire français », a rappelé Catherine Dagorn, directrice du Gnis, lors de la conférence de presse annuelle de l'interprofession des semences, en décembre.

Ancrage territorial

Cet ancrage territorial est d'autant plus fort que 40 % des sites des entreprises sont implantées dans des communes de moins de 2 000 habitants. Néanmoins, les semences demeurent un marché en évolution. « Comment conserver et accroître l'excellence ? », demande Pierre Pagesse, président du Gnis. D'autant que la prochaine campagne sera loin d'être aussi bonne. Conséquence de la crise, l'utilisation de semences certifiées est d'ailleurs en baisse de 55 %.

Compétitivité

Pour répondre aux défis à venir, l'accès aux ressources génétiques doit avant tout être maintenu et amélioré. « Il faut aller plus loin dans la clarification de ces ressources », estime Pierre Pagesse. Une nouvelle section CTPS a été créée au sein de l'interprofession pour faciliter l'accès aux semences. Il faut également renforcer l'articulation entre COV et brevet et trouver le bon équilibre, protéger sans confisquer et « permettre aux entreprises d'aller chercher les moyens sur le marché », indique le président du Gnis.

Biotechnologies

La collaboration entre recherche publique et privée est également à renforcer, alors que la France, à l'origine des principales innovations dans la filière, risque aujourd'hui de perdre son avantage compétitif, face à la possibilité de voir les nouvelles biotechnologies classées comme OGM par l'Union européenne. Pour le Gnis, le recours aux biotechnologies est indispensable pour accéder à toute la biodiversité génétique et créer de la diversité, ce qui nécessite un cadre réglementaire adapté : l'interprofession des semences propose ainsi d'évaluer les produits, et non les procédés. Autant de conditions qui permettraient à la filière, mais surtout à l'ensemble de la production agricole, de gagner en compétitivité.