« C'était un rêve de faire Pupetières », reconnaît Aude Wack, jeune cultivatrice qui a créé Le Jardin des malices il y a 18 mois à Châbons.
C'est sa première participation aux Journées des plantes qu'organise depuis six ans le château de Pupetières. Et elle est la seule exposante du village.
Elle développe son activité autour de la culture, la cueillette et la transformation de plantes aromatiques et médicinales (ppam).

Elle dispose pour cela d'une parcelle de 5 000 m2 dont 500 m2 sont mis en culture, avec 120 m2 de serres froides. Une douzaine de plantes sont cultivées dont du géranium, du basilic, de la verveine etc.

« Trouver du terrain »

Aude Wack s'est lancée dans cette aventure des ppam dans le cadre d'une reconversion professionnelle. « Il a fallu huit ans avant que le projet émerge. Cela ne se décide pas du jour au lendemain », rapporte-t-elle.

Si elle s'est longuement formée auprès des professionnels, elle reconnaît que le plus dur a été « de trouver du terrain ».

Le reste est question de passion. « Ma mère me soignait déjà avec des huiles essentielles. Puis j'ai fait des stages chez des producteurs et chez des distillateurs, raconte la jeune femme. Je me suis plus particulièrement intéressée aux eaux florales, pas seulement parce que c'est un procédé plus facile à mettre en œuvre, mais parce que c'est un produit qui mérite d'être découvert, car il a de nombreuses applications : médicinales, cosmétiques ou  alimentaires - on peut fabriquer des sirops. » Elle ajoute :« C'est un savoir propre à chaque personne »

L'eau de Blandin

Le Jardin des malices dispose d'une gamme de dix-sept hydrolats, de huit huiles de macérations et quelques huiles essentielles.

La distillation à la vapeur d'eau de la fontaine de Blandin se fait à l'aide d'un alambic en cuivre. « Il faut un kilo de plantes pour produire un litre d'hydolat », précise la productrice.

Ses produits phares sont le géranium rose, dont l'odeur est un best seller en cosmétique ou le lavandin, la plus populaire des plantes aromatiques.

Elle assure elle-même la distribution de ses produits sur les marchés de producteurs et artisanaux ou encore les salons de bien-être. « Je fais partie de l'association Atout bout d'champ qui organise un grand marché par saison. Nous avons envie de faire bouger les choses autour du bio et du local », confie Aude Wack.

Sa clientèle est variée, composée de particuliers et de quelques professionnels comme un naturopathe ou une coiffeuse énergéticienne.
Elle consacre une grande partie de son temps commercial à échanger avec ses clients et apporter des conseils. « Les gens connaissent peu les hydrolats, reconnaît-elle. Et puis, il y a un petit côté militant ».
Aujourd'hui la jeune productrice souhaite stabiliser son activité « et finir de mettre les choses en place », à l'image de la création d'un site internet prévue pour cet hiver.
Mais être à Pupetières représente déjà pour elle un aboutissement. « Mon terrain est situé sur la colline depuis laquelle je peux presque voir le château ! » se réjouit-elle.

Isabelle Doucet

Les rendez-vous de la diversité végétale

Les passionnés de jardins et les amateurs de plantes savent qu'ils peuvent y dénicher l'espèce rare ou originale, depuis les hortensias multicolores du Haut bois jusqu'aux érables du Japon de Novaplants, en passant par les citrons caviar de la pépinière de la Chapelle des pots, ou encore les si subtiles clématites Van Nuffelen.
Les amateurs de plantes repartent à coup sûr les bras chargés et Aymar de Virieu, le propriétaire du château et initiateur de la manifestation, se félicite de l'engouement du public pour l'exploration végétale.
Ce qui fait l'attrait de ces journées tient au nombre et à la diversité des exposants, mais aussi à la qualité des échanges et des conseils prodigués par les professionnels à l'intention du grand public.

Les prix remis aux exposants :