Les maïsiculteurs européens prêts à garantir l'autosuffisance

La CEPM (Confédération européenne de la production de maïs) a émis l'idée le 23 novembre de garantir l'autosuffisance de l'UE en maïs, à condition d'obtenir « des réponses à la volatilité des marchés ».
« Est-ce qu'on ne peut pas se fixer comme objectif de produire ces 10 Mt de maïs que nous importons ? », a lancé le président Daniel Peyraube, réclamant pour cela de pouvoir « se protéger des aléas ».
Et de citer l'exemple des Etats-Unis, où les producteurs peuvent compter sur « (des aides) contracycliques, l'assurance, la fiscalité, l'innovation ».
Lors d'une table ronde aux Journées maïs à Avignon, le consultant Ralph Ichter a souligné le succès du système d'assurance américain, qui couvre 85 % des surfaces agricoles.
L'explication de cette réussite vient d'« un partenariat public-privé fort », selon lui.
Interrogés sur les outils pour préserver le revenu des maïsiculteurs européens, les participants à l'assemblée ont fustigé la politique menée à Bruxelles.
« Je suis partisan de s'inspirer de la méthode américaine », a déclaré Christian Pèes, président du think-tank Momagri.
Il a appelé à une remise en cause des aides directes : « Le budget de la Pac sera beaucoup moins attaquable ».
Le plan de production de semences de maïs à -25 % en 2017 (UFS)
L'UFS (semenciers) a annoncé le 23 novembre un programme de production de semences de maïs réduit de 25 % l'an prochain.
« Le plan de production devrait être en forte baisse à 48 500 ha » de maïs semences en 2017, contre 64 500 ha en 2016, a déclaré Jean-Frédéric Cuny, vice-président du comité production à la section maïs et sorgho.
La France affiche déjà un réajustement des surfaces cette année à -7,5 %, après le pic de 93 300 ha en 2014.
Mais les stocks de semences devraient rester très élevés, supérieurs dans l'UE à 80 % des utilisations, d'après ses chiffres.