Les producteurs de noix relèvent le Déphy

Dernier-né du réseau en Isère, le groupe Dephy Ecophyto noix rassemble quatorze nuciculteurs (dix isérois et quatre drômois), dont un en agriculture biologique. Suite à un diagnostic réalisé fin 2016, le collectif a déterminé quatre axes de travail qui constituent sa feuille de route jusqu'en 2022.
Gérer la mouche du brou
« Le principal est la gestion de la mouche du brou, avec le piégeage à la parcelle ou au bloc parcellaire », indique Ghislain Bouvet, conseiller à la chambre d'agriculture, qui accompagne le groupe dans sa démarche. A cela s'ajoute le pilotage de la lutte contre l'anthracnose, le colletotrichum et la bactériose. « Nous essayons de raisonner au bloc parcellaire, par catégorie de risques, explique l'ingénieur réseau. L'objectif étant de réduire l'utilisation de cuivre et de fongicides, nous cherchons à adapter le traitement au risque que la parcelle court. » Pour ce faire, les nuciculteurs jouent sur deux leviers : les variétés et la densité des vergers. La situation géographique est également déterminante, les conditions climatiques n'étant pas les mêmes au pied du Vercors ou dans la vallée de l'Isère.
Expérimentation
Troisième axe de travail : la gestion du rang, avec la limitation, voire la suppression du glyphosate. Une question très actuelle, qui se heurte à des problèmes essentiellement techniques. « Nous testons des matériels pour l'entretien du rang, notamment une tondeuse satellite, décrit Ghislain Bouvet. Pour l'instant nous buttons sur le fait que nous n'avons pas de système d'évitement pour l'irrigation au sol. » Actuellement tous les systèmes sont à effacement hydraulique, ce qui endommage trop les installations. Un constructeur italien est bien en train de travailler sur un système d'effacement optique, mais il n'est pas encore opérationnel.
Vie microbienne
En parallèle de ces travaux, le groupe élargit son champ d'investigation en s'intéressant à la vie microbiologique du sol, et en particulier à la mise en place de couverts végétaux hivernaux sous noyers. Initiée par le Comité de territoire du Sud-Grésivaudan, cette action s'annonce prometteuse. Il s'agit d'améliorer l'infiltration de l'eau par le développement du système racinaire des couverts, mais aussi d'augmenter la vie microbienne du sol ce qui, à terme, devrait permettre de moduler le dernier apport d'azote. A en juger par les premiers relevés effectués par le technicien la semaine dernière, les résultats sont plutôt encourageants.