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Glyphosate

Les tergiversasions se poursuivent

Les tergiversasions se poursuivent

Aucun vote n'a été organisé le 25 octobre à l'issue de la réunion des experts des États membres sur le renouvellement de l'autorisation du glyphosate compte tenu des divisions encore trop importantes sur ce dossier.

La Commission de Bruxelles, suite à la résolution adoptée le 24 octobre par le Parlement européen, avait décidé de revoir à la baisse la durée proposée pour cette autorisation (entre 5 et 7 ans), mais cela n'a pas permis à ce stade de convaincre les Vingt-huit.

Une date pour une nouvelle réunion va être fixée prochainement.

Les États membres doivent se prononcer sur ce renouvellement avant le 15 décembre.

L'autorisation actuelle du glyphosate dans l'UE expire le 31 décembre.

La France «prête à accepter l'objectif de renouvellement pour 4 ans»

« D'après les informations que j'ai à ce moment, la position de la Commission européenne serait de dégager une majorité sur l'objectif à quatre ans. La France serait prête à accepter si cela permettait de décoincer la situation », a déclaré Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement lors d'un point presse le 25 octobre, concernant le délai de renouvellement de l'autorisation du glyphosate.

Il ajoute que « la position de la France était de trois ans pour trouver les moyens de substitution au glyphosate ».

Le même jour, à Bruxelles, les Etats membres ne sont pas parvenus à trouver une majorité qualifiée sur un renouvellement pour dix ans.

Le vote a été reporté, mais la date n'est pas encore fixée.

Les Etats membres doivent se prononcer sur ce renouvellement avant le 15 décembre.

Stéphane Travert compte sur la science pour dire si 4 ans suffisent à trouver des alternatives

Concernant le votre à Bruxelles sur le glyphosate, Stéphane Travert a indiqué le 25 octobre que « Matignon s'est positionné pour une durée de 4 ans au maximum » et que la France a souhaité travailler avec l'Allemagne et l'Italie pour dégager une position commune.

« Mais, ces trois pays, cela ne fait pas une majorité qualifiée » (environ un tiers des voix, ndlr), a-t-il souligné.

« Dans les jours à venir, je vais m'employer à convaincre d'autres Etats membres pour sortir de l'utilisation du glyphosate et trouver des alternatives. Nous sommes 28 et il va falloir trouver une majorité qualifiée. Aujourd'hui, je ne sais pas si nous en disposons. Il nous reste quelques jours pour travailler ».

Stéphane Travert a par ailleurs indiqué qu'avec les ministres de la Transition écologique et la Santé, il avait saisi l'Inra pour mettre au point des alternatives, et il veut aussi solliciter les instituts techniques.

« Je ne suis pas scientifique. Je ne sais pas vous dire si la durée de 3 ou 4 ans est suffisante pour en trouver. C'est un point de départ et la science va nous dire quel sera le moment opportun pour sortir de l'utilisation du glyphosate. Cela va nous obliger à mettre des moyens sur la recherche et l'innovation pour accompagner les agriculteurs », a-t-il poursuivi.

Sur la question des importations par l'UE de produits agricoles traités au glyphosate, Stéphane Travert reconnaît que « c'est un vrai problème ».

Pour la FNSEA, il faut « arrêtez de tergiverser »

La FNSEA considère, dans un communiqué du 25 octobre, que « l'absence de décisions est préjudiciable pour les agriculteurs bien sûr, mais pour l'Europe elle-même ».

Pour le syndicat majoritaire, « il est grand temps que les politiques se fient aux avis scientifiques des agences indépendantes qu'ils ont eux-mêmes installées, sinon à qui faire confiance ? »

A la FNSEA, « nous ne voulons pas que les paysans se retrouvent dans des impasses techniques sous peine de ne pouvoir répondre aux défis de la souveraineté alimentaire et du changement climatique », poursuit le communiqué.

La FNSEA pointe l’incohérence à vouloir « entériner le CETA et des importations de produits avec des règles sanitaires moins strictes » et en même temps « interdire le glyphosate ».

L’ajournement du vote « ne reporte pas les problèmes » (Conf’)

La Confédération paysanne a souligné le 25 octobre que l’ajournement du vote de l’UE sur le glyphosate « ne reporte pas les problèmes ». « Le glyphosate a des conséquences néfastes sur les ressources naturelles et des impacts graves sur la santé humaine », déclare-t-elle dans un communiqué.

Et de réclamer une interdiction accompagnée de « fortes mesures de transition comme le rééquilibrage des aides de la Pac, les MAEC » (Mesures agroenvironnementales et climatiques).

La Conf’ appelle aussi à « arrêter de négocier des accords de libre-échange » : « les paysan(nes) doivent pouvoir vivre de leur métier sans s'empoisonner et sans nuire à l'environnement ». Pour elle, qui s’oppose à un « système agricole productiviste et industriel », les alternatives au glyphosate existent, entre l’allongement des rotations, la diversification des cultures, le désherbage mécanique, selon le communiqué.

Source : Agra