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Cultures

Maïs : une bonne année pour Arvalis

Malgré une sécheresse exceptionnelle, les essais en maïs d’Arvalis présentent de bons résultats. Ils ont été présentés lors de la journée technique céréales à paille et maïs fin novembre à Villefontaine.
Maïs : une bonne année pour Arvalis

Cette année, les tests d'Arvalis se sont faits dans des conditions très particulières.

« Il y a eu un déficit hydrique de 50 à 150 millimètres en fonction des zones, associé à un été très chaud. On a quand même eu des semis dans de bonnes conditions avec un printemps pluvieux. On n'est quand même pas sur une très bonne année maïs », introduit Thibaut Ray, animateur chez Arvalis.

Mais c'est dans ce type d'année qu'on peut voir l'intérêt de variétés précoces et tardives du maïs grain.

Les résultats des neuf essais de variétés demi-précoces dentées (G3), dont un mené à Marcilloles (38), sont encourageants. Le rendement moyen est de 136 qx/ha, plus élevé que 2017 qui tournait autour des 127,8 qx/ha, avec un taux d'humidité à 18,3%.

 

Arvalis a testé la rusticité de certaines variétés pour faire face aux sécheresses comme celle de cette année.


Cinq nouvelles variétés on été testées en 2018.

« Nos valeurs sûres, DKC4590 et DKC4751, ont été dépassées en termes de rendement par plusieurs nouvelles variétés, c'est intéressant », explique-t-il.

La variété DKC4670, parmi les nouvelles inscrites, a un rendement de 143 quintaux, mais est parmi les plus tardives du groupe.

La variété Furti, nouvelle entrante également, se situe juste derrière DKC4590, autour des 139 quintaux.

Les variétés confirmées sont DKC4569 et DKC4751, car « elles sont régulières sur deux ans. Peu de variétés G3 sont régulières d'une année sur l'autre », précise Thibaut Ray.

Variétés confirmées et à essayer

Du côté des variétés demi-tardives (G4), trois des neuf essais ont été menés en Isère, à Crolles, Gillonnay et Sardieu.

Le rendement moyen est à 151,2 qx/ha, plus élevé également qu'en 2017 qui était à 133,5 qx/ha. Le taux d'humidité est faible, autour à 19,3%.

Là encore, cinq nouvelles variétés ont été testées cette année. Parmi elles, plusieurs sont intéressantes.

Les variétés Bowen et Querci, en milieu de groupe, sont « à essayer » avec un rendement légèrement supérieur à 150 quintaux mais « attention à la tenue de tige », spécifie-t-il.

Quatre variétés sont ainsi confirmées : P0216, Debussy, DKC5065 et DKC5152. « Les variétés G4 ont une très bonne vigueur au départ. Il faut vérifier le groupe de précocité en fonction de sa stratégie », explique-t-il.
Les essais de cette année ont aussi permis d'analyser la résistance à la chaleur.

Les fonds génétiques analysés sont aussi étudiés pour la capacité à supporter la chaleur.

« On a travaillé la rusticité du produit. Dans des maïs irrigués, on a essayé en arrêtant l'eau ou en répartissant l'eau différemment. Mais pour analyser les résultats, c'est difficile d'analyser uniquement la génétique en enlevant l'effet du sol. », conclut Thibaut Ray.

Concernant des essais en bio, une dizaine ont été menés dans le Sud de la France et une réflexion sur la constitution d'un réseau bio Arvalis est en cours.

Baisse des stocks

Pour les variétés fourragères, les fourrages demi-précoces voient confirmer deux nouvelles variétés moyennes en précocité : Floreen, pour sa valeur énergétique, et LG31295, pour sa vigueur et la tenue de la tige.

Dans la catégorie des fourrages demi-précoces à demi-tardifs, la variété RGT Emerixx est confirmée pour sa tenue de tige.

Quant au sorgho grain, les résultats présentés ne sont que provisoires et seront annoncés et confirmés en janvier 2019.
Adapter ses variétés pour conserver un rendement satisfaisant malgré les sécheresses qui risquent de devenir régulières est aussi un besoin vis-à-vis de l'évolution du marché international.

En maïs, sur 60 Mt produites au niveau européen, 12,4 Mt viennent de France, un chiffre en baisse par rapport à la moyenne de la production depuis 2015.

« La France est dans le rouge. Il y a un effet surface, en raison de la baisse du parcellaire et un effet rendement avec la sécheresse de cette année », explique Thomas Joly, animateur chez Arvalis.

Les stocks mondiaux se situent à 14% de la consommation, « un chiffre moyen, surtout que la majorité des stocks est en Chine ».

C'est d'ailleurs la même problématique pour le blé tendre et l'orge dont les stocks mondiaux sont à 12%.

« Dans ces deux céréales, on a une consommation supérieure à ce qui a été produit dans l'année ».

Virginie Montmartin
Un digestat volatile

Lors de l’épandage, les effets du digestat, produit de la méthanisation, sur le sol sont encore peu connus.

Alors que les projets de méthanisation se développent, peu d’informations sont disponibles sur la composition du digestat, produit de la méthanisation.
Arvalis a mené une étude pour connaître le rôle du digestat lorsqu’il est épandu dans des parcelles.
Sur 26 produits analysés, le pourcentage de matière sèche, d’azote ammoniacal et organique varient considérablement.
L’Ademe s’est quant à elle concentrée sur la quantité d’azote dans une étude menée en 2011. Cette dernière évolue fortement en fonction de la composition du digestat : Les déchets verts ont une teneur en azote inférieure à 40 g/kg de matière sèche en moyenne, alors que le lisier porcin avoisine les 80 g/kg de matière sèche en moyenne.
« Le digestat contient plus d’azote ammoniacal et a un ph plus élevé », explique Robert Trochard, technicien chez Arvalis.
Or, les risques de volatilité augmentent avec la chaleur et le ph. Le risque de perte par volatilisation est par conséquent plus élevé dans un digestat que dans un lisier de porc.
Il faut donc adapter sa méthode d’épandage du digestat.
Enfouir pour mieux agir
Plusieurs techniques ont été comparées.
Tout d’abord dans les techniques de travail, la première différence se passe à l’épandage : « S’il est mis en surface, il perd en beaucoup plus d’azote que s’il était enfoui », détaille le technicien.
Si le digestat est laissé en surface, la volatilisation est moindre si le sol a été travaillé avant épandage que sur un sol non travaillé.
Si un enfouissement est effectué juste après épandage, le labour est plus efficace que le déchaumage pour limiter la volatilisation.
Quand le déchaumeur est utilisé, celui à dents est plus efficace que celui à doigts.
Et pour la profondeur d’enfouissement, plus celle-ci est élevée, plus la volatilisation est limitée.
La volatilisation est la plus importante lors du premier jour d’épandage. C’est à ce moment qu’il faut agir.
En revanche, il y a la même production d’humus à l’hectare que les autres effluents et l’effet azote est immédiat avec le digestat.
« Des analyses du digestat utilisé sont nécessaires avant utilisation », conclut le technicien.
VM

 

Plus de 150 personnes étaient présentes à la journée technique céréales à paille d'Arvalis.