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INTERVIEW

« On est fiers de nos agriculteurs, on les soutient »

La Région sera présente au Salon de l’Agriculture avec le village Auvergne-Rhône-Alpes dans le pavillon 3 et plus d’une vingtaine d’exposants ainsi que sur le stand régional dans le pavillon 1 où se trouvent les animaux de races locales et un espace d’animations. À la veille de l’ouverture du Salon, le président de la Région, Fabrice Pannekoucke, nous a accordé une interview.

« On est fiers de nos agriculteurs, on les soutient »
Fabrice Pannekoucke, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. ©Michel_Peres

Le thème de cette 61e édition du Salon international de l'agriculture (SIA) est « L'agriculture, cette fierté française ! » Qu’est-ce que cela vous inspire ?

Fabrice Pannekoucke : « C’est évidemment un excellent thème : la France a de quoi être fière de son agriculture, fière de ses productions, fière de voir ses produits et sa gastronomie rayonner dans le monde entier. C’est d’autant plus vrai en Auvergne-Rhône-Alpes qui est par exemple la première région française en exportation de broutards (bœuf et ovins à viande), une région qui regroupe 193 productions sous signe de qualité et d’origine et qui compte cent chefs étoilés ! Cette fierté doit aller au-delà des mots et se traduire par des actes. En Auvergne-Rhône-Alpes, nous avons toujours soutenu nos agriculteurs. J’ai porté ce combat pendant deux ans, comme vice-président à l’agriculture aux côtés de Laurent Wauquiez, et je porte ce combat aujourd’hui comme président aux côtés d’Olivier Amrane, qui m’a succédé à l’agriculture. 

À la veille du Salon, le 18 février, le projet de loi d’orientation pour la souveraineté alimentaire et agricole et le renouvellement des générations en agriculture (PLOA) a été adopté. Qu’en pensez-vous ?

F. P. : « Je pense qu’il faut soutenir une agriculture de production qui permette de fournir des produits de qualité et de nourrir la population. Là encore, nous avons une raison d’être fiers de nos agriculteurs qui sont capables de produire notre alimentation sur place. C’est pour cela que pour moi, pour la Région, le Mercosur, c’est non. C’est pour cela également qu’il faut s’assurer du renouvellement des générations et soutenir l’installation. Vous le savez, ce sont deux enjeux forts et deux priorités pour la Région. Je le rappelle, mais Auvergne-Rhône-Alpes est la région qui soutient le plus l’installation, avec un montant de la dotation jeune agriculteur (DJA) le plus élevé de France. Je pense qu’il faut aussi soutenir et défendre les agriculteurs au regard des attaques qu’ils subissent, des contraintes, du poids des normes et des surtranspositions de règles. Lorsque les agriculteurs sont malmenés par l’Office français de la biodiversité (OFB), je voudrais leur dire que nous sommes à leurs côtés et que nous les soutenons. C’est aussi la raison pour laquelle je souhaite très vite engager des négociations autour du Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader). »

C’est-à-dire ?

F. P. : « Il faut savoir que 40 % des dossiers Feader de France sont portés par notre région. Cela représente quand même 13 000 dossiers déposés. C’est le double par rapport à la précédente programmation. C’est une dynamique très forte que l’on va compléter pour soutenir le renouvellement des générations et l’installation. Quand l’agriculture a besoin d’investir, il faut l’accompagner. Sur le Feader, j’ai deux missions. La première est d’aller récupérer une partie du reliquat national de l’ancienne programmation. J’attends une autorisation de l’État pour pouvoir consommer ce reliquat chez nous en Auvergne-Rhône-Alpes. C’est un des combats que je mène actuellement. L’autre combat est de faire la voiture-balai, si je puis dire. Si la région Auvergne-Rhône-Alpes surconsomme son enveloppe Feader, d’autres régions, elles, sous-consomment. Mon combat est aussi d’aller récupérer des fonds non utilisés dans les autres régions. Et puis, il faut aussi travailler à la prochaine programmation, post 2027. En Auvergne-Rhône-Alpes nous avons de bons résultats sur les contrôles, ce qui conforte notre relation avec l’Europe. J’irai moi-même à Bruxelles rencontrer les acteurs du dossier pour écrire et peser sur la prochaine programmation. »

Avez-vous un message à adresser aux agriculteurs de la région ?

F. P. : « Nous sommes à vos côtés, et pas que dans les mots. Ce que nous voulons, c’est permettre aux agriculteurs de produire et vivre de leur production. Nous sommes là pour les accompagner. Nous allons par exemple ouvrir sur le site internet de la Région la télédéclaration pour bénéficier de l’aide liée à la fièvre catarrhale ovine (FCO). Nous avons un dispositif de soutien d’un montant d’1,5 million d’euros. J’invite et j’incite tous les éleveurs concernés à déposer une demande d’aide. Et ça, c’est du concret !»

Propos recueillis par Christine Dézert